Chapitre 33

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Hi! J'espère que vous allez bien?

On se retrouve aujourd'hui pour un nouveau chapitre qui, j'espère, vous plaira!

Je tiens encore à vous remercier infiniment pour votre soutien quotidien et pour vos commentaires sur le précédent chapitre. Je les lis tous un par un et j'ai hâte d'avoir un moment pour me rattraper en y répondant. En attendant, encore merci mille fois pour tout.

...

CHAPITRE 33

« Dans le silence et la solitude, on n'entend plus que l'essentiel. » - Camille Belguise

(Heal_Tom Odell)

Harry.

Je pensais connaître le silence par coeur.

Je pensais qu'il m'était devenu familier, qu'il ne pouvait plus rien me cacher. Je pensais ne plus pouvoir être surpris de le voir prendre toute la place ou de le voir aspirer tous mes mots au point que plus aucun son ne puisse sortir de ma bouche. Je pensais que c'était de bonne guerre, entre lui et moi. Parce qu'il s'est imposé, mais qu'il a aussi su me réconforter. Parce qu'il y a des jours où je l'ai détesté et d'autre où je l'ai aimé. Parce que, si le silence devait être une personne, il serait celui qui a été mon pire ennemi et mon meilleur ami en même temps. Parce qu'il ne m'en a jamais voulu de le couper lorsque mes sanglots éclataient. Parce que moi je lui en ai voulu, lorsque ses bras sont venu m'envelopper à la place de ceux d'Aimée.

Et parce que j'aurais aimé qu'on finisse réellement par se séparer.

Pourtant le silence est encore là. Il a fait son grand retour, assis quelque part dans la salle d'attente de cet hôpital. En fait, il se trouve partout autour de moi, à me regarder, à contempler le pouvoir qu'il a sur moi, encore une fois. Il doit voir mes yeux rouges et secs. Il doit sentir la douleur qui me traverse de l'intérieur, qui me broie l'estomac et qui me donne l'impression qu'une pique est plantée dans mon coeur, s'enfonçant encore plus à chaque nouveau battement. Cette pique qui tape aussi contre ma cage thoracique.

Au silence se rajoute ce putain de temps. Ce temps qui passe, qui me file définitivement entre les doigts malgré mes poings serrés. Depuis combien de temps je suis assis ici? Depuis combien de temps le silence a prit place? Depuis combien de temps j'ai entendu ces sirènes, ces pompiers et ces policiers? Une heure? Deux heures? Trois heures? J'en ai aucune putain d'idée. J'ai l'impression que je peux éclater à tout moment. Je ressens l'envie de hurler, de dégonfler mes poumons beaucoup trop douloureux. Et je veux pleurer, encore. Pleurer jusqu'à ne plus jamais m'arrêter.

Et je me dis qu'on est peut-être pas obligés d'être séparés l'année prochaine.

C'était il y a seulement quelques heures lorsque Louis m'a lâché ces mots.

Je pensais qu'on pourrait partir à San Francisco ensemble, toi et moi.

Je comptais en parler avec mes parents dès ce soir. J'attendais seulement que Louis soit rentré du lycée. Je l'attendais impatiemment dans ma chambre, commençant à chercher comment convaincre mes parents de me laisser partir à San Francisco avec Louis même si on avait déjà aucune certitude de pouvoir y aller. Surtout moi, qui suis persuadé que je vais foirer mes examens et cette année, encore une fois.

Encore une fois. Parce que j'en suis déjà à ma seconde dernière année. Parce qu'on a perdu Aimée.

J'ai l'impression d'être dans le plus horrible des cercles vicieux. Aujourd'hui, Louis et moi parlions de l'avenir pour la première fois. Il parlait de m'emmener à un vrai rendez-vous à l'extérieur pour la première fois. Je lui disais que je l'attendais ce soir, à la maison. On s'est dit à ce soir.

SILENCE [L.S] ✓Où les histoires vivent. Découvrez maintenant