↬ 𝗰𝗵𝗮𝗽𝗶𝘁𝗿𝗲 𝟰

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« Some days I feel like everyone hates me
Some days I question, "Why would God create me?"
Some days I'm holding strong
Some days I'm barely hanging on
Some days, some days, some days »



Le visage de Mikan fut la première chose qu'il vit quand il se réveille. La brune le regarde curieusement, la tête penchée au-dessus de la sienne. Il sentit un torchon humide posé sur son front.

— Il... il s'est ré-réveillé, elle dit timidement d'une voix un peu trop forte, au gout de Nagito..

Le blanc pousse un petit gémissement en sentant une douleur l'assaillire à la tête. Il pose une main sur sa tempe, se redressant sur le lit.

— Tu... tu as m-mal qu-quelque p-part ? demande la brune.

Il ne dit rien, fixant le mur de l'infirmerie en face de lui peint d'un bleu affreusement pâle. La porte de la pièce s'ouvre brusquement sur Yukizome, qui lui sourit chaleureusement. Elle chuchote quelque chose à l'oreille de Mikan qui hoche timidement la tête avant de sortir, le visage rouge, et ferme la porte.

La rousse prend une chaise à roulettes et la ramène à côté du lit avant de s'asseoir dessus. Elle attrape doucement l'osseuse main tremblante et pâle de Nagito.

— Je crois que là, tu ne peux plus dire que « tu vas parfaitement bien », elle dit.

Il la regarde un long moment sans parler, avant de baisser les yeux.

— Sérieusement, qu'est ce que vous faites à encore essayer d'aider une personne aussi pathétique et ridicule que moi ? il finit par murmurer.

La professeure soupire.

— Tu es mon élève. Tu ne vaux pas plus comme tu ne vaux pas moins que tous tes autres camarades. Je vous aime tous de la même manière qu'une mère devrait aimer ses enfants. Alors oui, je m'inquiète pour toi, et non, tu n'es ni pathétique, ni ridicule, ni une raclure, ni un déchet, ni une personne inférieur aux autres. Maintenant, dis moi ce qui ne va pas. S'il te plait. Je veux t'aider, tu as besoin d'aide quoi que tu dises, tout le monde a comprit que quelque chose ne va pas.

Nagito la regarde sans rien dire avant de lâcher un petit soupir et de baisser les yeux.

— Mon père est mort depuis presque cinq ans maintenant, et ma mère me juge toujours comme étant responsable de sa mort. Depuis qu'il est parti, elle n'ose même plus me regarder dans les yeux ou juste me parler. Enfin, si c'est pour me dire des choses dont je m'en passerais certainement, elle a beaucoup de choses à dire.

— C'est ça qui a causé ta crise, tout à l'heure ?

Il ne dit rien, regardant ses mains, de nouvelles larmes venant brûlaient ses yeux, qu'il s'empresse de refoulées.

— Ça a un rapport avec Hinata ?

Il relève soudainement la tête vers sa professeure. Elle lui offre un sourire réconfortant avant de poursuivre :

— J'ai bien vu que tu t'entendais très bien avec lui, et si je suis ce qui est arrivé tout à l'heure avec Sonia qui a dit que Chiaki et lui se sont embrassés, tu l'aimes bien, non ?

Un moment de silence suit avant que des larmes se remettent à rouler sur les joues de Nagito et qu'il finisse par hocher la tête.

— Je ne suis pas chanceux, finalement... J'ai eu tellement espoir qu'il accepte mes sentiments, j'ai cru en l'espoir, aussi longtemps que je m'en souvienne et c'est ça qui m'arrive finalement... Je me sens tellement... désespéré et je ne sais pas quoi faire de ce sentiment.

— Shh, ça va aller. Je comprends ce que tu ressens, ne t'en fais pas, elle caresse gentiment son dos.

— J'ai tellement mal, madame... Je ne sais pas pourquoi, je n'ai jamais senti cette douleur avant, mais ça fait tellement mal, il gémit, tentant d'essuyer ses larmes, en vain.

Elle hoche doucement la tête.

— Tu sais que je ne peux rien faire pour ça, pas vrai ? La seule chose que je peux faire et t'aider à aller mieux, mais ce n'est pas un problème de disputes entres gamins qui demande l'aide d'un adulte pour les calmer. Ce problème-là, tu devras le régler tout seul, mais des gens seront là pour te soutenir et te montrer comment aller de l'avant.

Deux coups à la porte se font entendre et après avoir lancé un petit coup d'œil à Nagito, l'air de lui demander si elle pouvait ouvrir la porte – ce dont il opine en hochant la tête –, elle lâche un petit « entrez ».

La porte s'ouvre violemment sur Akane, qui rentre en toute hâte dans la pièce, suivi des autres jeunes.

— Hé, l'imbécile ! Ça pique des sommes dans les escaliers, maintenant ? plaisante la brune, arrachant un petit sourire au blanc.

— Est ce que tu vas bien ? demande Mahiru.

— Tu nous a fait peur, ajoute Sonia.

— Je suis vraiment désolé de vous avoir fait peur, ce n'était pas dans mes intentions. Je ne serre qu'à..., avant qu'il n'ait pu finir sa phrase, Yukizome plaque sa main contre sa bouche, lui lançant un regard sévère.

Teruteru s'avance vers Nagito et lui tend un ramequin blanc contenant une mousse jaune semblable a du flanc et une cuillère.

— Je suis pas un bon pâtissier, mais cette crème brulée est ma spécialité maison, il dit avant de se mettre sur la pointe des pieds et lui chuchote à l'oreille d'une voix perverse, j'en fais aussi avec de la pilule bleue sous forme liquide, si un jour ça te tente...

Le blanc le regarde maladroitement, ne comprennant pas où il veut en venir. Il finit par le remercier mais refuse poliment le dessert, prétendant ne pas avoir faim, et soulignant que le petit cuisinier n'aurait pas dû perdre son temps à lui préparer à manger, qu'il ne le méritait pas.

— Tu devrais manger un peu, conseille Yukizome.

Il secoue la tête.

— Je vais surtout rentrer chez moi, je crois. J'ai beaucoup de choses à faire. Merci à tous pour votre aide et désolé encore une fois. Je vous promets de ne plus vous importuner de la sorte. Bonne soirée à tous !

Il repart sans un mot.

𝐒𝐎𝐌𝐄 𝐃𝐀𝐘𝐒 | 𝗸𝗼𝗺𝗮𝗵𝗶𝗻𝗮Où les histoires vivent. Découvrez maintenant