Chapitre 41

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Point de vue Eliana

Je me réveille à cause de mon attelle et de ma jambe ankylosée. Je déteste avoir une attelle, mais étant donné que j'ai dormi avec Keir, il m'a interdit de la retirer au cas où il risquerait de me faire mal dans la nuit. Alors lorsque j'ouvre les yeux, j'ai envie de me lever, d'aller aux toilettes, de marcher et de me plonger dans les bras de Keir en même temps.

Mais je décide de faire le plus important. Alors je me lève et cours en claudiquant jusqu'à la salle de bains, non sans faire assez de bruit pour entendre Keir grogner dans son sommeil.

Quand je reviens dans la chambre, il est assis contre la tête du lit et se frotte le visage. Je souris, réalisant à peine tout ce qui s'est passé cette nuit, avant de le rejoindre en m'asseyant pour laisser ma jambe pendre dans le vide.

— Salut.

Il passe une main sur son crâne et me lance un regard, avant de grogner.

— Salut.

— Mal dormi ?

— Tu as pris toute la place et tu n'as pas arrêté de me coller.

— C'est mon lit. Et c'est toi.

— Quoi, c'est moi ?

Je souris et penche la tête sur le côté pour le regarder.

— Bah, c'est toi.

Il roule des yeux, mais finit par craquer un sourire.

— Tu as mal à la jambe ?

Je baisse le regard pour le poser sur l'attelle et fais la moue en essayant de bouger mon pied. Depuis mon opération, je n'arrive pas encore à retrouver mes réflexes, et le fait de ne pas vraiment sentir mon pied me fait un peu peur. Mais je n'ai pas envie de l'inquiéter alors je hausse les épaules.

— Ça va.

Il me jauge du regard quand je redresse la tête et finit par sauter du lit en me faisant signe du menton de m'y installer.

— Qu'est-ce que tu veux ?

— Allonge-toi. Alex m'a dit qu'il fallait mettre de la crème sur ta cicatrice, alors on va le faire ensemble.

— Ça va, je le ferais plus tard.

Il grogne et me fusille du regard. Je n'ai pas envie qu'il regarde ma jambe, parce que je me rappelle très bien qu'il ne l'a pas fait cette nuit quand on a couché ensemble. Il l'a évité et j'ai peur de ce qu'il en pense.

Est-ce que ça me rend moins désirable ? Est-ce que ça me donne l'allure d'un monstre ? Est-ce que lorsqu'il le voit, il pense à ce qui est arrivé ?

Mais il finit par me traîner en arrière pour que je m'allonge sans me dire quoi que ce soit d'autre et quand je suis installée, il retire chacune des attaches de l'attelle en me lançant des regards, comme s'il voulait s'assurer qu'il ne me faisait pas mal.

Quand il pose l'attelle sur le sol, il lui faut quelques secondes pour regarder ma jambe. Je l'observe. Il serre les dents, alors que je vois son regard se mettre à briller de colère et quelque chose en moi se met à paniquer. Alors j'attrape la couverture et me recouvre pour me cacher.

— Qu'est-ce que tu fais ?

— C'est bon, je t'ai dit. Je le ferais plus tard, seule.

Il me regarde et arque un sourcil. Peut-être qu'il ne voit pas comment il réagit, mais moi si. Je vois la colère dans son regard et je déteste la sensation que ça provoque en moi. Mais il finit par s'apaiser en voyant ma réaction.

Black Bikers, Tome 1 : La louve indomptéeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant