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C'était l'après-midi et le Fushiguro avait fini de passer à la bibliothèque, trois, quatre livres aux bras. Il se rendit à la salle de musculation pour retrouver le fléau. Il ne savait pas pourquoi mais Sukuna comblait son vide.

Il entra dans une des salles du bâtiment où il vit le Roi, un haltère réglable aux mains. Il montait le balancier de haut en bas en montrant son torse-nu plein de sueurs.

Ryomen pouvait seulement remarquer un petit humain frêle aux cheveux noirs s'installait sur un banc. Rien que ça, pouvait confirmer sa présence et il sourit à cela.

Megumi l'attendait patiemment sur le banc, déjà plongeait dans un de ses livres.
Mais quelqu'un l'interrompit.

- 'Scuse-nous !

Megumi leva la tête. Il aperçut trois grands types devant lui, une mauvaise expression aux visages.

- Oui ?
- Qu'est-ce que tu fous là ?
- Je.. J'attends que mon ami finisse sa séance.
- Ton... ami ?
- Oui...
- Écoute-moi bien petit merdeux..

Le mec lui arracha son livre des mains et le jetta au sol.

- Hé !
- C'est pas une bibliothèque ici ! Ici, c'est un endroit réservé pour les hommes forts, pas pour les petits pédés comme toi ! Tu vois ce que je veux dire ? Ton ami, je suis sûr qu'il est aussi minus que toi donc : qu'il dégage aussi !

Ses deux potes rigolaient bêtement. Toujours le même type allait lui donner un coup de poing mais une main l'arrêta avec force.
Le type recula de justesse et le propriétaire de cette main était évidemment Sukuna qui se décala devant Megumi.

La tête haute, le dos droit, les mains dans les poches et un regard d'assassin, le fléau défendait son petit "protégé".

- T'as un problème, mec ? Pourquoi tu voudrais que je dégage ?
- Attends.. C'est lui ton ami ?!

Le type se tourna vers Fushiguro et lui, baissa la tête en guise de réponse.

- Hé ! C'est à toi que je cause, mec ! Rappella le rosé.

Sukuna était définitivement beaucoup plus grand et costaud que tous les mecs réunis dans cette salle.
Le Roi baissa sa tête pour être à la hauteur de l'inconnu, pour se moquer de lui -vous le connaissez, jamais il le ferait par respect.-

- Pourquoi tu t'en prends à lui, huh ?
- Euh...
- Sache que tu t'en ais pris à la mauvaise personne, imbécile.

Le type et son groupe de potes se barraient en courant. Sukuna soupira et revint en face de Megumi, toujours assis, la tête baissée.

- Te connaissant, tu l'aurais déjà tué dans d'atroces souffrances. Avoua finalement Megumi d'un ton assez ironique, tout en récupérant son livre.
- J'essaye de ne pas me faire remarquer. Comme maintenant, tous les humains peuvent me voir. Je te jure, je me retiens parfois.

Ryomen passa ses doigts sur l'oreille et la mâchoire du noiraud.

- Ils ne t'ont pas blessé ?
- Non, ça va, merci.

Megumi se leva.

- Tu as bientôt fini ?
- Oui, encore une ou deux séries et c'est terminé. Passe-moi ma gourde, s'te plaît.

L'humain s'exécuta.

Pendant que le Roi buvait l'eau qui se trouvait dans sa gourde jusqu'à ce qu'il soit repu. Megumi admirait ce magnifique spectacle qui s'offrait à lui.

Un corps incroyablement bien taillé dégoulinant de sueurs, accompagné de tatouages noirs parfaitement bien mariés avec la forme de son corps. De légères rougeurs apparurent sur les pommettes du jeune avec toujours son visage stablement passible.

Quant à Sukuna, il relucait de la tête aux pieds Megumi. Sa peau sans imperfections, son corps ni trop gros ni trop maigre, ses formes arrondies, ainsi que son beau visage doux.

Tous deux se regardaient avec des yeux amoureux, sans s'en rendre compte. C'était joli, ce rapprochement sans un bruit. Ils se plaisaient mutuellement.

Fushiguro eu un mal de poitrine, soudainement. Il sentait son cœur battre la chamade, tellement fort, qu'il pourrait transpercer sa cage thoracique. Son corps s'animait mais ses sentiments étaient toujours clos.

Le fléau posa la gourde et repartit dans son activité. Le jeune homme allait continuer à lire mais son téléphone sonna.
C'était son ami, Yuji qui apparut sur l'écran. Il répondit.

- Allô, Itadori ?
- Coucou Fushiguro, comment ça va ?
- Et toi ?
- Oui !
- Pourquoi cet appel ?
- J'ai du nouveau avec Monsieur Gojo !
- Raconte.
- Tu es encore avec Sukuna ?

Le regard de Megumi se dirigea dans la direction du Roi entrain de faire une série de pompes. Il eu une lueur d'espoir qu'il lui traversa dans l'esprit.

- Oui, on est toujours ensemble.
- Nickel ! Quand est-ce que vous êtes disponibles ?

Le noiraud regarda l'heure sur son téléphone. Il commençait déjà à être tard.

- Je pense que demain, c'est possible. Pourquoi ?
- M. Gojo voudrait bien parler avec Sukuna. On se donne rendez-vous où ?
- Je ne sais pas. Je ne voudrais pas que Sukuna se sente en danger.
- Chez toi ?
- Surtout pas ! J'ai pas envie que mon appartement devienne un foutoir.
- Chez moi, alors ?
- Ok.
- À demain !

Fushiguro raccrocha. Il espère qu'entre Gojo et Sukuna tout se passe bien. Même si, ils n'ont jamais été sur la même longueur d'onde..

Trente minutes après, le Roi revenait du sport et de la douche. Les deux hommes repartirent chez l'humain. Arrivés là-bas, Megumi annonça la nouvelle au fléau.

Le tatoué était perché sur le bord de la fenêtre à regarder la route et les voitures passées. L'ex exorciste était entrain de préparer à manger pour le dîner, sa motivation refait surface peu à peu.

- Tu pourrais mettre ta fierté de côté pour une fois et essayer de ne pas te disputer avec M. Gojo.
- Facile à dire. Ce blanc-bec est un humain vraiment incompréhensible.

Megumi le regarda d'un air méprisant. Le fléau ne voulant pas le contrarier, s'avoua vaincu.

- Regarde, il a tenté de m'enfermer éternellement dans son cube machin truc !
- En quoi ça t'étonne ? Tu es la réincarnation du mal.
- C'est une vrai fierté.

Le Roi gonflait le torse et le jeune montait les yeux au ciel, vraiment désespéré.

- Tu as pourri la vie à beaucoup de gens, celle des exorcistes et...

Megumi arrêta ses gestes et semblait paralysé.

- Et ?
- Moi en premier.

Sukuna ne répondit rien. Il continuait à toiser la circulation par la fenêtre. Il ne savait pas pourquoi mais, il se sentait impuissant face à ce jeune humain.

Sentiment de vide intérieur.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant