𝐆𝐨𝐥𝐝𝐟𝐢𝐬𝐡 ° Hyunlix 🔚

Chapitre 3

───●◎●───

Au début, Hyunjin ne faisait pas trop attention à moi. En fait, je ne le voyais pas beaucoup. Il continuait à partir tôt et à rentrer tard, jour après jours. Au final, rien n'avait vraiment changé. Il y a même des soirs où il ne rentrait pas du tout. Et même si cela m'attristait un peu, je ne pouvais rien faire d'autre qu'attendre.

Je soupirai bruyamment, le regard rivé vers le plafond tandis que j'étais allongé sur le tapis blanc au centre de la chambre de Hyunjin. Mais soudain, la porte claqua. Je me relevai vigoureusement pour apercevoir le grand brun, les cheveux mouillés et la peau humide, debout à l'entrée de la pièce.

En me voyant, il ferma fortement les yeux en retenant un soupir de désespoir.

- Félix... Souffla-t-il en se massant les tempes. Combien de fois il va falloir que je te dise de mettre un caleçon ?

- Mais j'aime paaaaas... Geignis-je, un regard dépité porté sur la petite peau noire que j'avais secrètement enlevé pendant que Hyunjin n'était pas là.

- Bon. Lâcha le grand brun en mettant ses mains sur sa taille. Il va falloir mettre des règles, parce que ça va pas du tout.

- C'est quoi des règles ?

- C'est quelque chose que tu dois absolument respecter.

- Toi tu les respectes ?

- ... ça dépend. Mais toi tu dois les respecter. Affirma Hyunjin en fronçant les sourcils, toujours debout devant la porte.

- ... ça dépend ?

- Félix !

- D'accord, d'accord.

Le grand brun parut dubitatif, mais continua sans relever.

- Bon, alors premièrement, dès que tu sors de ton bocal, tu dois porter au moins un caleçon. Répète après moi.

- Premièrement, dès que tu sors de ton bocal, tu dois porter au moins un caleçon. Répétais-je, le dos bien droit.

Hyunjin désigna du menton la petite peau noir toujours abandonnée près du tapis, et je me résignai à contrecœur à l'enfiler.

- Deuxièmement, tu ne sors pas de la chambre sans mon autorisation.

- Deuxièmement, tu ne sors pas de la chambre sans mon autorisation.

- Troisièmement, dès que tu sors par cette porte, tu dois être totalement habillé.

- Troisièmement, dès que tu sors par cette porte, tu dois être totalement habillé.

- Quatrièmement, quand je suis assis à mon bureau, tu me déranges pas.

- Quatrièmement, quand je su- Je m'interrompis soudainement, ayant senti une odeur plus forte que les autres lorsque Hyunjin avait bougé sa tête.

Ne réfléchissant pas, je me jetai sur le grand brun, plongeant mon nez dans ses cheveux humides. Hyunjin eut un mouvement de recul, mais je ne bougeai pas, inspirant à plein poumons cette odeur enivrante qui mettait en éveil tous mes sens.

- Mmh... ça sent bon. Soufflai-je tout près de l'oreille du brun. J'aime bien cette odeur.

Mais soudain, Hyunjin me prit par les épaules, m'écartant de lui avec de grands yeux. J'essayais de me rapprocher à nouveau de la source de cette senteur si délicieuse, mais le grand brun était plus fort que moi. Il planta ses yeux dans les miens, les joues légèrement rosies.

- Et tu fais pas ça. Conclut-il, faisant courir des frissons dans mon dos.

- Pourquoi ?

- Parce-que. Répondit-il simplement en me relâchant.

Je tentais à nouveau de m'approcher, mais sous son regard perçant, je finis par renoncer. Hyunjin partit vers sa grande armoire et je le suivis, regardant pardessus son épaule ce qu'elle renfermait. À ma plus grande déception, la plupart des peaux qu'elle contenait étaient noir au ternes, sans aucune joie ou éclat.

- Pourquoi c'est tout noir ? C'est moche le noir. Commentai-je, une petite moue sur les lèvres.

- Parce que c'est comme ça. Répondit simplement Hyunjin en saisissant deux bouts de peaux sombres.

Il se retourna pour les enfiler et je le regardais, obnubilé par ses gestes lents. Mais soudain, un bruit sa fit entendre au plafond. Je levais la tête, ne comprenant pas ce qu'il se passait. Cherchant la source de cette nuisance sonore, je fis le tour de la pièce, avant de soudain me précipiter sur le lit.

Me mettant sur mes genoux, je m'appuyais sur le rebord de la fenêtre, observant avec de grands yeux l'extérieur que je n'avais jamais vu ainsi.

- Hyunjin ! M'écriai-je, un peu paniqué. Hyunjin !

- Mmh, quoi ? Soupira ce dernier en se retournant vers moi.

- Le grand bocal ! M'écriai-je, les yeux grands ouverts. Le grand bocal il fuit !

Le grand brun fronça les sourcils, avant de faire quelques pas dans ma direction. Lorsque son regard traversa le verre de la vitre, un grand sourire illumina son visage d'ordinaire si neutre. C'était la première fois que je lui voyais une telle expression.

- Mais non ! Pouffa-t-il. C'est que la pluie. On risque rien, t'en fais pas.

J'ouvris de grands yeux, plus surpris par sa réaction que par ce phénomène étrange. Et sans rien dire de plus, il s'était retourné, partant s'occuper de ses affaires. J'étais resté ainsi quelques secondes, avant qu'un grand sourire ne prenne à nouveau possession de mon visage, mon regard se tournant vers cette soit disant pluie que je ne connaissais pas.

Au dehors, la lumière était plus sombre que d'habitude et au dessus, tout était gris. Juste devant moi, les bâtiments d'en face semblaient tous sans vie, comme si tout le monde fuyait cette eau qui tombait tel un lourd rideau. Tout paraissait morne et terne.

Pourtant, là, tout en bas, des dizaines de petits ronds de toutes les couleurs tournaient sous les goûtes d'eau, tel les mouvantes lumières d'une guirlande lumineuse. Cela m'avait fasciné. Toutes ces couleurs et ces motifs dans ce paysage si terne avaient un côté magique. J'aimais la pluie.

J'avais alors commencé à observer attentivement tous ces points colorés. Il en avait de toutes les tailles et de toutes les formes. Certains étaient aussi plus rapides que les autres. Des fois, il y en avait qui allaient par deux ou par trois. Mais le plus passionnant, c'était les couleurs.

Toutes ces couleurs mouillés par cette fine pluie. Leur vue faisait naître en moi un émerveillement que je ne pouvais décrire. Il y avait du rouge, du bleue, du vert, du jaune, du violet, du orange, du rose. Mais il y avait aussi des nuances que je ne savais nommer. Il y en avait tellement. Je ne cessais d'en découvrir à chaque fois qu'un nouveau petit point apparaissait dans mon champs de vision. Alors je restais accoudé à la fenêtre, observant silencieusement ce spectacle infini.  

───●◎●───