Un royaume d'ombre et de lumière : Le Chasseur T1 (sous contrat d'édition)

Chapitre 6 : Cruelles pensées

Bonjour à tous,

Vous avez été nombreux à voter sur mon poste tiktok pour que la suite soit publiée car oui elle est prête.

Alors comme promis, le voici

N'hésitez pas à voter ainsi qu'à émettre vos avis.

TW sur ce chapitre : violence physique ... Je vous promets qu'un jour ils s'envoleront pour de bon

« La pensée doit commencer par un refus de la vie. La première pensée claire, c'est la pensée du néant » Gaston Bachelard

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Il m'avait fallu de longues heures pour finalement relâcher sa main. La sérénité de son sommeil me rassurait, me confirmant qu'il était plongé dans un profond repos. Cependant, à son réveil, aurait-il la clémence de m'accorder un semblant de bonne humeur ? C'était là mon espoir, un frêle espoir qui, en dépit de tout, me faisait frissonner à la pensée de son penchant à compliquer mon existence. Les pensées s'agitaient en moi, se mélangeant comme des fils de laine dans une corbeille à tricot. Avait-il des proches ou une famille qui pourrait adoucir son cœur ? Du fond de ma perplexité, je m'interrogeais. Mon attention dérivait, voguant sur les vagues des souvenirs, aujourd'hui si distants. Il me semblait que des années entières avaient défilé depuis le début de ma captivité, alors qu'en réalité, mon esprit tardait à admettre que seulement une semaine s'était écoulée. Étais-je encore capable de discerner la succession des jours ? Non, la notion même du temps m'avait quittée. L'idée de fuite, tenace, troublait mon esprit. Cette envie ardente de retrouver les miens, ma chère Lucija en particulier, alimentait mes rêves éveillés. Hélas, son statut de chasseur et son sommeil léger anéantissaient toute perspective d'évasion. Le souvenir de la brutalité avec laquelle il s'était redressé lorsque j'avais saisi la branche accélérait les battements de mon cœur. Je repensais aussi à ma tentative, celle qu'il avait contrecarrée avec une aisance déconcertante. Il était éveillé, j'en étais convaincue, le jour où j'avais fui l'auberge, il avait dû entendre mes pas s'éloigner.

Pourquoi diable avais-je été obligée de croiser le chemin du chasseur le plus dangereux du royaume ? Il était évident qu'il était le plus dangereux.

Son sommeil agité suscitait ma curiosité. Assaillie de pensées indomptables, je ne résistais pas à jeter une œillade en sa direction. C'est alors qu'il émergea brusquement de ses songes, l'air hanté par un fantôme invisible, la sueur froide sillonnant son visage, la bouche entrebâillée de stupeur.

Était-ce un cauchemar qui le tenaillait ainsi ?

Je ne parvenais pas à cerner la source de sa détresse, cette détresse qui perturbait son repos. Un regard perdu, le souffle saccadé, son visage crispé de dégoût, tout indiquait que ma tentative d'égayer son humeur avait lamentablement échoué. Améliorer son état semblait désormais inaccessible. D'un mouvement soudain, il se redressa, m'obligeant à suivre le mouvement, la douleur déchargeant dans mon bras tel un éclair.

—   Je vais chasser, articula-t-il nerveusement.

Ses mains, tremblantes, peinaient à défaire la corde qui nous liait, révélant une faiblesse qui me saisissait. Cette vulnérabilité qui le rendait d'un coup si humain me poussa à lui offrir mon aide.

—   Je peux...

Ma proposition fut immédiatement écartée par son cri tendu.

—   Non ! vociféra-t-il, avant de me heurter contre un arbre, ses yeux étincelants d'une rage sombre, sa main pressant d'instinct ma gorge.

Il respira profondément puis marmonna :

—   Maudite sorcière.

Sa prise sur ma gorge se resserra, devenant menaçante. Quand il succombait à sa violence, c'était toujours sur ma gorge qu'il se déchaînait, mais cette fois-ci, la force était telle que l'air peinait à me parvenir. Son regard trahissait des intentions meurtrières. Je le conjurais silencieusement de me relâcher, mais il semblait hors de lui, perdu dans une réalité qui lui échappait, déconnecté de notre monde.