Chapitre 39

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Il fait froid. Pourquoi est-ce qu'il fait si froid ? On est le vingt-neuf aout, il ne devrait pas faire aussi froid. Même le sweat que George m'a donné ce matin ne suffit plus à me réchauffer. Je pourrais aller regarder la course au chaud, mais mon pilote a tenu à ce que je sois dans le garage, au plus près de l'action.

L'ambiance est étrange sur le circuit aujourd'hui. La pluie n'a pas découragé les fans les plus déterminés, mais les pilotes ne sont pas au top de leur forme. La pluie ne cesse pas, le circuit est similaire à une piscine. Personne ne veut prendre le départ de cette course.

J'entends une information passer dans mon casque : le départ est retardé de vingt-cinq minutes. J'échange un regard avec George, qui discute avec ses ingénieurs. Il fronce les sourcils, je lui souris doucement pour le rassurer, qu'il se concentre dans ce qu'il fait. Il n'a pas besoin de penser à moi, pas aujourd'hui. Je suis dégoûtée que son premier départ en première ligne se fasse sous ces conditions. Il sait qu'il n'a que de très peu de chance de garder un pied sur le podium si la course finit par démarrer, mais la dangerosité de la piste rend les choses encore plus compliquées.

Alex me rejoint, le visage fermé. Les caméras se concentrent sur nous deux pendant quelques secondes, alors que nous n'échangeons pas un mot. Je finis par soupirer.

- Est-ce qu'ils vont prendre le départ ?

- Je n'en sais rien. La plupart des pilotes s'y opposent. 

Je hoche doucement la tête, continuant de regarder autour de moi. J'entends un message dans mon casque qui annoncent qu'ils vont tenter de prendre le départ. George finit de se préparer, il hoche la tête en passant devant Alex et moi, tentant de ne pas sortir de sa bulle.

Il prend place dans sa monoplace, stationnée sur la deuxième place de la grille. Je joue avec mes doigts, je ne cesse de me ronger l'ongle du pouce. Alex le remarque et tente de me rassurer avec un sourire, mais il est aussi peu confiant que moi.

Ils prennent le départ de leur tour de formation, constatant que la visibilité n'est pas au rendez-vous. George a l'avantage de n'avoir que Max devant lui, il voit mieux que s'il était parti en queue de peloton.

Malheureusement, le tour de formation n'est pas terminé que la RedBull de Sergio Pérez s'écrase dans un mur, toutes les voitures rentrent au stand. George reste dans sa monoplace, concentré sur les écrans devant lui.

- Je crois que c'est la première fois de la saison que je suis content de ne pas avoir de baquet, grogne Alex à mes côtés. 

Je n'ose pas imaginer la tension que doivent ressentir tous les pilotes, qui sont prêts à risquer leurs vies.

- Est-ce que la pluie va se calmer ? Demande George à son ingénieur.

- Pas d'après nos graphiques. 

Je tente de maîtriser ma respiration, ne laissant pas l'anxiété prendre le dessus. J'échange quelques messages avec mes ados restés à la maison, qui stressent presque autant que moi. Même Ayden m'envoie un message pour m'envoyer son soutien.

Le temps passe, et les monoplaces finissent par repartir, derrière la voiture de sécurité. Mais le bilan est le même : ils n'ont aucune visibilité. Après deux tours à basse vitesse, ils rentrent à nouveau tous aux stands. Cette fois, les pilotes sortent de leurs voitures. George nous rejoint. Il se cale dans mon dos, ses bras posés sur mes épaules, auxquels je m'accroche comme si ma vie en dépendait. C'est bon de le sentir, en bonne santé.

Il échange un sourire crispé avec Alex.

- Content d'être à pied ? Lui lance-t-il.

Content d'être en première ligne ? 

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