Bienvenue à Vegas

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Comme c'est mon anniversaire de mariage aujourd'hui....Je me sens généreuse :P Voilà un deuxièmes chapitre avant le week-end :P  Bizouuuuu 

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Evy

Je m'étais promis de ne pas le laisser me voir triste. Je voulais me montrer forte, mais je n'ai pas pu retenir cette larme. Son visage s'allonge et il attend que le serveur s'éloigne pour reprendre ma main. Je devrais la retirer, mais le contact me réconforte. Je suis tellement mal à l'aise que la seule échappatoire que je trouve, c'est de prendre une bouchée de mon assiette. Il y a longtemps que je n'avais pas gouté quelque chose d'aussi bon. Il doit y avoir un million de calories dans ce plat. Je lève les yeux vers Charles qui n'a toujours pas touché à son assiette. Il se gruge la lèvre par nervosité. Il souffle un bon coup et se lance.

-Charlotte ne fait plus partie de ma vie, Evy.

Je manque de m'étouffer avec la nourriture que j'ai dans ma bouche. Je relâche sa main pour camoufler ma toux dans la serviette de table.

-Pardon...je ne voulais pas te faire mourir. Dit-il inquiet.

Je hoche la tête pour lui assurer que je vais bien. Je bois une gorgée d'eau et je me sens déjà mieux.

-C'est bon... Désolée.

-Pour revenir à ce qu'on disait, je ne vois plus Charlotte depuis le grand prix du Brésil.

-C'est vrai?

J'avais envisagé toutes les éventualités, sauf ça. J'aurai mis ma main dans le feu qu'ils se voyaient encore.

-Oui. Euh non ce n'est pas vrai... Un soir j'étais vraiment saoul et je me suis réveillé chez elle. M'annonce-t-il honteux.

Je ne sais pas trop quoi faire de cette information. Il ne me devait rien. Mon silence l'inquiète alors il reprend la parole.

-Je suis désolé, je ne voulais pas te le cacher...

-J'apprécie, merci!

J'ai l'impression que je viens de lui ôter un bon poids de sur les épaules. Il me sourit et commence à manger. J'ai un million de questions pour lui, mais je n'ose pas m'aventurer sur ce terrain.

S'il n'est pas avec elle et qu'il s'est autant emporté pour Zach...est-ce qu'il tiendrait à moi?

Je chasse ses foutaises de mes pensées. C'est insensé. Je prends une autre bouchée de mon assiette et je dois me parler pour l'envaler. Je sais que je vais le regretter toute la soirée, mais mon corps ne tiendra pas encore longtemps sans manger. Le téléphone de Charles sonne et mon regard est immédiatement attiré vers son écran. Devinant mon inquiétude, il me rassure en me disant qu'il vient de recevoir un message du groupe de pilote.

-Ils vont prendre un verre au petit club en face de notre hôtel.

-Ah! On peut rentrer si tu veux aller les rejoindre.

-La seule manière que je vais les rejoindre, c'est si tu m'accompagnes.

Je me redresse sur ma chaise et glousse. Il n'est pas sérieux.

-Je n'irais pas m'asseoir dans un clan de mec au bar.

Charles rigole et m'assure que leurs copines sont là aussi. Enfin, ceux qui ont la chance d'en avoir une. Il pèse un peu trop les derniers mots. Une vague de chaleur s'empare de moi. Il m'envoie tellement des signaux différents d'une fois à l'autre. Je ne sais plus sur quel pied danser. Il faut vraiment que je mette les choses au clair avec lui. En revanche, c'est beaucoup trop gênant de faire ça, ici. Il est à peine à un mètre de moi et il y a beaucoup de gens autour. Oui, ils ont presque tous reconnu le grand Charles Leclerc, car j'ai perçu certaines personnes nous prendre en photo. Je ne sais pas comment il fait pour vivre ça tous les jours. J'ai déjà marre de me faire observer constamment.

-Tu sais qu'on nous regarde? Je lui fais remarquer.

-Oui, ne t'en fais pas. On s'habitue rapidement.

Je force un sourire, mais au fond de moi, je sais que je ne serai jamais à l'aise de me faire autant scruter. La dernière chose dont j'ai besoin c'est de voir ma silhouette potelée dans les couvertures de magasine. Tout d'un coup, je ne fais plus rien d'autre qu'essayer de repérer les voyeurs. J'ai l'impression que tout tourne et que la pièce rétrécit. Charles remarque la panique dans mes yeux et contourne la table pour le ressaisir. Il saisit mes épaules et m'ordonne de le fixer. Je l'écoute et l'angoisse diminue d'un cran.

-Voilà...Respire...1...2...3.

Je suis le rythme de sa respiration et lorsque je me sens un peu plus calme. Il m'offre de quitter le restaurant. C'est avec un grand soulagement que j'accepte. Il s'assure que c'est correct qu'il me laisse seule quelques secondes pour aller régler la facture. Une fois qu'il me croit assez rétablie, il part à la recherche de notre serveur. Je replace ma robe et me lève doucement de ma chaise. Je souris à quelques personnes sur mon passage pour sortir de la bâtisse. Une fois dehors, je me sens déjà plus légère. J'envoie un message à Charles pour l'avertir que je suis devant. À peine une minute plus tard, il franchit la porte à bout de souffle.

-Merde, Wifey, tu étais disparue, j'ai pensé que tu t'étais sauvée.

-Je t'ai écrit...dis-je à ma défense.

-Je n'ai même pas pensé regarder mon cellulaire. Avoue-t-il en baissant les yeux.

Il pose la main aux creux de mes reins et m'invite à monter en voiture. Je m'installe confortablement et lorsqu'il s'est bien attaché, ma main part à la recherche de la sienne, posée sur la banquette entre nous. Lorsque nous doigts s'entremêlent, je remarque un sourire discret à naître sur le visage de mon époux. Il me lance un regard chaleureux et porte ma main à ses lèvres. Son baiser provoque une réaction en chaîne. Tout mon corps s'allume à la suite de son toucher. J'ai envie qu'il me touche, m'embrasse et qu'il se blottisse contre moi. Cependant, je sais trop bien que la seconde où je m'abandonnerai à lui, je replongerai dans la déprime. Soyons honnêtes, rien de bon ne peut sortir de cette relation...