Chapitre 14
Présent
16 juillet 2019
Birmingham, Royaume-Uni— Je te jure que si un de tes sbires touche un cheveu de mon fils, je lui fais la peau ! Hurlai-je en me débattant malgré mes bras entravés.
Mon petit monstre ne comprenait pas ce qu’il se passait réellement. Tout allait si vite. Il y a quelques minutes, nous étions ensemble, avant qu’on ne nous sépare violemment.
Isaac se trouvait entouré d’hommes baraqué comme pas possible, en pleurs. Il pleurait et je ne pouvais pas aller le rassurer. Je ne faisais pas le poids contre plusieurs de ses hommes.
Ces derniers me retenaient loin de lui alors qu'il était terrorisé.
Un rire moqueur résonna dans le hall luxueux de l’immeuble. Attiré par le bruit, je détournais le regard de mon fils pour tomber dans ses yeux verts.
Son allure sérieuse avait laissé place à un sourire narquois. Il me regardait de haut en bas, un air appréciateur sur le visage.
— Et tu comptes faire quoi ? Hmm ? Rien du tout. Tu n’es rien face à tous mes hommes, railla-t-il avant d’afficher une mine déçue. En plus, tu as un peu perdu du muscle, si je peux me permettre.
Je le fusillai du regard. C’était la seule chose qui m'était permis de faire. Son sourire s’effaça soudainement en regardant une nouvelle fois ma main gauche. Je vis sa pomme d’Adam monter rapidement.
Il se détourna brusquement, avant de se diriger à grandes enjambées vers Isaac. Je l'observais faire, paniquée.
Quand il le remarqua arriver sur lui rapidement, il écarquilla ses yeux humides et recula comme il pût.
Ses pleurs redoublèrent quand Casey attrapa son bras. Il se mit à hurler tout en se débattant. Il m’appelait à l’aide.
Mon cœur se serra en voyant la scène. Je me sentais si impuissante qu’un voile humide me brouilla la vue. Je lui criai d’arrêter, qu’il lui faisait peur. Je ne laissai pas les larmes prendre le dessus, mais ma position me détruisait.
Les deux armoires qui me retenaient, n’affichaient aucune expression face à la situation. En même temps, c’étaient ses hommes, à quoi je m’attendais.
Ils étaient tous aussi détraqués que lui.
Il est nécessaire d’être détraqué pour survivre avec lui.
Agacé par les agissements d’Isaac, il fit claquer sa langue contre son palais, avant de le soulever par les aisselles. Il l’avait pris de telle façon à ce qu’il fit face à son dos.
C’est pourquoi lorsqu’il s’arrêta quelques mètres devant moi, je pus lire de l’incompréhension mélangé à de la peur sur le visage de mon fils.
Sa peau blanche avait viré au rouge et ses petites joues rebondies étaient inondées de larmes. Une grimace étirait ses traits habituellement doux.
Je tentais malgré tout de le rassurer, je lui disais que ce n'était rien, qu’il ne fallait pas s’inquiéter. Toutefois même lui comprenait que la situation était tout sauf normale.
Il murmurait « maman » en boucle sans vraiment parvenir à reprendre sa respiration, entre sa morve et ses sanglots. Il me fixait, ses petits bras tendus vers moi.
Je ne m’étais pas encore regardé, je ne devais sûrement pas être belle à voir avec tout mon sang sur la figure.
Casey le reposa, mais le maintenait contre lui, ses mains sur ses épaules. Les deux me faisaient face.
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Paradis de Mensonges
RomanceUne réputation sans précédent : Elle est brillante. L'Angleterre se la dispute. Rose Turner. Avocate connue pour n'avoir jamais perdu un seul procès. Toutefois, lorsque l'un des fantômes de son passé se retrouve accusé pour meurtre, son monde utopiq...