C h a p i t r e 7

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« I am the antichrist to you »

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« I am the antichrist to you »

Nurul

Opale ! Opale attend !

Mais ça ne l'arrête pas, elle continue de courir.

Encore une fois, j'ai tout gâché. Mais cela n'aurait pas dû la surprendre, parce qu'elle n'était pas attachée à moi. Alors pourquoi m'évite-t-elle comme si j'étais la peste personnifiée ? Elle doit comprendre que mes amis actuels sont plus importants qu'un TP de physique. Je ne peux pas laisser tomber n'importe qui juste pour ses beaux yeux. Pas pour une fille qui me méprisait avant même de me connaître. Mais je tiens tout de même à la rattraper, car elle l'a pris très personnellement. Aussi, on doit terminer notre TP de physique, même si nous ne sommes plus amies.

— Allez on s'active ! nous encourage le professeur de sport.

Je soupire à m'en fendre l'âme lorsque je me rends compte que je ne suis pas sportive. Et pourtant, Opale est celle qui fume.

— Opale s'il-te-plaît, je halète à bout de souffle.

Celle-ci se retourne vivement, faisant voler ses boucles d'or derrière elle. Ses sourcils froncés forment un pli sur son front, tandis que la colère brûle derrière ses yeux. Mais plus fort encore, la déception est l'essence du feu. Plus fâchée que jamais, elle s'approche de moi.

— Tu sais ce qui est à la fois drôle et pathétique ? commence-t-elle avec agressivité. Que tu souhaites tellement être aimée, que t'essaies d'être l'héroïne de tout le monde. Tu t'adaptes aux autres, tu te plies à leur demande sans relâche, tu les colles jusqu'à ce qu'ils acceptent ta présence.

Arrête-toi Opale. Ne dis pas ces choses gardées secrètes trop longtemps.

Elle s'avance :

— Mais tu veux savoir Nurul ? Aucun héros ne meurt heureux. Alors continue. Continue de vouloir sauver tout le monde sauf toi. Continue de courir à ta perte.

Malgré toutes mes tentatives, mon corps reste planté là, à attendre qu'elle m'achève. Comme si je méritais tous ces mots, comme si mon inconscient attendait qu'on me remette à ma place depuis des décennies.

Nous nous tenons immobiles sur la piste. Nos camarades nous doublent, certains se retournent, curieux.

— Les filles, on ne s'arrête pas ! nous interpelle le prof, mais ça ne déconcentre pas pour autant la blonde qui crache hargneusement :

— Mais pour moi, t'es pas une héroïne. T'es juste une putain de conserve vide qu'on peut balancer quand on veut et remplacer facilement.

L'air est expulsé de mes poumons par force. Une merde, une conserve vide, quelle différence ? Comme un coup bien placé, j'en perds le souffle. Elle a visé mon âme fêlée, et n'a pas hésité à tirer. Mes oreilles sifflent, mon cœur est sur le point d'être écrasé, alors que je tente en vain de respirer.

— Les filles ! s'agace le professeur.

— Quoi !! hurlons-nous en même temps.

— Ok je n'ai rien dit, s'éloigne-t-il en levant les mains en l'air.

J'essaie de relativiser, sur le moment je me dis même que c'est sa colère qui parle, pas elle.

— Opale... Tu ne le penses p-

— Oublie notre promesse. Toi et moi on est au stade zéro. Toi et moi on est des inconnues l'une pour l'autre, me coupe-t-elle de façon brutale. T'en vaux pas la peine.

À partir d'aujourd'hui, l'oubli remplace le souvenir.

Lost girlsWhere stories live. Discover now