Je me réveillai en sursautant, avec la sensation d'avoir les poumons en feu à chaque inspiration , les muscles douloureux. La gorge serrée par mon horrible expérience.
Et je savais.
Je savais que j'étais morte.
Mais je ne m'attendais pas à me réveiller, dans une espèce de pièce sans mur assez sombre, avec pour seul mobilier un lit.
Un lit ? À quoi ça sert, si on est mort ? À se taper un petit somme avant... avant quoi d'ailleurs ?
Mon regard parcourait la pièce à la recherche de n'importe quoi, pouvant m'indiquer où je me trouvais et ce que je devais faire, parce que je ne comptais pas passer ma mort dans un lit. Même pas confortable en plus.
L'apparition d'un homme ouais on va dire ça dont les jambes démesurément grandes qui n'en étaient pas vraiment me sortit de ma torpeur et m'invita à le suivre d'un mouvement de main. Ses pattes, oui appelons ça comme ça plutôt hein, ainsi que ses bras filiformes recouverts de poils noirs avaient pour extrémité des crochets.
Oh mon dieu, qu'est-ce qu'il est affreux !
Est-ce que je suis devenue aussi moche ?!Un miroir, il me faut un miroir.
Je baissai mon regard vers mes mains, mais elles étaient comme avant, blanches, petites, et mes ongles étaient toujours aussi longs. Je remontai donc jusqu'à mes bras, et ils étaient toujours présents ! Ouf. Ainsi que mes deux jambes et mes deux pieds. Toujours pratique.
Ma lenteur ne plut pas à la bête qui émit un sifflement désagréable me coupant dans ma vérification corporelle.
Je me levai de mon manifestement dernier lieu de repos pour rejoindre d'un pas lent et peu sûr de moi cette créature dérangeante qui se déplaçait accroupie. Est-ce qu'il marche toujours comme ça ? Grâce à ses deuxièmes genoux recurvatum prenant appui sur ses pattes touchant le sol. Hé, il a une queue en plume ! C'est un piaf ? Et bordel, c'est quoi le crâne de la créature sur sa tête ? Vu la taille du bec, il peut facilement crever un œil à quelqu'un !
Le bruit strident que produisaient ses crochets raclant le sol quand il se mouvait me glaça le sang. Burh, j'étais atterrie dans un film d'horreur ou quoi ? On n'était pas censée, après notre mort, reposer en paix tout ça tout ça ? Parce que là, je me faisais drôlement arnaquer !
Mais c'est qu'il marche vite en plus, il est pressé ou quoi ?
Je me mis à trotinnet pour essayer de le rattraper. Aucune chance que je me retrouve seule dans ce néant, c'était déjà angoissant avec lui, alors seule, non merci.
« Excusez-moi, mais où allions-nous ? » tentais-je de demander à la créature.
Est-ce que ça parle, ça au moins ?
La chose m'ignora et continua son chemin dans le couloir sombre. Ils ne connaissent pas la lumière, trop angélique ? C'est là que mon ouïe perçut un brouhaha qui augmenta à notre avancée.
Manifestement non, pas de politesse.
Je n'étais pas seule ?
Évidemment que non, débile, t'es pas la seule à mourir, hein.
Pas faux.
Quand il s'arrêta devant une pièce, le bruit était à son maximum.
Mon regard se balada dans la pièce ressemblant à une salle d'attente remplie d'âmes.
Des hommes, des femmes, des enfants.
L'ambiance était particulière.
Déprimante, glaçante, houleuse, macabre, morose et oppressante.
La foule était séparée en deux files distinctes. Elles étaient tellement longues que je ne voyais même pas ce qui m'attendait à la fin de celle-ci. Plouf-Plouf, c'est toi que je choisis.
Après mon choix très adulte, je me dirigeais d'un pas indifférent vers celle de droite et attendais mon tour en regardant les âmes se lamenter de leur mort. À quoi ça servait ? Ça ne changerait rien. Personne ne viendrait te dire 'hooo, tu es triste, attends, je te renvoie parmi les vivants'.
Un peu de compassion, non ?
Non, cingla ma conscience.
Les âmes avaient leur apparence humaine, ce qui me rassura grandement sur la mienne.
Je ne ressemblais pas à ce piaf.
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To begin the end.
ParanormalLa fin fut pour moi la meilleure chose qui pût m'arriver. Son baiser, aussi doux fût-il, m'entraîna dans les abysses les plus profondes de la Mort. Elle m'ouvrit un Monde nouveau. Un Monde fantastique. Si j'avais su que c'était si am...