Chapitre 1

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« J'y crois pas ! Thomas ! Tu n'es toujours pas levé ?! »

Un grognement sourd répondit à la voix stridente de la femme. Soupirant d'exaspération, cette dernière ouvrit brusquement ses rideaux.

« Allez, jeune homme ! C'est la rentrée ! On se dépêche ! »

Le garçon s'étira paresseusement.

« Déjà ? bailla-t-il. Il est quelle heure ?

— Huit heures !

— Quoi ?! »

Il jaillit hors de son lit, s'écrasant sur son tapis.

« À quelle heure es-tu rentré, cette nuit ? Je ne t'ai même pas vu de la soirée !

— Je... révisais chez Minho !

— Ah oui ? Et où habite-t-il, ce Minho ? À l'autre bout de la ville ?

— J'ai pas vu le temps passer, désolé ! »

Enfilant maladroitement son jean, il sautilla et attrapa un haut sous le regard fatigué de sa tante. Lorsqu'il eut terminé de s'habiller, celle-ci lui jeta une brioche et s'exclama : « Pas le temps de faire quoi que ce soit d'autre ! File ! Oust !

— Et mon bus ?! Je l'ai raté ?!

— Évidemment !

— Merde, merde, merde ! »

Il s'enfuit dans l'appartement et hurla une fois la porte d'entrée franchit : « Bonne journée, tante May !

— Bonne chance, mon chéri. souffla-t-elle. »

Thomas enjamba les escaliers à vive allure. À peine sortit sur le toit de son immeuble, il se propulsa dans le vide, se rattrapant de justesse au bâtiment voisin à l'aide de sa toile. Alors qu'il parcourait les toits, son portable vibra dans sa poche. Il décrocha difficilement et mâcha : « Allô ?

— T'es en retard. Comme toujours.

— Désolé, Minho ! J'ai totalement oublié de mettre un réveil !

— Tes devoirs de super-héros t'ont bouffé ta nuit ?

— Exact. Et crois-moi que j'ai fait de mon mieux pour arriver à l'heure !

— T'es où ?

— Euh... Sur mon chemin ?

— Tom ! gronda-t-il. On avait dit pas de téléphone en virevoltant !

— C'est toi, qui m'appelle !

— Je pouvais pas deviner, que tu te la jouais veuve noire ! soupira-t-il. Ça sonne dans dix minutes. Quand est-ce que tu seras là ?

— Dans cinq minutes, max ! J'arrive !

— T'as intérêt. »

Lorsqu'il pénétra dans l'enceinte de son établissement, il retrouva Minho là, adossé contre son casier.

« Qui voilà pas. Enfin ! Surréaliste.

— T'as vu ? Cinq minutes. sourit-il.

— Mmh mmh... »

Il ouvrit son casier et y déposa quelques cahiers. Tandis qu'il tournait la tête, ses yeux croisèrent ceux d'un étudiant à la chevelure dorée et aux yeux aussi sombres qu'une abysse. Ses livres s'écroulèrent au sol et le rire railleur de son ami éclata : « Eh bah dis donc ! Encore sur Newton Stacy ?

— Encore et toujours...

— T'es au courant que ça va faire deux ans que tu le stalk ?

— Parle pas si fort ! Les murs ont des oreilles !

— Bien sûr. J'avais oublié.

— Tu crois qu'il m'a vu ?

— Sa bande est en train de se foutre de ta jolie gueule. »

Les joues de Thomas devinrent écarlates. Ses yeux se relevèrent, souhaitant vérifier les dires de son camarade. La bande du blond persiflait à l'autre bout du couloir sous le visage cramoisi de Newton. La poitrine du jeune homme se bomba dans un soupir : « Je suis ridicule...

— Pardon ? Tu t'es fait mordre par une araignée qui t'a donné des super pouvoirs et tu t'accroches aux murs en mode faucheuse ! En quoi t'es ridicule ? T'es Spider-Man !

— Je suis Spider-Man quand j'ai mon costume. Autrement... je reste Thomas Parker, le nerd de service dont tout le monde rit.

— Newton aussi, est un nerd.

— Oui, mais il est populaire. Ça change tout.

— Et toi ? Des milliers de photos et de vidéos de toi circulent sur le net ! T'es giga famous !

— Oui, mais... ce n'est pas Thomas Parker. C'est Spider-Man. Pour eux, je suis l'étudiant de base qui crush sur le beau gosse gay du lycée...

— Pour moi, t'es autant Thomas Parker que mon super-héros araignée trop stylé qui fait le buzz. sourit-il, rieur.

— Merci, Min. Mais... ça sert à rien. Je dois absolument abandonner l'idée que Newton pourrait potentiellement m'aimer un jour.

— Il est complètement fou de Spider-Man, ton Newton.

— Puisque je te dis que ce n'est pas moi ! Enfin, pas vraiment... Minho inspira.

— Ah, l'amour. souffla-t-il. Ça rend fou. La preuve, tu te reconnais même plus. Pour ça que moi, je vais me contenter de ma sublime présence jusqu'à la fin de mes jours. Non, non, non ! Pas d'amour pour le grand Minho !

— On verra ça. »

Les deux amis rejoignirent joyeusement leur salle de classe.

Spider-Man - NewtmasOù les histoires vivent. Découvrez maintenant