Après la capture de Fonsia, Lyan décida de retourner au près de son père pour lui faire part de la situation. Il décida de premièrement appeler son ami Schad.
Schad est le fils du bras droit de Paolo Bellini le père de Lyan. Depuis leur enfance, ils ont toujours été ensemble parce que Schad était là son seul ami.- Mauro, tu veux que ton père te mette au trou ? Tu sais mieux que moi qu'il n'acceptera jamais de se salir les mains pour Fonsia; il ne la connaît même pas. Tu tourneras au ridicule devant tous les parrains !
- Je sais bien mais je ne peux pas l'abandonner !
- Tu n'y peux rien ! Seul tu n'as aucune chance ! Et si jamais tu rentrais au manoir avec l'intention de dire à ton père que tu comptais t'attaquer seul aux Falconi; il t'arrêterait tout de suite !
- Je le sais ça aussi !
- Mais alors pourquoi tu te poses les mauvaises questions !? C'est ton père qui décide de la situation, n'oublie pas qu'il le fait pour ta protection ! Il décide lui de l'endroit où tu dois être, tu ne peux pas décider toi seul de retourner chez toi !
- Hmpf j'en ai marre de ne pas pouvoir faire ce que je veux, j'en ai marre que ma vie, mes moindres faits et gestes soient tous dirigés par lui ! Je me fiche que mon attitude lui fasse honte, je me fiche que ce ne soit pas digne d'un Bellini mais Fonsia ne doit pas mourir !
- Ma porco Dio... tu divagues complètement... !
- Mon nom est Mauro, Mauro Bellini. A force de vivre dans cette toile d'araignée, j'en ai même oublié ton véritable prénom, Matteo. Grand-père, je pense que c'est le moment. Depuis l'au-delà tu vas assister à la naissance de l'ange déchu.
Vous l'aurez compris, Lyan et Schad n'étaient pas les véritables prénoms que portaient les deux garçons. Il s'agissait de noms de codes qu'ils avaient pris car ils voulaient changer leurs identités à cause des Falconi. En réalité Lyan s'appelle Mauro et Schad Matteo.Alors Matteo regardait son ami avec énormément de crainte. Il parlait comme il ne l'avait jamais fait et semblait n'avoir peur de rien. C'était là un vrai Bellini.
• 21h 30 Manoir Bellini, Ponticella, Bologne.
C'était l'heure du dîner, les associés du grand Paolo Bellini étaient tous autour de la table, ensemble ils dînèrent dans la plus grande sécurité sans pour autant savoir qu'ils auraient bientôt une visite surprise.
Enrico, l'un des vigiles qui gardaient l'entrée du manoir vit approcher au loin deux silhouettes.
Aussitôt il les arrêta et leur demanda de s'énoncer.
C'est alors que Matteo parla: Enrico siamo noi, Matteo e Mauro. Non sparare... ( Enrico c'est nous, Matteo et Mauro. Ne tires pas... )Enrico se demanda alors ce que faisaient les deux garçons. Il regarda Matteo nerveux et Mauro méconnaissable, il était juste « différent ». Aussitôt il les conduit à l'entrée du manoir. Une domestique courût sur le champ informer Paolo ainsi que les parrains de l'arrivée des deux jeunes hommes.
« Matteo e Mauro ?! Che cazzo dici !? Che ci fanno quà ?! » ( Matteo et Mauro ?! Qu'est-ce que tu dis ? Que diable font-ils ici ?! ) S'exclama Antonio, le père de Matteo.Les deux jeunes enfants entrèrent dans la salle à manger. Une légère odeur de cigarette embaumait la pièce, on sentait également l'odeur du Sangiovese; un vin rouge italien. Avant même que Paolo ne parla, Antonio le père de Matteo entra dans une colère noire.
- Quel culo ! Quel culo vous avez ! Vous présenter comme ça devant nous, sans même nous le dire au préalable ! Au cas où vous l'auriez oublié, vous êtes recherché par le camp ennemi, vous êtes en danger de mort ! Nous avons fait notre possible pour essayer de vous sortir de l'Emilie-Romagne, vous changer d'identité en toute discrétion et vous sans aucunes raisons vous réduisez notre travail à 0 ! Qu'est ce qui vous prend, Matteo, Mauro !? Dit Antonio
- Papa, j'ai essayé de l'en empêcher mais il n'a rien voulu savoir ! Répondit Matteo
- Peu importe la raison, en revenant ici ce ne sont pas seulement vos vies que vous avez mis en danger. Si jamais vous avez été suivi, c'est le manoir tout entier qui court un gros risque ! Dit Antonio
- Nous aimerions savoir quelle est la raison pour laquelle vous êtes revenus au manoir. J'espère pour vous qu'elle est bonne ! Dit un des membres invités à la table de Paolo Bellini.
- Silence.... Dit Paolo Bellini
Tous dans la salle se calmèrent, le chef venait de donner un ordre.
- Nos fils nous sont revenus, ils ont fait un long voyage... Offrons-leur au moins à manger, c'est le minimum. Dit-il
- Mais enfin Paolo, tu ne vas pas rester de marbre devant cet affront ! S'exclama Antonio
- Bien sur que non, tu me connais depuis plus de 25ans Antonio. Tu le sais mieux que personne que je ne supporte pas le manque de professionnalisme, s'il s'agissait d'inconnus ou de simples gardes: je les aurais tué avant même qu'ils n'eurent le temps de trembler. Dit Paolo
- Je le sais bien mais tu devrais être en train de leur passer un savon ! Répondit Antonio
- Il y a autre chose que tu sais de moi Antonio, J'ai horreur de me répéter, je l'ai déjà dit une fois: Silence. Dit Paolo en regardant fixement son ami.
La tension était palpable, Matteo savait que tout ça allait mal finir, il regardait Mauro silencieux qui pourtant était très bavard à l'extérieur.
C'est alors que Paolo se mît à rire, et s'excusa au près d'Antonio et des autres parrains. Il demanda aux deux garçons de prendre place à table mais Mauro refusa. C'était un affront de plus, que les parrains ne supportaient plus.
« Si tu n'étais pas le fils de Paolo, il y'a longtemps que nous t'aurions éliminé ! » Replica un des parrains.- Moi-même je les aurai tué si jamais ils avaient été les mêmes qu'à leur départ. Mais voyez-vous.... Les jeunes en face de nous sont devenus de véritables tueur. Dit Paolo retournant la salle avec cette affirmation
- Que veux-tu dire Paolo ? Dit Antonio
- N'as-tu donc rien remarqué ? Mon fils est devenu un véritable Bellini, il a une aura différente et je le vois dans son regard. Mon défunt père Denaro me l'avait pourtant dit... Dit Paolo en rigolant.
- Que veux tu dire ? Paolo explique, toi ! Répondit un des parrains.
Alors Paolo reprit un verre de vin, s'alluma une cigarette et posa une question à ses interlocuteurs. « Croyez-vous en la spiritualité ? Matteo sais-tu ce que c'est qu'un ange déchu ? »
Ce à quoi Matteo répondit: « Oui, dans notre cas à nous les chrétiens; le meilleur exemple que nous avons pour expliquer le concept d'ange déchu est de prendre l'exemple de Lucifer. Lucifer dans la Bible qui était au départ le plus puissant des anges, l'ange de lumière, a trahit le très-haut en voulant mener une révolte contre lui et par conséquent il a été banni du royaume des cieux. Il est à ce moment là devant un ange déchu. Cela est légèrement différent du principe même du démon qui lui, naît ainsi dès son origine. Le démon n'a jamais été un ange au paravant, contrairement à l'ange déchu qui lui l'a été mais ne l'ai plus pour avoir offensé Dieu ».
- Avez-vous compris messieurs ? Demanda Paolo
- Où veux-tu en venir ?! Demanda Antonio
- Vous n'êtes pas sans savoir que durant son enfance, Mauro a été pour moi sujet de beaucoup de moqueries à cause de son comportement. Il était beaucoup trop faible, beaucoup trop gentil. Il n'avait pas l'étoffe d'un leader de nos rangs. Cela me faisait très honte car au bout du compte il s'agissait de mon fils, le fils du grand Paolo Bellini. Mais un jour, mon père m'a demandé une chose: « Essaie d'être patient avec lui, ce n'est encore qu'un enfant, n'oublie pas que même Lucifer à autre fois cru en Dieu. Qui sait quelle créature ignoble pourrait devenir ce petit ange ? ». Voilà quels étaient les dires de mon père, je crois que le moment est arrivé. Quand il a passé la porte j'ai senti une aura forte peser sur moi, une crainte comme je ne l'avais plus jamais ressentie. Tu as grandit mon fils, aujourd'hui je vois dans ton regard que le sang qui coule dans tes veines est bel et bien celui des Bellini ! Dit Paolo plein de fierté.
Les autres invités y compris Antonio regardèrent le jeune garçon et réalisèrent que son père avait raison, c'était un tout autre homme. Incroyablement différent, il ne laissait transparaître aucun signe de perturbations.
A cet instant Mauro avait une emprise sur la salle. Il s'avança prêt de la table, prit un verre de vin, le remplit, but et à la fin dit: « Maintenant que j'ai votre attention, je vais pouvoir m'expliquer. Nous allons attaquer les Falconi et je jure qu'à l'instar de ce vin, je remplirai cette coupe du sang de Marie-Esther !A cet instant là toute la salle se retourna, au grand bonheur de Paolo Bellini fier de son fils.