L'ombre de New-York

Chapitre 17

Bien que Théo préférait se lever tôt, il faut dire que les derniers événements l'avaient épuisé, et une petite grasse mat n'avait pas été de refus. Quant à Hannah, elle fit de même. Après un levé difficile et une bonne dose de caféine, il ne leur restait plus qu'à définir un plan. Ils se rejoignirent chez Théo, et comme toujours, Hannah entra chargée de viennoiseries encore chaudes. Ils descendirent ensuite au sous-sol et se mirent à discuter.

Théo imprima une carte de Central Park, et devant l'immensité de l'endroit, décidèrent qu'ils entreraient chacun par un endroit et ferait le tour avant de se rejoindre à un endroit. Maintenant, il ne restait plus qu'à attendre.

Théo et Hannah avaient stressé toute la journée, et leurs quelques solutions, pour y remédier n'avait eu aucun effet. Ils décidèrent de partir à vingt-et-une heures, pour analyser les lieux.

Ils marchaient dans la rue, sous les lampadaires et la lumière encore rasante. La brise douce et fraîche du soir soufflait, calmant leur nervosité. Pourtant, Théo se retourna plusieurs fois, croyant qu'ils étaient suivis. Mais à chaque fois, rien. Vingt minutes plus tard, ils arrivèrent devant la grille encore ouverte de Central Park. Ils entrèrent. Hannah partit à droite, et Théo à gauche. Ils suivirent chacun leur chemin de gravier qui serpentait. Ils admirèrent les grands arbres au feuillage rouge, jaune, mais pour la plupart vert. Ils mirent une demi-heure à se rejoindre.

— Tu as trouvé quelque chose ? Demanda Théo.

— Non, rien.

À vrai dire, les deux n'avaient pas croisé grand monde, et il était difficile de trouver un assassin rien qu'à son visage. Ils s'assirent en silence sur un banc, regardant l'étang bleu marine. De temps en temps, une personne passait derrière eux. Hannah regarda sa montre.

— 21 h 55, annonça-t-elle.

— Comment on fait s'il ne vient pas ? Demanda Théo

— On verra.

Les minutes passèrent et les premières étoiles apparurent.

Un passant avec une canne passa de l'autre côté de l'étang. Puis une jeune femme, qui venait de finir son footing. Enfin, un homme s'assit sur le banc en face, les yeux rivés sur son téléphone. L'homme portait un sweat à capuche blanc et un bas noir. Après quelques minutes, il rangea son téléphone, croisa les jambes, posa ses mains en boule dessus et regarda droit devant lui. Hannah et Théo l'affrontèrent dans un duel de regard intense.

Au bout de quelques secondes, Théo déclara :

— C'est lui, sans le quitter des yeux.

— On fait quoi, demanda Hannah.

Théo attendit, pour savoir s'il allait bouger, venir à leur rencontre. Mais il ne bougea pas.

— On y va, dit-il. Ils se levèrent d'un bond, et chacun partit de son côté. À peine avaient ils fait quelques mètres que l'homme se leva. Ils comprirent. Ils commencèrent à courir, faisant le tour de l'étang, pendant que l'homme marchait vers la sortie. S'il partait, ils ne le reverraient sans doute plus jamais. Hannah accéléra encore, ses cheveux virevoltants derrière elle. Le vent frais du soir, le bruit des graviers qui volent. Elle vit Théo, qui arrivait en courant de l'autre côté du Park. Il vit l'homme , courir dans la dernière allée, qui menait aux grilles. Il n'était plus qu'à quelques mètres. Le temps semblait ralentir. D'un coup, un homme et une femme arrivèrent dans l'entrée, tenant une arme à feu entre leurs deux mains.

— Police ! Crièrent-ils.

L'individu dérapa sur les graviers si fort qu'un de ses genoux frotta le sol. Il se releva et repartit en courant, les policiers à ses trousses. Hannah les suivit aussi, mais Théo resta fixe pendant quelques secondes. Puis, il fit demi-tour afin de prendre un chemin plus rapide. Son cœur battait dans ses oreilles, sa respiration devenait plus forte. Au bout de quelques secondes, un passant passa en courant à contresens. Puis un autre, toujours en courant. Et deux de plus. En regardant Hannah ,il constata que le même phénomène se produisait de son côté. Rapidement, ils se firent absorbée par une foule pressée, et ne purent plus avancer. Ils se rejoignirent quelques minutes plus tard, au niveau des grilles. Ils ne parlèrent pas, si triste d'avoir raté une occasion comme celle-là. Une fois sortie, Hannah se retourna.

— Regarde, dit-elle.

Sur les grilles de fer rouillé, un bout de papier avait été fixé à la hâte.

200 $ au premier qui les trouvera sur un banc.

Ils comprirent alors, la ruse du tueur et la soudaine vague de personne qui les avait empêchées d'avancé.