L'histoire d'une soldate [Livai x OC]

37. Avant la tempête

Je griffonnais tout ce qu'Hanji m'avait expliqué quelques heures plus tôt assise sur le lit. Mon esprit bouillonnait trop et j'étais incapable de fermer l'oeil. Nous avions sûrement découvert pourquoi les titans mangeaient des humains sans que cela soit nécessaire à leur survie. C'était l'une de nos plus grandes interrogations lors de nos recherches. 

La porte de la chambre s'ouvrit et Livai entra en se massant le cou. 

- Tch... Tu dors pas? 

- Non, répondis-je l'esprit occupé. 

- Tu devrais. Tu n'as dormi que quelques heures cette semaine.

Il alla face au miroir et enleva son tee-shirt pour inspecter ses blessures. Il avait des hématomes partout ainsi que la plaie assez conséquente que j'ai recousu. Je baisse mon regard quand il se tourne vers moi. 

- Comment va-t-on attraper un supérieur des brigades spéciales, demandais-je? Ils sont tous planqués dans les villes. 

- Non, depuis qu'ils nous cherchent, ils osent foutre leur nez dehors. Ils ont des postes un peu partout hors des districts. Il suffit d'en attaquer un. 

- On ne va quand même pas à nouveau tuer des soldats? Les brigades spéciales sont cons et fainéants mais ils ne méritent pas de mourir. 

- On en reparle de Trost? Ils ont buté toute ton escouade. 

Je fronce les sourcils et lève le regard, énervée. 

 - Nous savons très bien tous les deux que nous n'étions pas face au même genre de soldats. Ils étaient programmés pour tuer des humains. Tu as vu leur équipement? Les balles ne font rien aux titans. 

- Ouais. Je sais. Mais ne pense pas que je suis un meurtrier sanguinaire non plus. Je ne vais pas nous causer plus d'ennuis en massacrant un poste entier. 

- Je me demandais... comment tu en es venu à côtoyer Kenny dans ta jeunesse?

Livai resta silencieux un moment en passant sa main sur un meuble en bois. Il inspecta celle-ci longuement en frottant ses doigts. Puis il me tourna dos en posant ses mains de chaque côté du meuble. 

- C'est lui qui m'a trouvé. 

Il y eut un silence. Je ne savais pas trop quoi répondre. Je posais mon manuscrit sur la petite table à côté de moi. 

- Je ne sais pas pourquoi mais il a rendu une visite à ma mère, un jour... 

- Ta mère? 

Je me levai du lit et m'approchai de lui. Jamais dans le passé qu'il m'avait décrit, il avait mentionné une quelconque famille. J'ai toujours pensé que c'était pour ça qu'il ne connaissait pas son nom. 

- Elle est morte, lâcha-t-il. 

- Oh...

Je me mors la lèvre. Livai me faisait toutes ces confessions et je ne savais pas comment réagir. Je passai mes mains autour de son ventre et posai ma tête entre ses omoplates. J'entendais son cœur battre contre mon oreille. Je pris une grande inspiration et mes angoisses s'adoucirent. 

- Ne te sens pas obligé de me parler de ton passé. Tu ne m'as jamais demandé de m'expliquer sur tout ce qui m'était arrivé. Cela m'a rassuré que tu me vois pour ce que je suis maintenant et pas ce que j'ai été autrefois. Si tu le souhaites, j'en ferais de même pour toi et je ne te poserais plus jamais de questions. Je m'en fiches de qui tu as été, Livai. 

Il releva la tête et je me remordis la lèvre, me demandant si je n'avais pas manqué de tact. Il dégagea mes mains pour se tourner vers moi. Son visage était calme et presque doux. Il donnait l'impression de me faire découvrir une nouvelle facette.