[ Notre histoire commence à l'épisode 26 de la saison 3 ]
La nef venait d'accoster à la cité de Kûmlar. Ambrosius, récupérant ses affaires, ordonna à Gaspard et Laguerra de le suivre pour trouver le médaillon.
Il descendit, Gaspard sur les talons et se dirigea vers l'entrée de la cité.
Laguerra, ayant fait demi tour en direction de sa chambre pour récupérer quelque chose, se retrouva seule avec Mendoza, attaché à l'échelle de la nef.
Celui-ci lui lança un regard noir, se débattant pour se libérer, en vain. Les liens étaient trop serrés.
Laguerra baissa les yeux, passa devant lui et actionna le levier de fermeture des portes. Mais soudain, elle se ravisa, et remonta le levier.
La bretteuse soupira, fermant les yeux et serrant les poings.
Elle voyait Ambrosius au loin entrer dans la cité, sûrement persuadé qu'elle le suivait.
Elle ne pouvait pas.
Pour la première fois depuis bien longtemps, elle ne pouvait pas lui obéir.
Mendoza était là, seul, attaché, à quelque mètre d'elle.
Elle ne pouvait pas le laisser et par la même occasion mettre les enfants en danger.
Elle ne pouvait pas ignorer cet homme et suivre les plans d'Ambrosius.
Tant pis. Elle en payerait le prix.
Laguerra se retourna vers le capitaine et croisa son regard.
Il était froid, dur même.
La culpabilité la rongeait petit à petit.
Non elle ne pouvait pas.
Elle l'aiderait.
Déterminée, elle s'approcha de lui.
«Mendoza-»
«Vous m'avez trahis»
Elle baissa à nouveau les yeux.
«Je ne vous ferai plus jamais confiance. Je pensais... peu importe. J'aurai aimé ne jamais vous rencontrer, vipère, lâche, traîtresse !»
Laguerra encaissa les reproches et les insultes sans broncher, même si au plus profond d'elle-même, ça la blessait.
Lorsqu'il s'arrêta de parler, elle leva les yeux vers lui.
Ce visage...
Elle le détailla quelques instants, sans arrières pensées, profitant simplement de pouvoir être proche de lui.
«Mendoza-»
«Allez rejoindre votre maître, señorita Laguerra. Il ne faudrait pas le faire attendre»
S'en était trop. Elle se pencha et récupéra son poignard dissimulé dans le revers de sa botte.
Mendoza pâlit légèrement, mais garda son visage de marbre.
Il suivit la lame des yeux, attendant son prochain geste.
Laguerra le regarda sévèrement, puis soudain, sans lâcher son regard, passa sa lame derrière le dos de Mendoza et trancha ses liens.
Celui-ci sentit ses liens se desserrer puis tomber sur le sol.
Totalement surpris, il ne bougea pas et continua de la fixer avec surprise et un air choqué.
«Je-»
«Vous êtes libre»
«Pourquoi-»
«Sortez de là, allez rejoindre les enfants, et partez d'ici. Ambrosius cherche le médaillon. Il sait qu'il est à l'étage. Si vous vous dépêchez, vous pouvez encore le rattraper et lui passer devant»
«Laguerra je-»
Celle-ci recula.
A son tour d'être dur.
Elle fronça les sourcils, le détailla quelques instants de plus, et tourna les talons.
Elle avait trahit Ambrosius. Elle savait désormais ce qu'il lui restait à faire.
Se dirigeant vers sa chambre, elle emprunta le couloir et entra.
Mendoza ne bougeait pas. Il ne comprenait pas son geste. Il savait que les enfants avaient besoin de lui, mais il était incapable de faire un pas.
Laguerra fouilla dans son armoire et en sortie un vieux sac à dos. Celui de son père. Elle souris en le voyant et le remplie rapidement. Vêtements, livres, objets en tout genre, elle vida sa chambre et ses quartiers. Ils avaient peu, alors tout rentra facilement dans le sac de voyage. Elle quitta sa chambre et se rendit cette fois-ci aux cuisines. Elle récupéra de quoi boire et manger, puis des herbes médicinales dans le laboratoire d'Ambrosius, et remonta enfin sur le pont principal, face à Mendoza.
«Vous n'avez pas bougé»
«Pourquoi m'avez vous détaché ?»
«Pourquoi êtes-vous toujours ici ?»
«Vous ne répondez pas à ma question»
«Vous non plus ?»
Laguerra récupéra des cartes et d'autres livres, et boucla son sac.
Elle fit demi tour sur elle même et tomba nez à nez avec l'Espagnol.
Proche.
Trop proche.
«Reculez»
«Pourquoi avoir récupéré vos affaires ?»
«Ça ne vous regarde pas»
«Señorita...»
Elle passa devant lui et s'apprêta à descendre l'escalier pliable de la nef.
Néanmoins, elle se retourna vers le marin, pour ce qu'elle pensait être la dernière fois.
Elle croisa son regard et se laissa aller, quittant son air dur et impassible.
Mendoza pu lire de la paix sur son visage.
Paix, tristesse, regret.
Ces émotions ne collaient pas.
Il ne comprenait pas.
«Au revoir Mendoza»
Elle descendit les marches et s'en alla, affrontant le désert.
Il courut pour la rattraper et la vit s'éloignant en direction des montagnes de sables s'étendant à perte de vue.
Que faire ?
Que faire ??
Les enfants avaient besoin de lui.
Mais...
Son cœur lui criait autre chose.
Que faire...
Soupirant tristement, il tourna les talons et entra dans la cité qui commençait désormais à se replier.
«Kûmlar, à nous deux»
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Par delà les mers et les océans
FanfictionIsabella Laguerra, la fille du Docteur, est une personne très respectée. Froide, insensible, charmante et imprévisible, telle était la façon dont elle était qualifiée. Mais la belle Isabella avait le cœur brisée depuis longtemps, bien longtemps. Tro...