La fleur du mal

Chapitre 51

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Trois mois se sont écoulés, je fête mes 27 ans, j'ai l'impression d'être toujours la même. Je le célèbre en famille, je ne voulais rien faire de plus. Le repas est vite expédié, j'ouvre mes cadeaux.

—Tiens, celui-là vient de Bryan.

J'ouvre son cadeau, une paire de basket pour les maraudes, je pouffe de rire. On mange mon gâteau et la fête est terminée. Je décide d'aller faire une balade, je m'arrête devant l'étang où je me suis baignée. Je descends et m'avance jusqu'au bord, au mois de mars, elle n'est plus aussi fraîche.

— Une baignade ou tu as la frousse?
—Exton.
Je me retourne en souriant.

Des mois que je ne l'avais pas vu. C'est un homme qui me fait face. Au-delà de sa beauté hypnotisante, il dégage du charisme, une prestance.

— J'ai la frousse.
— Ma Bella était plus courageuse .
— Il faut croire qu'elle ne l'est plus ou elle ne l'a jamais été.
— Tu te lances?
— Non!

Il s'approche de moi, me saisit et nous jette dans l'eau habillé. Je retire ce que j'ai dit, elle est fraîche.
Je sors la tête de l'eau gelée. Il n'est qu'à quelques centimètres, ses yeux sont posés sur mes lèvres.
L'ambiance change, cette atmosphère oppressante refait surface, pourtant nous sommes à l'air libre.

— La première fois que je t'ai vu, c'était devant le café, tu te rendais à un entretien.
— Je ne savais pas que tu m'avais vu.
— Comment n'aurais-je pas vu voir mon ange.
— Je ne suis pas elle Ex!
— Je vais apaiser tes souffrances Bella!
— Twilight?

Il éclate de rire.

— Et tu oses renier ce que tu es, alors que tu connais les répliques par coeur du film?
— Finalement, je choisis le loup!

On rejoint le bord de l'étang, trempé. On se dirige vers nos voitures, il en sort une serviette et me sèche.

— Suis-moi!

Il démarre, je le suis jusqu'à son loft, il me conduit dans une salle de bain et me tend un t-shirt à lui. Je me lave, me sèche et m'habille. Quand je suis dans le salon, une cheminée électrique est allumée, qui chauffe et apporte de la chaleur à la pièce. Je m'assois à ses côtés, une tasse de thé à la main.

— Viens vers moi bébé.
— Pourquoi?
— Je vais te réchauffer.

Je m'avance vers lui, il pose ma tasse sur la table basse,ouvre son plaid, il nous allonge et nous couvre. Je me sens tellement bien, je suis à deux doigts de m'endormir.

— Tu es mon ange.
— Et elle ?
— Elle n'est plus.
— Elle est morte?
— Oui.

Je suis touchée en plein cœur, je suis la copie d'un fantôme du passé. Elle lui a été enlevée, la mort a repris ses droits. Je ne peux même pas me rassurer en me disant qu'il a renoncé à elle pour moi.

— Ce coeur noir, c'est pour elle que je l'ai tatoué.

Ça me tue d'autant plus de savoir, que j'ai touché une partie d'elle. Tout en lui est un rappel à son passé.

— Je suis quoi ton lot de consolation. J'ai du mal à te suivre.
— Bella est à Exton.
— Mais Exton n'a jamais été à Bella.

Mes yeux s'alourdissent, j'essaye de lutter, mais la fatigue m'emporte. Au réveil, il fait déjà nuit, j'ai dû dormir une bonne partie de la journée. Je suis seule dans le canapé, je l'entends à l'étage, il est au téléphone. J'aimerais qu'il se livre plus, ma colère s'est envolée, je suis déçue de moi-même d'avoir tant espérer de lui. Je me relève en silence, je rejoins la porte sans faire de bruit, je regagne ma voiture et je rentre chez moi.

Quand j'entre dans le séjour, oncle Joe est dans le salon, tout s'éclaire, c'est lui qui l'aide. Oncle Joe est chérif, il connaît tout le monde ici. J'aurais dû penser à lui.Je les laisse et m'engage dans l'escalier, je l'entends dire à oncle Joe que je commence à me poser des questions.

Le soir, je suis dans ma chambre, quand j'entends du bruit en direction de la fenêtre, je me relève pour jeter un œil. Exton jette des petits cailloux, j'enfile mon gilet et le rejoins discrètement.

— Tu es vraiment cinglé! Tu n'as pas de téléphone?
— Je l'ai perdu.
— Qu'est-ce que tu veux?
— Te kidnapper Bébé!
— Cette fois tu es barge!

Il prend ma main et me tire vers le bout de la rue, sa moto est stationnée. Il a ressorti sa moto, seigneur pourquoi je dois vivre toutes ces épreuves. Il m'invite à monter, j'obtempère, Bella suit toujours Exton dans ses folies. Je m'accroche à lui, que c'est bon d'être en son contacte, je ne devrais pas me sentir comme ça.
On roule une trentaine de minutes, on atterrit sur un chemin de terre. Je descends et je le suis avec des a priori. On marche une dizaine de minutes, on débouche sur un feu de camp.