Chapitre XVI

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- Non, c'est beau, je vais rester un petit moment ici, sourit-il. Venez me chercher s'il y a un problème.

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- Baudering ! cria Bao. Pluton en vue !

- Très bien ! Angus, Lise, regroupez moi les survivants, on fait comme dans le plan : on n'attire pas l'attention en arrivant tant qu'on n'a pas atteint nos cibles.

- Baudering, appela Chaïm. Voici le fusil que tu m'as demandé. Tu n'as pas besoin de ton bras pour tirer.

- Et dire que cela fait plus d'un an et demi que nous sommes partis... Le temps passe vite quand on s'amuse... Bao ! Je vais prendre le volant. Que tout le monde prépare ses affaires et s'apprête à l'atterrissage ! Et n'oubliez pas : je ne veux voir personne tuer des civils.

Ça y était, le moment tant attendu allait enfin arriver et beaucoup de personnes étaient stressées, certaines chantaient, d'autres couraient dans tous les sens. En bref, c'était le gros bazard dans la soucoupe qui regroupait plus de deux cents personnes.

- Je veux que mon groupe soit avec moi dans une demi-seconde ! cria Angus. Je vais faire vite alors écoutez bien. On s'occupera du secteur Est !

- Nous, on s'occupe du secteur sud ! ajouta Bao à son groupe. Comme on accostera au Sud, préparez-vous à sortir en premier. Le groupe d'Arabel, vous vous occuperez de maintenir l'ordre dans la ville centrale, comme cela a été dit préalablement, et...

- Oui, je sais... coupa la brune (NDA : elle a les cheveux châtains en fait...). Et Chaïm se charge de l'Ouest pendant que Baudering part au Nord avec Lise. D'ailleurs, tout le monde à son groupe ? Qu'on laisse pas quelqu'un ici...

Tout le monde se tut.

- Au nom de tous nos amis morts avant d'avoir une once d'espoir, commença Baudering, je vous promets que cette guerre, on va la gagner !

Les personnes présentes enfilèrent une tenue appropriée que Baudering avait demandé à Angus et mirent des lunettes spéciales pour résister au vol que les humains allaient entreprendre dans peu de temps.

- On va d'abord passer au centre, finalement. Pour être sûr que les civils seront avertis, renseigna Baudering.

Le groupe d'Arabel contenait environ une cinquantaine de personnes, toutes adultes, car les enfants de moins de seize ans avaient le devoir de rester dans la soucoupe jusqu'à nouvel ordre.

- Arabel ! appela le conducteur. On approche de la zone centrale, préparez-vous, j'ouvre les portes latérales !

Deux portes coulissantes s'ouvrirent et manquèrent de balayer les cinquante premières personnes mais toutes se tenaient fermement aux barres en métal accrochées sur les côtés. Arabel mit ses lunettes sur ses yeux, retint son souffle et hurla à son équipe.

- C'est parti !

Chacun leur tour, les cinquante sautaient dans le vide, puis lorsqu'ils furent assez loin de la soucoupe, ils tirèrent leurs ficelles et des parachutes se formèrent pour ralentir leur chute.

Baudering passa ensuite au Sud pour laisser partir le groupe de Bao, à l'Est pour celui d'Angus et à l'Ouest pour Chaïm. Il ne restait ensuite que Lise, les enfants et lui-même. Pour les garder en sécurité, il se posa dans un coin reculé à l'abri des regards, coupa le contact et envoya les mineurs dans le dortoir.

- Je vous demanderai de ne pas faire de bruit pendant tout le temps où il n'y aura pas d'adultes et d'être bien sages. On reviendra vous chercher quand la situation ira mieux et que tout sera arrangé donc prenez votre mal en patience.

Une fois dehors, Lise et Baudering refermèrent les portes silencieusement et se dirigèrent vers le quartier Nord, là où vivaient ses parents et son frère, et également l'endroit où se trouvait le dictateur, le fort Nord.

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Les villes étaient très différentes par rapport à celles se trouvant sur terre. En effet, la ville du quartier Nord était une sorte d'énorme cercle ovale où était réunis de nombreuses maisons, même sur les parois.

- Tu vis là, toi ? demanda Lise.

- Non, à la sortie. J'habite à la campagne, on a plus d'un hectare de terrain. Mais ça ne veut pas dire que l'on est riche pour autant. C'est comme sur Terre : le prix augmente avec le temps. Cela fait plus de sept-cents ans que nous avons ces terres. Elles se transmettent de génération en génération. Ici, au Nord, c'est le quartier pauvre. Le dictateur a estimé que les pauvres étant les plus faibles, ce serait moins dangereux pour lui de s'installer ici. Personnellement, je ne pense pas qu'il ai raison : quand tu es riche, tu ne te confrontes pas à la société. Un peu d'argent pour régler un problème et tu es toujours riche, en bonne santé et dans le meilleur des mondes possible. Quand tu es pauvre, la vie est beaucoup plus compliquée, pour diverses raisons, ce qui fait que tu passes beaucoup d'épreuves au quotidien. Et si tu es encore en vie après cela, tu es devenu plus fort. C'est le cas de tous ceux qui vivent là : ils ne sont pas faibles, mais forts.

- Woah ! Ça t'arrive souvent, ce genre d'instants philosophiques ?

Baudering n'eut pas le temps de répondre qu'un gamin rose pâle le percuta et s'enfuit en courant en sautant sur le toit des maisons verticales.

- Au voleur ! criai un vendeur. Il m'a volé une pomme !

- Je vais le chercher, assura le brun. Tu viens, Lise ?

- Oui, j'arrive.

Baudering attrapa son amie par le poignet et l'entraîna avec lui sur les toits rouges en briques. Il rattrapa sans peine le garçon et l'attrapa par sa peau où manquaient quelques écailles.

- Cette pomme que tu as volé... Bientôt, tu pourras en manger autant que tu voudras, car l'argent se répartira équitablement entre chacun. Je vais m'occuper du dictateur. Pendant ce temps, occupe-toi de survivre et de ne causer de tort à personne. Bon, je te laisse, comme tu l'auras compris, j'ai des choses à faire.

Il laissa l'enfant vaquer à ses occupations et retourna voir le vieux marchand qui attendait toujours sa pomme.

- C'est dommage, monsieur, il m'a échappé, ironisa Baudering.

- Eh bien je ne vous remercie pas ! Quel est vôtre nom, que je me souvienne ?

- Baudering. J'ai été envoyé il y a de cela cinq ans et aujourd'hui, je m'en vais finir ma mission, qui consiste à tuer le dictateur. C'est tout.

- Mmf ! bougonna le vieux. Va-t'en, alors ! Je ne veux plus te voir par ici.

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Une fois ce quartier dépassé, la ville s'étendait sur une vaste prairie remplie d'animaux étranges et peu communs, du moins sur terre. Au loin, on voyait une grange où deux personnes avaient l'air d'habiter.

- C'est ma maison, là-bas. A gauche, c'est ma mère. A droite c'est mon frère. Allons les voir, la suite du plan dépend d'eux.

Un avenir... Je sauverai le monde à ma façonOù les histoires vivent. Découvrez maintenant