- VIII - Wecken

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Autour de la blessée, Hansi, Egon, Erwin se tenaient à côté de l'infirmière, une femme rousse du nom de Magdalene Schimpf. Elle darda sur leurs visages inquiets ses yeux d'un vert profond.

— Très honnêtement, je ne sais pas comment c'est possible qu'elle ait survécu un jour entier hors des murs sans monture et dans cet état. 

Hansi jeta un regard anxieux vers son amie. 

— Qu'a t-elle ? 

Magdalene soupira en reposant sur la table de nuit son rouleau de bandage. Elle venait de finir de panser la tête d'Elenore. 

— Pour résumer, deux côtes cassées, trois fêlées, le poignet gauche cassé, les doigts écorchés sévèrement, le front ouvert, elle a aussi les phalanges très abîmées, une bonne commotion cérébrale et des contusions sans gravité.

Egon sentit Hansi aux bord des larmes et prit doucement sa main dans la sienne. La brune serra fort la main de son ami et retint difficilement ses larmes. Erwin, lui, s'étonna silencieusement de la capacité de survie de la jeune recrue.

Il savait qu'elle était prometteuse, il l'avait constaté de ses yeux. Elle était douée, plus douée que tous ceux présents au Bataillon, et Livaï aussi, possédait un niveau effarant.. Mais enfin.. En dehors des murs.. Sans cheval ni aide, et blessée.. Comment avait-elle fait pour survivre ? Qu'avait-elle vécu en dehors des enceintes ?! Au moment où il se posait ces questions, du bruit se fit entendre dans le couloir. 

— Mais qu'est-ce que.. ? Interrogea t-il en se dirigeant vers la porte, l'ouvrant toute grande. 

Devant le battant de la porte, Hannes se tenait, le poing levé, prêt à frapper au battant de la porte pour demander l'autorisation d'entrer. 

Erwin eut un instant d'incertitude. Ce soldat de la Garnison.. Comment s'appelait-il déjà ? Quelque chose qui commençait par Han.. Hand ? Hansel ? Hang ? Hans ?! Ah oui, c'était ça ! 

— Soldat Hans, que faîtes-vous ici ? 

Le blond s'inclina légèrement, en marque de déférence, n'osant pas corriger l'erreur du major. 

— Pardon de vous déranger, major Erwin, mais il se trouve que j'ai suivi Elenore jusqu'ici, dans le but de la voir recevoir des soins. 

Là, les personnes dans la pièce tournèrent leurs têtes vers le soldat qui ne devait guère avoir plus de vingt-huit ans. 

 — Vous voulez dire, demanda Erwin, que vous l'avez vu plus tôt ? 

Hannes hocha la tête en reprenant :

— Tout à fait, Major. Je dois vous dire que jamais je n'aurai cru voir un jour ce que j'ai vu ce soir.. 

L'infirmière fronça les sourcils, déclarant sèchement :

— Messieurs, vous êtes trop bruyants. Je vous prie de quitter cette infirmerie. 

En effet, sur les différents lits, quelques blessés se reposaient, à bout de force, et leur repos était compromis à cause de la présence du soldat de la Garnison. 

— Ah.. Pardon, Magdalene, nous sortons. 

Erwin, qui venait de s'exprimer, fit un signe de tête à Hannes qui lui emboîta le pas. 

Mais soudain, Hansi attrapa nerveusement le bras de son supérieur. 

— Major. Je voudrais savoir moi aussi. Puis-je venir avec vous ? 

Egon se redressa, ajoutant :

— Pouvons-nous venir avec vous ? 

Le blond aux épais sourcils esquissa un léger sourire pincé. 

À l'ombre de ses ailesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant