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Sally

Ma tête me faisait mal.

J'étais allongée par terre, dehors, frigorifiée, ignorante des raisons pour lesquelles je me trouve au sol, dans cette rue déserte.

En prenant appui sur mes mains afin de me relever, je remarquai les pavés tranchants au sol.

Je jetais un coup d'oeil à mes habits. Mon t-shirt de la veille était tout déchiré, de la manche droite jusqu'au bas du t-shirt. Mon jean noir, laissait apparaitre des taches foncés, à plusieurs endroits. Je pressai mon doigt sur une de ces dernières et remarquai qu'elle était sèche, ce qui signifiait que cela faisait déjà pas mal de temps que j'étais inconsciente et perdue.

Je marchais, essayais de trouver des sortes d'indices, qui me permettraient peut-être de savoir où je me trouvais.

Un café.

Je viens d'apercevoir un café, je me précipitais à l'intérieur, je l'ai déjà vu, je passais devant quand je prenais le chemin vers mon lycée.

Dios mío, je ne suis pas perdue.

Je soufflais de soulagement, quand je sentis une main se poser sur mon épaule, je sursautais et me tournais vivement, effrayée par ce contact soudain et inconnu.

- Tout va bien ? me demanda la personne qui se trouva être celle qui m'avait approcher une minute auparavant.

Je le fixai, ne sachant pas quoi lui répondre.

Il était grand, blond, les yeux clairs et un air peiné au visage. Un tablier était accroché autour de sa taille et de son cou. Je remarquai une étiquette où était inscrit son prénom.

" Tristan "

Je le fixai encore. Incapable de répondre à sa question, je n'avais même pas la réponse.

Est-ce que je vais bien ?

Oui, bien sûr. Comme d'habitude.

Tout va toujours bien.

Mon père disparait.

Je vais bien.

Mon frère me bat.

Je vais bien.

Je n'ai pas d'amis.

Je vais bien.

Je m'évanouit et me retrouve perdue dans une rue déserte.

- Je vais bien.

Je ne quittais pas son regard.

Il ne faut pas qu'ils te voient faible.

Jamais.

- Où sont les toilettes, s'il vous plait ?

- Au fond à droite, me répondit Tristan, son regard toujours fixé sur moi.

Je le remerciai silencieusement et me précipitai vers les toilettes.

Mes jambes avançaient toutes seules vers le miroir.

Mon reflet me fit sursauter. Mes cheveux étaient emmêlés, mon mascara avait coulé jusqu'à ma bouche, et le dessous de mes yeux était bleuâtre.

J'avais la même tête que ce jour-là.

Il m'avait détruite.

Comme tous les autres avant lui.

- Our Deep Heart -Où les histoires vivent. Découvrez maintenant