Chapitre 30

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Charles est très malade, il est dans son lit, en train de dormir. Ça lui arrive rarement d'être malade, mais ces derniers jours, il a enchaîné les affaires jour comme nuit. Il a tellement travaillé pour arranger certaines choses qu'il a oublié de prendre soin de lui, et voilà le résultat. Sa mère a insisté pour qu'il vienne chez ses parents le temps de se soigner, sauf qu'il a refusé. Et elle a voulu aller chez lui pour s'occuper de lui, il a refusé bien évidemment. Il est très têtu... Il ne laisse personne s'approcher de lui par peur de les contaminer, il veut se soigner tout seul. Sauf qu'il ne gère pas du tout... Du coup, la seule chose qu'il fait, c'est dormir, ce qui inquiète tout le monde.

J'ai parlé avec Charles hier soir, il n'allait pas bien du tout. Il m'avait appelé pour prendre de mes nouvelles, moi, je vais mieux, je vais très bien même, mais lui, ça ne va pas et c'est inquiétant. Du coup, ce que j'ai fait, c'est que je suis venue chez lui, je suis devant sa porte. Oui, oui. Moi, ne rien faire, alors que le garçon que j'aime est très malade ? Ça ne risque pas d'arriver. Je sonne chez lui, mais je n'ai aucune réponse. Du coup, j'insiste. Mais j'insiste beaucoup, comme à mon habitude.

Charles râle en entendant la sonnerie de sa porte, et il finit par craquer quand il entend les coups contre la porte. Il se lève avec beaucoup de mal, il avance jusqu'à la porte et il l'ouvre d'un coup. Il ne s'attendait pas à tomber sur moi, il fronce les sourcils et je ne lui laisse pas le temps d'en placer une que je rentre à l'intérieur pour ensuite fermer la porte. Il me regarde cette fois-ci en souriant, il sait que je suis venue tout en sachant qu'il ne voulait pas qu'on lui rende visite. Et il sait aussi que je ne le laisserai jamais seul dans cet état, ça lui fait chaud au cœur.

« - J'ai entendu dire que quelqu'un ne se sent pas bien. Je le regarde et je remarque comme il est pâle. Tu as vraiment mauvaise mine.

- Merci, c'est gentil de me le faire remarquer. Maria, je ne voudrais pas que tu chopes quoi que ce soit, rentre chez toi, s'il te plaît. Déjà que tu as tes points de sutures, tu n'as pas besoin de mes microbes non plus.

- Je ne risque pas de tomber malade. »

Il n'a même pas la force de me répondre, il va dans sa chambre en soufflant. Il ne va vraiment pas bien. Je vais dans sa chambre après lui et il se jette sur son lit, je regarde autour de lui, puis je vois tout ce qu'il y a autour. Des mouchoirs, des boites de médicaments, des bouteilles d'eau. Ce n'est pas propre du tout.

« - Bon, déjà, ton plaid ne va pas t'aider, il te faut une vraie couette. Il lève sa tête pour me regarder. Ensuite, il faut nettoyer et aérer cette chambre. Et... Je prends la boîte de médicaments. Des Doliprane ? Sérieusement ?

- Maria, laisse-moi tranquille. Je n'ai la force pour rien.

- Pas question. Lève-toi, il te faut une bonne douche bien chaude.

- Qu'est-ce que tu ne comprends pas dans « Je n'ai la force pour rien » ? Ce n'est pas clair ? Je m'assois à côté de lui.

- Je te comprends, mais tu ne vas pas guérir comme ça. Viens, je vais t'aider. Redresse-toi. »

Il souffle, je lui attrape les mains et je le tire vers moi pour qu'il soit en position assise. Il ne bouge pas du tout, mais je sens comme il a de la fièvre, ses mains sont brûlantes et même son souffle est chaud. Je vais finir par appeler un médecin à domicile à mon avis. Il a les yeux fermés, j'attrape son t-shirt et je lui retire d'un coup, il ouvre ses yeux par surprise puis il me regarde. Oui... La distance presque inexistante entre nous ne m'aide pas du tout... Et ses yeux qui passe de mes yeux à mes lèvres empirent les choses. Ressaisis-toi, Maria !

« - Viens, tu vas te doucher pendant que je m'occupe de ta chambre.

- Tu vas me doucher ? Dit-il avec un sourire faible.

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- Même dans cet état tu ne t'arrêtes pas, c'est dingue. Tu as de la chance d'être malade, sinon, je t'aurais bien foutu ma main dans ta gueule. Debout. »

Il secoue la tête, je me lève et je souffle, je le tire d'un coup pour le lever, mais bien sûr, il n'en fait qu'à sa tête. Il se lève et il se jette limite sur moi, je me retrouve projetée contre le mur, avec lui collé contre moi, les mains de chaque côté de ma tête. Je le regarde longuement, lui, il a les yeux à moitié ouverts, il ne tient pas debout, mais il ne s'empêche pas de m'embêter. Il approche son visage du mien, il le fait exprès, je le sais, il veut juste m'énerver. Je lui attrape le bras et je le tire dans la salle de bain, je l'enferme là-bas puis je souffle un coup. Il recommence ses bêtises, mais moi, je ne veux plus vivre ce que j'ai vécu dans les toilettes du restaurant.

J'ai d'abord ouvert les fenêtres de sa chambre pour aérer, j'ai ensuite changé les draps, j'ai sortit sa couette, j'ai ramassé tout ce qui traînait autour et j'ai même passé un coup de chiffon pour dépoussiérer autour. Tout doit être propre, sinon, il ne va jamais guérir. Je sors les médicaments que je lui ai apporté, je vais dans la cuisine et je lui apporte une carafe d'eau dans sa chambre avec un verre propre. J'entends la porte de la salle de bain s'ouvrir, il revient dans sa chambre, en le voyant arriver juste avec une serviette autour de la taille et une autour du cou, je lui tourne le dos alors qu'il a un sourire en coin.

« - Tu fais la timide maintenant ?

- Très drôle ! Je t'ai posé quelques vêtements sur ton lit.

- Et tu veux que je m'habille en ta présence ? Pas que ça me dérange.

- Si tu n'étais pas malade, je sais ce que je t'aurais fait. »

Je sors de sa chambre limite en courant, il a un sourire amusé et il me regarde fermer la porte. Il regarde autour de lui et ça lui fait plaisir de voir que tout est propre et rangé. J'ai fermé la fenêtre aussi en entendant qu'il a coupé l'eau, la chambre n'est pas trop froide, donc il s'habille tranquillement. Pendant ce temps-là, je suis dans la cuisine, j'ai apporté les fameuses plantes de ma grand-mère maternelle. Ayant un système immunitaire très faible, ma grand-mère albanaise me préparait sa recette spéciale, une plante qui renforce le système immunitaire. Un thé albanais. Et ça marche, il a un très bon effet.

J'ai enfin préparé le thé, je me dirige vers la chambre de Charles, je toque puis j'entre et je vois qu'il est déjà sous la couette. Je vais jusqu'à lui, il se redresse et il regarde la tasse que je tiens entre les mains. Il la récupère et il m'interroge du regard.

« - C'est un thé albanais. Ma grand-mère me faisait boire ça quand je tombais malade et ça allait très vite mieux. Paula en garde toujours dans un coin.

- Et tu partages ça avec moi ? Je me sens privilégié. Je lui fais un faux rire qui l'amuse beaucoup.

- Arrête de parler et bois ça avant que ça ne refroidisse. Je vais aller te cuisiner de quoi manger.

- Je n'ai pas faim.

- Je t'ai demandé ton avis ? Bois ça.

- Oui, chef. »

Un sourire apparaît involontairement sur mon visage, ça fait plaisir à Charles bien sûr, je le laisse boire son thé et je sors de sa chambre pour lui cuisiner un bon repas. J'ai appelé ma grand-mère avant de venir ici, elle m'a dit de prendre les plantes, ça c'était fait, et pour le repas, elle m'a dit de cuisiner une soupe, un poulet pas trop gras, des champignons et de lui faire manger de l'orange. Si ma grand-mère dit ça, c'est qu'elle sait quelque chose. Du coup, je me lance ! Je commence à cuisiner, je connais chaque coin de son appartement, ayant passé un bon bout de temps ici auparavant.

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