Préjugés et Oreilles Indiscrètes 2/7 ✔️

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— Vous n'avez pas trop peur d'avoir un bébé, princesse ?

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— Vous n'avez pas trop peur d'avoir un bébé, princesse ?

En face de Jaya, Ophénia Vecturio la regardait en souriant. Ce genre de sourire niais qu'elle avait vu toute la soirée à son égard. La reine de l'évanouissement était digne des rumeurs battant à sa porte : elle était très belle. Un visage carré, mais doux, ses longs cheveux auburns, maintenus en chignon agrémenté d'une couronne de tresses, surplombaient des yeux vert sapin dégageant une assurance à toute épreuve. C'était une femme confiante, toujours pas mariée malgré son âge touchant celui des princes.

Malgré tout, Jaya ne l'appréciait guère. Le jugement trop hâtif qu'elle avait entretenu envers Vadim pour la dernière réception lui restait coincé en travers de la gorge.

Le banquet battait son plein dans la joie et les félicités. Le vin que les Vecturio avaient ramené de leur domaine viticole était délicieux. Des caisses et des caisses avaient été offertes pour égailler le banquet. Comme le voulait la coutume, une table fut réservée en l'honneur de la princesse où toutes les femmes étaient invitées. Les hommes étant assis à part, sur une autre table où Vadim faisait profil bas, détestant ce genre de repas bien trop entouré et assourdi par les blablas incessants. Heureusement, peu de ces nobliaux osaient discuter avec le Marqué, contrairement à son épouse que l'on noyait de conseils et de questions depuis le début de la soirée.

Déposant sa coupe près de son assiette, l'alhorienne s'obligea quelques efforts faciaux pour paraître agréable.

— J'ai quelques appréhensions, mais je n'ai plus si peur que ça.

Ophénia ricana, cachant sa bouche derrière sa main. Quelle naïveté, cette jeune fille, une vraie fleur de nave, pensa-t-elle.

— Pourtant, toutes les femmes ont peur lors de cette passe. On raconte que la douleur d'un accouchement est comparable à l'arrachement des membres. Autant dire que c'est insoutenable. Mais... je salut votre courage. Pour une si jeune femme, c'est admirable.

L'arrachement des membres ? Jaya déglutit, sa bouchée passa de travers. Était-ce vrai ? Au moment où la duchesse leva un toast en son honneur, elle se sentit pâlir. Ophénia avait envie de voir jusqu'où la naïveté de la fille Northwall pouvait aller. Si les racontars à son sujet disaient la vérité, ce serait assez marrant.

— Buvons à votre courage et votre futur enfant, princesse.

— Je... je ne bois pas.

— Ah bon ? Pourtant, boire du vin aide l'enfant à naître plus fort. C'est bien connu. Nous possédons tout un domaine vignoble dont nous ne sommes pas peu fiers, dans ma famille. Je suis celle qui en héritera plus tard. Les vins n'ont plus aucun secret pour moi et je connais tous les atouts de ce breuvage d'exception, ainsi que les bienfaits qu'il peut apporter. Ma mère en a fait une cure quand elle attendait mon petit frère, Cléon, et il est très fort pour son âge. À à peine quinze ans, il a réussi toutes les épreuves d'escrime avant ses camarades. Il est très bon en calculs mentaux et a même un don pour la poésie.

𝐋𝐄 𝐂𝐑𝐈 𝐃𝐄 𝐋'𝐇𝐈𝐕𝐄𝐑Où les histoires vivent. Découvrez maintenant