Charlotte Giraud, Namibie
Le trajet à été atrocement long, et mon corps commence à le ressentir. Cela fait deux heures et demi que la conférence a commencé et je ne me sens pas bien, mais plutôt mourir que d'admettre au Major qu'il avait raison. Mes mains tremblent, j'ai la nausée et ma poitrine me brûle. Et comme un problème ne vient jamais seul, nous sommes obligés de rester encore quatre jours de plus, pour intervenir sur un rhinocéros blessé, attaqué par des braconniers. Évidemment je suis quand même contente car c'est une grosse mission, mais je ne peux pas m'empêcher d'être déçue car nous allons louper la réinsertion de Bayo, le petit Bonobo. Mais ma déception est tout de même bien vite balayée par cette nouvelle mission. Ce qui m'enchante guerre en revenche c'est que je vais être obligée de me coltiner Major Inquiet et Commandant Grincheux, qui s'est montré encore plus grincheux qu'il ne l'était déjà, en m'accusant d'être en tord pour l'accident de ce matin.
Non mais je rêve, pour qui se prend-t-il celui là ? Un accident veut bien dire accident, sinon on appelerai ça une tentative de meurtre.
Une nouvelle nausée plus violente que la précédente me prend à nouveau, mais j'essaie de tenir bon. Heureusement pour moi, personne ne l'a vu. Et comme si dieu avait entendu mes prières, la conférence se termine. Je ne m'embête pas à serrer quelques poignées de mains, je fonce avec difficulté dehors prendre l'air en me craponant au mûr pour ne pas m'effondrer. Mais manque de chance, Commandant Grincheux m'a vu et décide de me suivre. Arrivée dehors sous une chaleur écrasante, je m'appuie contre un mûr alors que je le vois se placer à mes côtés.
-Tu vas bien Princesse ? Tu es toute blanche, se moque-t-il de moi. Ahhh vous les étrangers, vous voulez sillonner le monde mais vous n'êtes même pas capable de tenir le rythme.
-N'êtes-vous pas un étranger aussi ? Je lui fais remarquer sèchement. Votre accent est à couper au couteau.Dieu qu'il m'énerve. Jamais personne ne m'avais autant énervée avant de le rencontrer. Et pourtant je suis quelqu'un de très patient et ne m'énerve pas facilement. Mais avec lui, il fait ressortir tout un pan de ma personnalité que je ne connaissais pas de moi, et cela m'effraie.
-Si le mien est à couper au couteau alors qu'en est-il du tien ? Se moque encore le Commandant.
C'est clairement pas le moment de me pomper l'air, mais Grincheux n'en a que faire et continue de se foutre de moi. Mon énervement monte aussi vite que mon malaise et j'ai soudainement très chaud, vraiment très chaud. Je commence à voir des points jaune, me brouillant la vue et ai du mal à tenir debout. Le Commandant le remarque enfin et me rattrape avant que je ne m'écrase au sol, pour la deuxième fois de la journée. Il s'agenouille devant moi et me sort une bouteille d'eau de son sac, m'intimant du regard de la boire. Comme si ce n'était déjà pas assez humiliant pour moi sans que sa proximité me trouble encore une fois. Cet homme me rend folle, dans tout les sens du terme.
-Dégagez ! Je ne veux pas de votre aide ni de votre pitié, je l'assène.
-C'est bon Princesse, calme toi, je ne vais pas te manger, m'assure-t-il doucement de sa voix grave, encore une fois.Le commandant Gricheux me regarde avec intensité, tel un fauve prêt à dévorer sa proie. Je me fais toute petite, sentant mon cœur flancher et battre à tout rompre. Si je n'étais pas déjà assise, son regard me ferait littéralement tomber à terre. Il m'intimide autant qu'il m'intrigue. Jamais mes petites méninges n'avaient autant été en ébullitions pour un simple homme. Ses yeux sont pénétrant, et moi qui arrive plutôt bien à sonder la personnalité des gens, la sienne est inaccessible. Et cela me perturbe bien plus que je ne voudrais l'admettre.
-Ça vous me l'avez déjà dit, je répond d'une voix étonnamment rauque. Et pourtant ça ne vous a pas empêché d'être désagréable toute la journée, Commandant Grincheux.
Il souffle fort et me souris. Il est capable de sourire lui maintenant ?
Cela m'ébranle beaucoup plus que ma raison ne le voudrait. Comme si je voyais un autre attrait de sa personnalité impénétrable.
-D'accord, c'est de bonne guerre. Comment te sens-tu ?
Je soupire et regarde un point fixe dans le ciel. Une question sans doute anodine pour beaucoup de personnes, mais que j'ai trop souvent entendu. Une question qui m'épuise avant même d'y avoir répondu. J'avais bêtement cru que mes problèmes qels qu'ils soient auraient disparus à mon arrivée en Afrique. J'ai été naïve. Je suis malade depuis que j'ai douze ans, un lupus. Une maladie auto-immune qui attaque mon système immunitaire et mes organes vitaux. Ouais, je suis d'accord avec vous, je m'en serais bien passé. Les hôpitaux je connais que trop bien, c'est pour cela que je réagis de cette manière avec le Major. J'ai juste besoin de vivre ma vie. Lui pense que je ne dois pas le faire à n'importe quel prix et dans un sens je suis d'accord avec lui. Mais une partie dans un coin de ma tête me dit tout l'inverse. Je suis malade, certe. Mais cela ne signifie pas que je ne peux pas vivre ma vie comme je l'entend. Je ne veux pas avoir peur de vivre des choses et arriver au point culminant de ma vie où je n'aurai que des regrets. De ne pas avoir fait le maximum. Je ne veux pas me cacher derrière, car cela signifierai que c'est la maladie qui a gagné, et ça jamais au grand jamais je ne le permettrais.
Je sens un main cailleuse se poser sur mon bras nu, me ramenant à la réalité. Je pose doucement mon regard sur Grincheux et lui souris.
-Tu es partit très loin princesse, me souffle-t-il tendrement.
Après un petit soupir, je lui répond :
-Je vais bien.
Il essai a nouveau de sonder mes prunelles mais elles sont redevenus impénétrables. Sa tendresse soudaine m'émeut mais me déstabilise. Je le déteste et la seconde d'après il me surprend à être avenant. Je ne sais pas sur quel pied danser avec lui.
Il va pour me dire quelques choses, mais il est vite interrompu par une autre voix.
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Love In Africa, Bonus : Fast And Furious Tome 3
FanfictionSpin off Fast And Furious Tome 3 Owen est sombre, dur et torturé. Il n'est loyal qu'à ses frères d'armes et sa patrie. Rien n'est plus grand à ses yeux que voler en avion de chasse, refusant de montrer sa vulnérabilité. L'amour ? Une perte de temps...