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Isra

Certains aimaient Paula pour ses délicieuses recettes, d'autres pour les prix qu'elle leur faisait ou encore de ses dons pour des associations pour les personnes en difficulté financières.

Moi je l'aimais parce qu'elle a prit soin de moi quand je n'avais plus personne. Je l'aimais parce que sans même parler elle savait ce qu'il se passait. Je l'aimais parce qu'elle remplaçait la forme maternelle que j'ai perdu. Je l'aimais parce que c'est Paula. Et elle me manque..

Ils étaient là pour moi. C'est moi qu'ils visaient. Pourtant c'est elle qui a subi. Peut-être que je suis maudite? Peut-être que tous ceux que j'aime meurt à cause de moi. Si je n'avais pas fait semblant d'être malade ce jour là, mes parents m'auraient emmené en cours avant le travail et n'auraient pas subi l'accident.

C'est de ma faute.

Mon ventre gargouille mais je n'y fais rien. Je veux mourir.

Mais si je meurs elle serait décédée pour rien.

A contre coeur je me lève et tire légèrement le volet. Il fait nuit noire.

Je me dirige vers la salle de bain et constate les dégâts. Mes cernes sont prononcés parce que même si je leur fait croire que je dors souvent, en réalité je n'y arrive pas. Je me rejoue la scène encore et encore. Du meurtre à l'enterrement. Elle n'avait pas de famille et pourtant il n'y avait plus aucune chaise de libre. J'avais même hésité à y aller. Pourquoi y aller c'est en partie moi qui l'a tué.

Mes joues sont creusées puisque je me punis en ne mangeant pas. Mais je ne dois pas mourir.

J'attache mes cheveux en chignon bancale, je porte un sweat large et un bas de pyjama à carreaux vert. Et je les porte depuis deux semaines.

Je descends dans la cuisine, comme toute les nuits. Et je sais qu'Aran le sais puisque tous les soirs je trouve un milkshake à la fraise et à manger. Je sais qu'il essaie de m'aider j'ai bien remarquer ce qu'il essaie de faire depuis un mois mais je n'arrive plus à ressentir autre chose que de la culpabilité.

-Isra?

Je me tourne vers le trafiquant, des traces d'oreiller sur ses joues, il se frotte les yeux comme un enfant qui vient de faire un cauchemar.

-Tu veux que je te prépare quelque chose? il me demande en passant nerveusement sa main dans ses cheveux.

Je hoche la tête négativement. Et continue de boire mon milkshake. Je suis sûre qu'il connaît la recette de Paula parce que le goût n'a aucune différence.

-Tu devrais manger quelque chose de plus consistant. C'est mauvais de-

-Tu sais faire des donuts? je demande en me tournant entièrement vers lui.

-Tout ce que tu veux mais ça va me prendre un peu de temps. Dors j'te réveille quand c'est prêt.

Je fais non de la tête.

-Je veux apprendre.

Je ne suis pas là plus douée en cuisine et je sais que je n'oserai plus acheter des donuts de quelqu'un d'autre que Paula alors autant les faire moi même.

Et puis ça pourrait m'aider à ne plus y penser.

-Ok. Fais les avec moi et je t'écrirai la recette sur un papier.

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-Ok.

Je finis ma boisson en le regardant préparer le matériel et les ingrédients. Je ne remarque que maintenant qu'il ne porte qu'un bas de pyjama.. à carreaux.. vert. Ses muscles se contractent à chacun de ses mouvements. C'est impressionnant comme il est muscl-

-Allô Isra.

La.Honte.

Je grimace et il rit légèrement.

Cet Aran n'a rien à voir avec celui de départ.

-Après si t'as soif d'autre chose tu peux me le dire hein.

J'ai parlé trop vite, c'est toujours le même.

-Aha. Fais moi des donuts homme. j'ordonne en me laissant tomber contre la chaise, faisant semblant de fumer.

Il rit et c'est officiellement le plus beau rire de la planète. Tellement que je me mets à sourire.

-Allez viens mi oro. me dit-il en souriant et tapotant le plan de travail où se trouvent les ingrédients.

J'enlève mon gros sweat pour éviter de me tâcher ne laissant qu'un petit top noir. Bien sûr, il n'en perd pas une goutte et déglutit avant de me demander de casser les œufs.

Et moins de cinq minutes plus tard, ma théorie s'est confirmée. J'ai arrêté de penser à elle. Je ne pensais plus qu'à la farine que je dois tamiser.

Aran en met sur son doigt et fait mine de sniffer.

-Aucun doute c'est de la bonne.

-Et maintenant que t'en as partout t'es content? je demande on constatant qu'il a déposé une couche de farine sur son nez.

-J'avoue que c'est pas très équitable. Il dit en souriant avant d'étaler de la farine sur mon nez.

-Très mauvaise idée.

-Si tu salis ma cuisine Zender tu nettoies avec ta langu-

Il n'a pas le temps de finir que je en applique sur son torse. Son regard jongle entre son buste et moi avant de sourire.

Oh non.

Je m'attendais à ce qu'il verse toute la pâte sur moi mais il fait pire. Bien pire..

Il tente de me chatouiller et je me débats entre ses mains morte de rire. Il arrête mais ne me lâche pas.

On se regarde un moment avant qu'il ne brise le silence.

-Ton sourire c'est la chose la plus belle que j'ai vu de ma vie mi oro. me dit-il d'une voix faible.

Mon coeur loupe un battement.

-Ça veut dire quoi mi oro?

-Mon or.

-Pourquoi tu m'appelles comme ça?

-Qu'est ce qu'un trafiquant d'or sans or?

-Rien.

Golden HeartOù les histoires vivent. Découvrez maintenant