1 - Rentrée réussie 101

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Araxie toqua à la porte de la porte. Trois coups qui résonnèrent dans le silence du couloir à peine éclairé par un plafonnier. 

Quand ses grands yeux marrons croisèrent ceux de l'institutrice qui lui ouvrit, elle sut instantanément que celle-ci n'allait pas être sa professeure préférée. L'air autoritaire qui émanait d'elle ne lui plaisait pas du tout.

A son entrée, le bruit qui planait en fond cessa instantanément.

La classe était bondée.

— Aujourd'hui, nous accueillons une nouvelle élève, commença la professeure qui savait visiblement qui elle était. Comment t'appelles-tu ?

— Araxie Zorabian, répondit Araxie à voix basse.

— Zorabian, reprit-elle, va passer le reste de l'année avec vous.

— Assis toi à côté de Loucine, ordonnat- elle ensuite.

Ne sachant pas du tout qui pouvait être cette Loucine, Araxie resta planté là.

— Bah qu'est ce que t'attends ? Va à côté de Loucine.

Déstabilisée, Araxie se dirigea vers le fond de la classe et vit une fille brune lui faire un signe. Elle s'assit donc à côté d'elle, et sortit sa trousse et un cahier.

Les manières de la professeure l'avait à moitié terrorisée.

— Vous faites quoi? chuchota-t-elle à sa nouvelle voisine de table.

— On étudie les strates et les lois de la paléontologie, répondit la fille tout aussi discrètement.

Passionnant.

Araxie essaya de suivre ce que la professeure indiquait, mais après quelques minutes à observer les schémas incompréhensibles au tableau, elle s'en désintéressa complètement pour reporter son attention sur la fille assise à sa gauche.

Loucine, comme l'avait appelée la professeure, avait des cheveux noirs épais et lisses qui tombaient dans son dos tel un tissu d'ébène soyeux. Elle avait aussi de grands yeux noirs comme la plupart des arméniennes, ombragés de cils épais.

La perfection.

Seul son nez un peu tordu lui donnait un air moins parfait.

Araxie se reconcentrait sur la leçon quand la professeure demanda de copier ce qu'elle venait d'expliquer. Elle sortit en vrac un stylo noir et un stylo vert de sa trousse, puis commença à copier lentement ce que la professeure venait d'écrire.

— Tu t'appelles comment ? l'interpella soudain la voix de Loucine qui semblait sortir de nul part.

— Araxie, répondit-elle brièvement sans regarder son interlocutrice.

— Moi, c'est Loucine. Tu as de très jolies dents Araxie, sourit la jeune fille, dévoilant son appareil dentaire.

— Merci, répliqua-t-elle un peu embarrassée. On ne lui faisait pas souvent ce genre de compliments.

— Toi aussi, tu es très jolie, dit-elle avec un petit sourire bienveillant.

Les choses commençaient bien, pensa-t-elle en riant intérieurement.

Elle venait déjà de se faire une amie, se réjouit-elle.

En sortant de la classe à la fin de sa première leçon dans cette nouvelle école, Araxie pensa que cela ne s'était pas trop mal passé. Elle croisa le regard d'une fille qui rangeait ses affaires au premier rang. Une certaine tension se lisait dans celui-ci.

— T'as pas fini de me lorgner ?

Araxie ne broncha pas et détourna les yeux. Décidément les gens dans cet établissement avait l'air ont ne peut plus aimable.

— Et cette jupe, dis- moi, tu l'a hérité de ta grand-mère ou tu l'a taillé dans ses rideaux ?

Choquée, Araxie ne répliqua pas avant de continuer son chemin vers la porte.

— Ah, c'est parce qu'elle met en valeurs ton cul c'est ça ?

D'un seul coup, les flashbacks d'un passé qu'elle avait presque oublié l'assaillir. Ce passé douloureux dont elle avait cru qu'elle était guérie maintenant. Araxie voulait à tout prix être acceptée dans cette nouvelle classe. Elle ne voulait pas se faire harceler de nouveau comme cela avait été le cas dans son ancienne école. Mais si elle ne changeait pas son attitude, l'attitude des gens envers elle n'allait pas changer.

Elle devait se montrer ferme.

— Parce que tu crois que tes soutifs rembourrés te rendent jolies ? dit-elle d'un air méprisant, faisant allusion à la poitrine importante de la fille.

Ce qu'elle ne savait pas encore, c'est que cette phrase allait la mettre dans de sacré problèmes.  

Ce que l'on fait de nos viesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant