15 - le sourire gelé

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Lorsque j'ai franchi les portes de Winterhaven, une bourgade perdue au cœur des montagnes, un frisson glacial m'a parcouru l'échine. L'air était chargé d'une atmosphère pesante, et même le vent semblait chuchoter des secrets sombres à travers les rues désertes. Les maisons aux volets clos semblaient figées dans le temps, attendant quelque chose de terrifiant.

Je me dirigeai vers l'auberge locale, le Sourire Gelé, dont le nom était aussi inquiétant que l'ambiance de la ville. À l'intérieur, la chaleur ronronnait du vieux poêle à bois, mais les visages des habitants étaient glacés, empreints d'une méfiance palpable.

« Monsieur, une chambre pour la nuit ? » demandai-je au vieil aubergiste, dont le regard était aussi sombre que les nuits sans lune.

Il me jeta un coup d'œil méfiant, puis me désigna du doigt une clé posée sur le comptoir. « Chambre 7, en haut des escaliers. Faites attention, les murs ont des oreilles ici. »

Je m'enfonçai dans l'escalier grinçant, sentant les regards inquisiteurs des portraits de famille accrochés aux murs. La chambre était modeste, mais l'atmosphère glaciale ne m'échappait pas. Une poupée de porcelaine trônant sur le rebord de la fenêtre me fixait de ses yeux vides, semblant me sourire d'un sourire figé.

Je me décidai à explorer la ville, curieux de percer les mystères qui se cachaient derrière chaque rue sombre. Winterhaven semblait autrefois prospère, mais un malaise s'était insinué, gelant l'espoir et la joie qui animaient autrefois ses habitants.

Alors que je déambulais dans les ruelles désertes, j'entendis des murmures étouffés provenant d'une maison abandonnée. Intrigué, je m'approchai, mes pas résonnant sur le sol de bois pourri.

« Viens jouer avec nous... » chuchotèrent des voix lointaines, semblant émaner des profondeurs de l'obscurité.

Je poussai la porte branlante, révélant une pièce jonchée de poupées brisées et effrayantes. Leurs yeux vitreux me fixaient, leurs sourires figés semblaient se moquer de moi. Une aura malsaine imprégnait l'air, comme si les poupées renfermaient des âmes tourmentées.

« Sors d'ici ! » hurlai-je, sentant une présence malveillante se resserrer autour de moi.

Mais les poupées ne bougèrent pas, elles continuèrent à chuchoter et à rire d'un rire strident. La terreur m'enveloppa alors que je réalisai que j'étais pris au piège dans leur piège diabolique.

***

Pris au piège dans cette pièce cauchemardesque, je sentais mes pulsations cardiaques s'accélérer. Les poupées de porcelaine semblaient me fixer de leurs yeux morts, attendant une réaction de ma part. Leurs sourires figés s'étiraient, devenant de plus en plus monstrueux.

« Sors d'ici ! » criai-je à nouveau, essayant de me convaincre que tout cela n'était qu'une illusion, un jeu macabre de mon imagination dérangée.

Mais les poupées demeuraient immobiles, gardiennes silencieuses de cette prison de cauchemars. Je me précipitai vers la porte, espérant trouver une échappatoire, mais elle se referma violemment devant moi, comme si elle était animée d'une volonté propre.

Les voix chuchotantes se firent plus présentes, résonnant dans la pièce telles des murmures inquiétants.

« Tu es à nous maintenant... Nous te garderons pour toujours. »

Mon esprit vacillait entre la réalité et le cauchemar, et je me demandais si j'avais été attiré ici par une force surnaturelle ou si j'étais en proie à une folie grandissante. Les poupées semblaient connaître mes pensées les plus sombres, mes peurs les plus profondes.

La maison des poupées [recueil de nouvelles]Where stories live. Discover now