Chapitre 3

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Le ding caractéristique de la fermeture du magasin resonne dans les hauts parleurs. Je m'immobilise, un peu perdue. L'instant ou tout s'arrête dans cette grande boutique est toujours déphasant. Le silence remplace l'agitation et les lumières diminuent. Il ne reste plus que les employé et les produits. Je me tourne vers mes rayonnages. Ce soir, c'est à moi de faire l'inventaire des ventes de la journée. Je passe parmi mes produits et note l'état des stocks. Je dois aller dans la réserve pour faire réassort.

La réserve est au sous-sol et seuls les employés y ont accès. Alors que je suis en train de préparer les cartons dont j'ai besoin pour le réassort, la voix de Durand s'élève. Il peste sur un employé, pour changer. Il sort avec la personne non pour l'aider mais pour l'invectiver et me voilà seule dans la réserve. Alors que j'ai presque fini, j'entends un bruit cristallin et devine une présence pres de moi. Je me fige, je suis sûre que le bruit était du verre brisé. Je ne suis pas seule finalement...

Je regarde tout autour de moi en inspirant fortement. Mon sang se glace quand je distingue une silhouette qui me fixe dans le fond de la réserve. J'ai peut-être regardé trop de films d'horreur mais il est hors de question que je m'approche de cette ombre.

"- Hey oh, y a quelqu'un ?" Je dis.

Le silence me répond, je n'entends rien, seulement ma respiration hachée. Je plisse les yeux pour être sûre que je ne rêve pas et identifié la personne au loin, parce que je suis sure qu'il y a quelqu'un. A tâtons, je cherche mon portable dans ma poche. Une fois que j'ai j'active la fonction lampe torche et braque cette ombre qui m'effraie. Je n'y vois qu'une pile de carton usagés et plus ou moins écrasés. Je secoue la tête en soufflant et atteint mon portable avant de me remettre à ce que j'étais en train de faire.

Alors que je suis sur le point de quitter la réserve, un mouvement en périphérie de mon regard attire mon attention. Je relève vivement la tête. J'ai cru apercevoir... une silhouette sur le pas de la porte. Cette fois, je suis sûre de moi et je me précipite.

"- Hey ! Stop !" je dis.

J'atteins la porte de la réserve et voit un homme vêtu de noir courir dans les couloirs du sous-sol.

"- Arrêtez-vous !" Je dis.

Je m'élance à mon tour. Arriver devant la sortie de secours l'homme pousse la porte d'un mouvement d'épaule et s'engage dans l'ouverture Non sans m'adresse un regard. J'ai juste le temps de voir son regard avant que la porte anti feu ne se referme sur lui. Sombres, d'une tristesse sans fin... au milieu d'un visage pale marqué par la vie malgré sa jeunesse... Mais qui est-ce ? J'hésite à le suivre mais le destin choisi pour moi.

"- Morgane ! Que faites-vous là-bas ?" lance Durand.

Il ne manquait plus que lui, ça va être ma fête. Je me retourne pour faire face à mon manager.

"- J'ai... Il y avait un homme dans les stocks, je l'ai vu s'enfuir, mais... je commence.

- Arrêtes vos sornettes ! dépêchez-vous d'aller prendre ce dont vous avez besoin dans la réserve avant que je la verrouille. Il me coupe.

- Oui Mr." je dis.

Je retourne chercher mes cartons et ne pipe pas un mot en repassant devant Durand les bras chargés.

Dans les vestiaires, je retire mon blaser de boulot et mes escarpins. Je les troque contre des ballerines bien plus confortables. Se balader dans le métro avec des talons de dix centimètres est déconseiller, surtout quand on doit courir pour ne pas louper sa rame ! Je ne cesse pas de penser à l'homme, il était bien là, je n'ai pas rêvé tout ce qu'il s'est passé. Quoi qu'il en soit, je pense que j'aurais jamais le fin mot de l'histoire alors pourquoi me torturer avec ça. Je ferme mon casier pour quitter le magasin et rentrer chez moi.

Romain et MorganeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant