ESMERALDA

𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟒

Enora

Je romps le contact en première, embarrassée. Je recule légèrement et lève les yeux vers lui, m'apprêtant à m'excuser quand je remarque son regard, il me dévisage clairement. Il m'inspecte sans dire un mot, la façon dont il me regarde est dérangeante.

A quoi il peut bien penser ?

Je jette un coup d'œil en arrière, espérant trouver quelqu'un qui peut me sortir de cette situation malaisante, mais personne.

- Je suis désolé.

Je marque une pause, attendant qu'il dise quelque chose, mais rien ne sort de sa bouche. Je souris légèrement avant de le contourner pour retourner rapidement au bar.

- Tu viens de me bousculer et tu pars comme ça ?

Il le dit d'une voix sévère. La façon dont sa déclaration rend la tension pesante me rend nerveuse. Va-t-il faire quelque chose ?

- Peut-être que la prochaine fois, vous devriez regarder où vous allez.

J'essaie de le dire sous un ton amical, mais je pense que c'est plutôt sur un ton nerveux ou même un peu défensif. Il me lance un regard noir avant de se rapprocher de moi.

Qu'est ce qui ma pris d'accepter ce service moi ? Ah oui l'argent.

- Quoi ? Tu attends des excuses ou quelque chose comme ça ?

Il le dit d'un ton agressif et je sursaute presque à nouveau.

- Non, non, bien sûr que non. J'ai juste...

J'essaie de trouver quelque chose à dire, mais rien ne vient.

- Alors, qu'est-ce que tu fous toujours là ?

- Je vais retourner travailler.

Je me précipite rapidement vers le bar, mon cœur bat super vite. Je sens une vague de soulagement m'envahir dès que je vois Evelyne.

- Waouh, t'as une sale gueule, qu'est-ce qui s'est passé ?

Je reprends une respiration et lui explique ma rencontre avec ce mec. Je déteste ce genre d'interaction, surtout avec des hommes immenses qui se croient tout permis. Evelyne me donne un verre d'eau que je bois d'une traite avant de m'asseoir sur une chaise. Je reste tranquille un peu, car je ressens un fort sentiment d'anxiété. Je ne veux parler avec aucun client pour le moment, je suis frustré et énervé contre moi-même de ressentir ce genre d'émotion juste à cause d'une discussion agressive.

C'est vrai, il ne m'a rien fait, aucun contact physique, juste des propos assez désagréables et chiants. Être d'un un état pareil pour si peu m'agace réellement.

- C'est fou comme les gens peuvent être grossiers parfois.

Je hoche la tête, je n'ai pas pu me résoudre à ajouter quoi que ce soit d'autre à la conversation. Je regarde vers la table où il était discrètement, l'homme est en train de discuter avec d'autres personnes en buvant son verre. Je me focalise sur les personnes qui l'accompagnent et écarquille les yeux en reconnaissant Owen, il fumait dans un coin avec le mec qui pivota son regard vers moi.

Je détourne directement le regard.

- Niveau discrétion, ce n'est pas trop ça.

- Tu crois qu'il m'a vu ?

Evelyne leva le regard vers eux avant de dire :

- Il a le regard rivé sur toi, il t'a définitivement cramé ma grande.