CHAPTER VII

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Le bouclé n'en croit sincèrement pas ses yeux. Comment est-ce possible ? Il se frotte les yeux, pensant que son esprit lui joue des tours. Malheureusement pour lui, tout cela est bien réel. Le voilà photographié dans l'un des magazines les plus réputés du pays, avec Louis dans les bras.

Comment c'est possible, pense-t-il. Il supposait que personne ne les avait vus ce soir là. Louis était dans un si mauvais état, au bord du gouffre. Alors oui, Harry l'avait pris sous son bras quand ils étaient sorti du Uber pour arriver cinq mètres plus loin, dans l'immeuble où habite celui aux yeux émeraude. Pauvre Louis, se dit-il, il ne pouvait même plus marcher correctement.

Après avoir un minimum reprit ses esprits, Harry se met à lire le texte qui accompagne l'image. Il sait, avant même de commencer sa lecture, qu'il va être gâté par ces quelques lignes qui vont être d'un putaclic fou. Le petit Harry déboussolé, n'a jamais su lire dans sa tête, c'est l'un de ses principaux défauts - il suppose. Ainsi, il commence à lire l'article à voix chuchotée : « Alors qu'il avait pour habitude de ramener chez lui des jeunes femmes, souvent pour des coups d'un soir, Louis Tomlinson s'est retrouvé ce soir-là dans les bras d'un charmant jeune homme. Personne ne sait encore si la relation entre les deux séduisants garçons dure depuis longtemps. Ce qui est certain, c'est que toutes les jolies filles passées dans le lit de Louis Tomlinson avant ce mystérieux garçon, ont dû tomber d'un immeuble en découvrant cela. Les fans étaient persuadés que leur idole était bien plus qu'un simple hétérosexuel. La star est à présent une icône du mouvement LGBTQ+ , en prime d'être le sugar daddy du garçon. Mais qu'est ce qu'ils racontent putain... »

Il ne prend même pas le temps de faire ses courses, prend le magazine et va le payer. Enfin, il était prêt à partir comme un voleur, non pas qu'il le veuille et que ce soit volontaire, mais le caissier l'a repris. Il n'en revient vraiment pas, il est à présent aux yeux du pays tout entier la pute de Louis Tomlinson. Harry n'aurait jamais cru avoir cette idée en tête aujourd'hui, surtout après tout ce qui lui traverse l'esprit depuis quelques jours, mais il faut absolument qu'il parle à Louis. Il faut que Louis arrange ça, et au plus vite. Il ne veut pas que sa réputation professionnelle soit ruinée.

Dans la rue, il marche vite, très vite. Si nous n'étions pas en connaissance de cause, il nous viendrait directement à la pensée le fait qu'il pratique la marche nordique. Mais non, il est juste énervé, confus, perdu. Il fait si peu attention aux passants qui l'entourent qu'il manque de bousculer une petite dame avec son caddie à roulettes en matière vinyle noir profond, revenant certainement du marché quelques kilomètres plus haut. Comme le jeune homme a été plus bien éduqué, il s'excuse une bonne dizaine de fois envers la femme âgée, lui demandant si tout va bien et s'il ne lui a pas fait mal. La gentille grand-mère lui répond de la plus agréable des façons que ce n'est rien, et que cet enfant est fort charmant.

Suite à ce petit contre-temps, Harry continue toujours sa marche entraînée entre les Londoniens. Enfin arrivé dans son petit nid douillet il s'affale sur son lit, ne faisant pas attention à Caillou qui était en train de dormir paisiblement sur les draps blancs fraîchement lavés. Il prend son ordinateur portable, et commence à y chercher le numéro ou tout au moins l'adresse mail du manager de Louis - à défaut d'avoir le numéro de téléphone de l'acteur. Enfin si, il l'avait, mais il l'a malencontreusement supprimé de ses contacts. Harry a le don d'être maladroit.  Au bout d'une bonne vingtaine de minutes, bingo, il trouve le numéro du manager.

- Ah super ! En espérant que ce Zayn Malik puisse me répondre.

Il veut du fond de son cœur réussir à joindre Zayn, il faut qu'il parle à Louis, et ce, de toute urgence ! Il tape alors les chiffres sur son iPhone, se racle la gorge et prend une grande inspiration avant d'appuyer sur la bouton d'appel. Il n'est pas réellement stressé, ce n'est pas cela qu'il ressent. Ni ce sentiment, ni même de la pression. Mais il a une sensation bizarre dans son corps. Pour lui, la décrire serait impossible. Cependant, il est certain que s'il n'aurait jamais dû écrire ces articles ridicules sur les célébrités, il ne serait pas là le téléphone à l'oreille avec le souffle tremblant et le pouls rapide.

You'll never be mine || L.S.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant