CHAPITRE 7

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                                Afton

Étant vêtu complétement en noir, le soleil qui régnait depuis des jours, s'abattait encore plus sur ma personne.

Ma nouvelle garde-robe, en grand partie de la même couleur que mon œil droit, me permettait en quelque sorte de m'évader, de m'échapper de mon ancienne vie, à laquelle j'essayais, cependant, de me raccrocher depuis que mon pied avait posé le sol de ce château, pour le reste de mes jours.

Après avoir erré pendant des années avec des longue toges blanches, la couleur de la paix et de la pureté, je m'accordais d'enfreindre les lois de la sagesse portant ces habits dont la couleur m'enveloppait et me protégeais.

Même cette vie, la vie philosophique dans laquelle j'avais grandi, ne m'avait jamais appartenu.

Ici, comme dans les recoins de l'île, je n'étais qu'un effet collatéral. Une erreur de la nature.

Autres fois un enfant perdu, actuellement, un homme. Un homme perdu.

Les rayons solaires m'atteignaient même lorsque je me refugiais à l'ombre et au frais, me promenant dans l'un des couloirs extérieurs, au centre du château :

Le Torrent du soleil, qui se rétrécissait durant sa traversée sur l'île passait au centre de la ville, puis divisait le château à moitié. Ce fleuve qui franchissait les montagnes, dans lesquelles on se cachait, arrivait jusqu'à nous, rendant donc possible la communication avec le centre-ville.

Pour donc accéder à ce qui se dissimulait derrière les montagnes, fallait d'abord franchir les portes de cette forteresse.

Je me trouvais du coup à l'étage supérieur, et m'approchant de la rambarde qui formait un couloir avec les murs du château, je regardais mon reflet, depuis quelques mètres, dans l'eau cristalline qui avait des nuances cyanes-vertes.

La chaleur réchauffait mon visage, et illuminait les cheveux que j'avais reteint il y a quelques jours, en noir.

Tout ce qui avait de la lumière en moi, s'était étaient. Tout ce qui me conférait de la pureté, avait été sali.

Du blanc aveuglant au noir morne.

Le blanc n'était pas la seule chose qui m'aveuglait : la lumière qui se mirait elle aussi dans les eaux du torrent, me revenait, me rendant difficile de regarder ce qui se passait à l'étage inférieur.

Je me trouvais sur le côté d'une Gardenia du château, c'est à dire tous les couloirs extérieurs, en forme de rectangle qui donnaient sur le torrent.

De cette hauteur il m'était donc facile, de voir grande porte qui donnait accès à l'intérieur du château, et du personnel, qui marchait frénétiquement dans les couloirs de la Gardenia majeure, près des eaux du fleuve.

Ma tête posée sur un des pilons porteurs de la rambarde, j'observais.

J'observais la pierre qui formait les murs, les sols et les tours de cette place forte.

J'observais les plantes aquatiques et les fleurs dans l'eau.

J'entendais la frénésie dans les autres étages.

J'entendis les voix de mes sœurs. Mes demi-sœurs.

Nahir et Lyura.

La brune et la blonde.

La nuit et le jour.

Je baissai les yeux pour les voir apparaitre dans le couloir en dessous du mien :

ZAHIRAWhere stories live. Discover now