ℒℯ 𝒫𝒶𝓇𝒹ℴ𝓃 | 16

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Conor

Alessandro arrive enfin et il me fait signe de sortir dehors, ce que je fais immédiatement.

Il me suit et je nous entraîne vers le sentier de la forêt près du manoir.

- Alors, je veux des explications. Il finit par dire.

Je sais très bien de quoi il parle, mais j'essaie de lui lancer un regard interrogateur pour lui laisser
sous-entendre que je ne comprends pas.

- Tu sais très bien de quoi je parle. Je suis parti et tout le monde étaient soudés dans la maison. Je reviens et tout le monde s'évitent. Il souffle désespérément.

- Tu as rencontré Norah ?

- Non, pas encore.

- Elle est arrivés et elle a tout chamboulée ma tête.

Je décide de jouer la carte de l'honnêteté face à Alessandro, je sais que je peux lui faire confiance.

- Qu'est-ce que tu veux dire ?

- C'est la première femme que je laisse me toucher. J'ai même déjà dormi avec elle, je ne sais pas pourquoi, mais elle me fait ressentir quelque chose d'indescriptible.

- L'amour peut-être ? Il répond du tac au tac.

- Non. L'amour n'existe pas à mes yeux. Dis-je fermement.

Il observe autour de nous la beauté de la nature. Et je vois bien qu'il hésite à me dire quelque chose. Je le connais.

- Crache le morceau, veux-tu ?

- Si tu insistes. Il marque une pause. Tu ne devrais pas la repousser, laisses la faire et vois ce qu'elle te fait ressentir. Découvre ce que ça fait d'être apprécié par quelqu'un. De toute façon, elle partira alors, ça ne te fera rien. Dit-il.

Je réfléchis quelques instants.

- Mais ne lui brise pas le cœur Conor, fait lui comprendre que vous ne pourrez jamais avoir plus que de l'amitié.

Je hoche la tête et glisse mes mains dans mes poches. Je prends une grande bouffée d'oxygène et je penche la tête de façon à recevoir du soleil sur le visage.

- Et je veux que tu te réconcilies avec les autres.

- C'est moi qui es censé être le chef. Je dis en levant un sourcil face à l'ordre qu'il vient de me lancer.

- Tu sais que j'ai raison.

Je laisse un soupir quitter mes lèvres.

- Conor, promet le moi.

- Oui, oui.

Il hoche la tête satisfait.

Nous continuons notre marche, tout en discutant de sa mission et de toutes les choses qu'il a manqué durant son absence.

- Elle a sauvé la vie de Ryan ? Il s'exclame.

- Oui.

- Bon sang, elle est géniale.

Je sais.

Arrivé au bout du sentier, nous avons décidé de retourner au manoir. Sur le chemin du retour, nous avons croisé quelques personnes qui profitaient aussi du sentier.

Mon téléphone sonne, je m'empresse de regarder.

Oscar.

Il n'arrêtera donc jamais ? Ce qui m'inquiète, c'est qu'il ne cesse de me harceler, mais il n'a toujours rien fait. Ce qui me laisse croire qu'il prépare quelque chose de gros.

          

- T'en fais une tête, qu'est-ce qui se passe ?

Je lui tends mon téléphone en même temps de lui expliquer toute la situation.

- Mais quel connard ! Il crie hors de lui.

- Je sais, je suis en train d'élaborer un plan pour l'éliminer une bonne fois pour toutes.

- Peu importe ton plan, j'en suis ! Il s'exclame.

Je hoche la tête satisfait et nous nous retrouvons de nouveau devant le manoir. Nous entrons et je file à la cuisine pour un verre d'eau.

Je monte ensuite dans mon bureau. Je n'y ai pas mis les pieds depuis la chicane avec ma sœur.

Peut-être que je suis égoïste, mais tout ce que je fais, est uniquement pour la protéger.

Et j'ai réalisé que le fais qu'elle voit Adam en cachette m'avait blessé plus que je ne le pensais.

Je me suis promis de toujours la protéger.

Mais elle ne cesse de me désobéir. Elle ne comprend pas le danger qui l'entoure.

Et moi...

Je suis une bombe à retardement.

Personne, même pas moi, ne peux savoir quand mes émotions explosent. Et ce jour-là, c'est sûr elle que j'ai explosé. Ça aurait pu être sur n'importe qui.

Je me laisse tomber dans mon fauteuil et je fixe le balcon en face de moi.

Perdu dans mes pensées, je ne regarde même pas les papiers importants devant moi.

Je reprends le travail que j'ai accumulé depuis ma petite dépression.

La porte s'ouvre laissant apparaître ma sœur, je la regarde et redirige mon regard sur mes papiers automatiquement.

- Quoi ? Je demande.

- Je peux te parler ?

Je hoche la tête sans la regarder. Il m'a fallu que deux secondes pour remarquer les cernes qu'elle avait. Elle s'assoit dans le fauteuil en face de mon bureau.

Elle joue avec ses doigts et se racle la gorge avant de commencer.

- Conor, je suis sincèrement désolé.

Je ne réponds rien et je me contente de continuer à écrire.

- J'avais peur pour Norah et puis je n'ai pas réalisé. Je n'aurais jamais dû te dire de ne pas t'approcher d'elle. Je suis ta sœur et je crois être bien placé pour savoir que tu ne lui feras pas de mal. Elle prend une courte pause. Et pour Adam... j'aurais dû t'en parler ou tout simplement tout arrêter comme tu me l'avais demandé. Je n'avais pas réalisé que ça pourrait te blesser. Mais saches, que ça ne me plaisait pas de te le cacher.

Je ne lui lance pas un regard, mais je sais qu'elle attend que je lui réponde.

- J'ai beaucoup réfléchis, et je n'avais pas pris en considération le danger qui m'entourait. Je suis désolé de t'avoir dit que j'aimerais partir à maintes reprises, et je suis désolé de dépenser ton argent aussi souvent. Je ne veux pas partir finalement, et j'ai coupé les liens avec Adam. Je suis tellement désolé, Conor, à l'avenir, je penserai à tes sentiments et pas seulement les miens. Elle ajoute.

Je lâche finalement mon crayon et me frotte le visage.

- Dis quelque chose... Elle chuchote après de longues minutes.

Until I Die Où les histoires vivent. Découvrez maintenant