- Tranchez-lui la gorge alors. Je n'ai pas vraiment que ça à faire.
- Très bien monsieur.
L'homme qui se tiens devant moi est un fou furieux. Il crie, il bave et hurle à pleins poumons. Je suis exténué devant tant de désespoir. Je me lève de mon fauteuil et me dirige vers la fenêtre qui donne sur le balcon de la cour arrière de ma demeure.
- Mon...monsieur... ?
Je me retourne, légèrement agacé.
- Quoi ?
En plus de l'énergumène en pleine folie, le soldat face à moi qui le tiens semble être redevenu une larve d'humain, paniqué et peureux.
- Je répète. Qu'y a-t-il ?
Soldat : Je ne comprends pas. Qu'a-t-il fait pour mourir ?
Je lève un sourcil, intrigué.
- Depuis quand cela vous regarde-t-il ?
Le soldat baisse la tête, essayant tant bien que mal de retenir l'homme qui me fracasse littéralement les tympans.
Soldat : Et bien...
Je fais un geste de la main, balayant ces futures paroles.
- Sors d'ici et emmène-le, je n'en peux plus de l'entendre brailler.
Soldat : Bien monsieur.
Les deux hommes sortent et je me dirige vers la porte pour la fermer. Au niveau de l'encadrement j'entends des éclats de voix et de rire qui semble provenir du hall principal, quelques disciples à moi sans doute, quel chahut. Je me tiens droit comme un piquet, la main sur la poignée de mon bureau, essayant de me retenir de descendre et de calmer tout ce bazar. Au moment ou j'allais avancer le pas, un bruit sec à la fenêtre m'arrêta net dans mon mouvement. Je me retourne en une fraction de seconde, rien sur le balcon. Je ferme ma porte. En deux secondes j'arrive sur le balcon. Je n'ai pas rêvé, quelque chose viens de faire du bruit et pas qu'un peu. Il n'y a pas d'odeur particulière dans l'air mais je distingue très rapidement un petit caillou ou plutôt une petite pierre rouge sur le sol à mes pieds.
- C'est...
Je le ramasse, conscient qu'il est déjà l'heure.
- Un rubis.
J'ai parlé tout haut. J'entends quelqu'un toquer à ma porte ce qui me sort de la contemplation de la pierre. Je rentre rapidement à l'intérieur et referme derrière moi. Je jette nonchalamment la pierre sur mon bureau près des dossiers des premiers du classement du bâtiment A que j'ai à trier pour demain. La personne derrière la porte qui vu l'odeur est mon second, Osamu, attend quelques secondes avant de retoquer poliment.
- Rentre Osamu.
Il rentre, et me souris avec son fameux regard habituel, mi courtois mi étriqué. En le regardant plus attentivement je décèle une pointe d'agacement.
- Qu'y a-t-il ? Tu m'as l'air bien sérieux.
Osamu : Je viens apporter de mauvaises nouvelles malheureusement. Certains rubis de la zone C se sont échappés hier soir. Nous avons envoyé nos meilleures troupes d'élites pour les ramener le plus vite possible mais ils viennent d'être retrouvés à l'instant.
- Quel est le problème donc ?
Osamu : Ils ont tous été retrouvés morts.
Je penche la tête, bien plus qu'étonné par cette nouvelle.
- Combien été-t-il ?
Osamu : 6 à être sortis sans autorisations.
Je m'assoie sur ma chaise, serrant les dents, le sang commençant à bouillir.
- Des vampires de nos rangs ?
Osamu : Pour le moment nous n'avons pas détectés d'odeur particulière mais vu la profondeur et la gravité des blessures il est certain qu'ils n'étaient pas préparé à une attaque. Nous pensons à des sorcières ou des mages, avec des sortilèges très puissants de dissimulations sensorielles.
Je ferme les yeux quelques instants.
- Osamu, ne me force pas à me déplacer.
Osamu : Je n'en n'avais pas l'intention, malgré tout il faut que je te tienne au courant, de grands changements vont avoir lieux dans la zone C, malheureusement le tournois est compromis.
- J'avais deviné. Quel bordel.
J'ouvre les yeux et tente de reprendre le contrôle de mes pensées petit à petit.
Osamu : Dis Lleven...?
Je lève la tête vers mon second à l'entente de mon nom.
Lleven : Depuis quand tu prononces mon nom ?
Osamu esquive ma question habillement, changeant de sujet par la même occasion.
Osamu : Je m'inquiète de tout ces morts, toutes ces jeunes recrues qui disparaissent les unes après les autres, il est évident que ces attaques sont ciblés.
Lleven : En effet. Et c'est pour ça que tu va me ramener les coupables et ce, le plus rapidement possible.
Osamu reste poli et courtois, pourtant une grimace se dessine sur son visage.
Lleven : Prends une chaise, et discutons d'autre chose. Je suis fatigué de tant de mauvaises nouvelles et de mauvaises ondes.
Ce dernier souffle exagérément fort et s'exécute, attrapant une chaise posé dans le coin de la pièce.
Osamu : Ne vois tu pas que nous sommes dans une situation critique ?! As tu perdu toute once de lucidité ?
Lleven : Assez j'ai dis. Tu commence à me donner envie d'être seul. Ne confond pas politesse et amitié.
En face de moi, il ricane, feignant un faible sourire sincère.
Osamu : Pourtant nous sommes frères. N'est ce pas ?
Lleven : Nous sommes frères. Pas amis, il faut qu'ils cessent tous de croire à cette idylle d'amitié et d'amour qu'ils s'imaginent dans leurs misérables caboches.
Osamu : Tu es bien dur avec eux.
J'attrape la pierre rouge laissé sur mon bureau et la met sous le nez d'Osamu.
Lleven : Ils s'amusent à nous tourner en ridicule, ils regardent leurs villages et leurs biens s'écroulés, ils ne pensent qu'à l'amour et l'amitié, parfois même ils deviennent fous et seraient près à tout détruire pour conserver un sentiment qui n'existe pas. Je ne suis pas dur et tu le sais, tu es bien placé pour le savoir.
Je me lève, agacé de devoir expliquer encore une fois la même chose à mon frère. Je fais quelques pas et me plante devant la cheminée, regardant danser les flammes en son sein. Osamu me regarde depuis que je me suis levé, je sens son regard dans mon dos.
Osamu : Je ne penserais jamais comme toi mon cher frère... Sur ce, je te laisse, comme j'ai pu le comprendre, j'ai du travail.
J'entends le bruit du tissu qui se lève de la chaise, puis des bruits de pas et en une fraction de seconde Osamu n'est plus présent dans la pièce, me laissant seul avec la fausse chaleur des éclats de la cheminée qui ne parvient pas à réchauffer l'ambiance qui pèse à présent lourd dans la pièce.
Je jette un œil usé vers les photos posé maladroitement sur l'étagère à ma gauche.
Lleven : Comment peut-on devenir si stupide ?...
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La fissure du rubis noir
Vampire"Pauvres petites choses... Rien de ce que les hommes pourront faire ne réduira nos espoirs à néant, peuple de l'éternité, vous êtes le passé, le présent et l'avenir, vous représentez plus que n'importe lequel des humains sur cette terre, n'importe l...