18.

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— Dépêche-toi !

Sous mes ordres, il enlève le plus vite possible sa chemise, puis ses chaussures, puis tout le reste. Je lâche un rire exaspéré devant son désir bouillonnant. Il faut croire qu'il ne pouvait vraiment plus attendre.

— C'est moi, qui dicte les règles ici trésor. susurre-t-il en me rejoignant sur le lit

Il attrape mes hanches et m'attire contre lui, je jouis déjà de sentir la sensation de ses lèvres, partout sur mon corps. Il n'a pas idée de tout le vide qu'il a laissé en moi depuis que nous nous sommes éloignés pendant des jours.

— ... Je vais te faire l'amour ce soir. murmure-t-il entre deux baisers dans mon cou

Vraiment ?
Je n'avais jamais autant jubilé à l'entente de ces mots. Rapidement, tout s'accélère, mon corps s'abandonne complètement à lui, à ses mains agiles et baladeuses... Il s'attarde sur ma poitrine, son souffle devient plus fort. Il ne sait plus où donner de la tête, comme s'il découvrait l'anatomie féminine pour la première fois de sa vie. Où est passé "l'homme autoritaire collectionneur de femmes" avec qui j'ai passé la nuit ? Il s'est changé en gentleman doux et attendri ce soir.

— Monte sur moi. m'ordonne-t-il

Les lumières sont éteintes dans la chambre, et pourtant s'est en opposition totale avec l'incendie qui pourrait illuminer toute la terre qui se trouve dans ma poitrine. J'obéis à son ordre bien vite, en posant mes deux mains sur ses deux épaules dénudées, il m'attrape par le bassin et nous voilà enfin, réunis pour de bon.
Il guide nos sursauts sur le drap avec ses mains. Son regard est orienté droit vers moi, et j'adore ça. Il me fixe, me faisant sentir comme la seule pour lui, la seule femme, l'unique chose qu'il désire au monde. C'est un sentiment magique, mais dangereux pour mon coeur. Je sais que tout ça n'est pas de l'amour. J'enfonce mes doigts dans ses cheveux épais et sombres, les empoignent avec ardeur et rejette sa tête en arrière pour pouvoir embrasser son cou. Je veux marquer mon territoire. Il est bien trop irrésistible pour que je me contienne et ne fasse qu'obéir à ses ordres.

Il semble apprécier le geste, se laisse même dominer, à ma grande surprise. Il me repousse alors contre les draps, mon dos contre le matelas, son regard se fait plus sauvage à présent. Il brûle devant moi, c'est à couper le souffle. En passant mes doigts sur sa peau, je peux enfin être soulagée, je ne suis pas dans un rêve cette fois. Il m'avait tant manqué. Les lumières extérieures qui passent par les fenêtres se projettent sur son visage, sur ses épaules, soulignant ses muscles en plein essor et mettent trop bien en relief toute sa virilité en pleine action. Il est parfait. Nos souffles s'assemblent et nos mains se complètent sur le lit, ses doigts glissent dans ma paume et attrape ma main et les draps en même temps, pendant que je sens ses lèvres embrasser mon front.

J'ai beau le haïr, le trouver infecte la plupart du temps, aucun autre homme ne m'avait fait ressentir autant de choses dans un lit. Il n'est pas humain, le plaisir qu'il m'offre n'est pas humain.

***

Comment, ou plutôt, avec quelle excuse pourrais-je justifier que je me suis éprise d'un salaud comme lui ?

Parce que c'est ce que me hurle mon coeur depuis que j'ai ouvert les yeux ce matin. Cela aurait été trop beau si son corps nu était encore allongé près de moi. J'aurai pu avoir la chance de méditer à son sujet avec lui à mes côtés... Mais évidemment il a disparu comme un éclair, le temps d'une merveilleuse nuit, un peu comme Éros qui rendait visite à Psyché à la nuit tombée, dans les contes des Métamorphoses. Une fois le jour venu, elle retrouvait à nouveau son lit vide.

En effet, ce serait nier le fait que j'aime sa présence, que j'aime son regard, sa manière d'être —mais pas sa manière d'agir avec les gens qui est limite illégale et atroce—, cependant j'en sais rien. Ma situation est lamentable et je viens juste d'en prendre conscience.

DiabloOù les histoires vivent. Découvrez maintenant