Jimin. C'est ainsi que mes parents, celui ou celle qui m'a déposé dans cette boîte en carton humide m'a appelé. Il l'avait écrit en grosses lettres, d'une écriture baveuse par la pluie et mal fini. Grossièrement on aurai pu croire à un dessin de gamin raté et pourtant, c'était bel et bien mon prénom. Je n'ai jamais eu un attrait particulier pour Jimin. A l'orphelinat, tout les autres Jimin étaient des garçons et ça m'a valu des années de harcèlements inutiles.
Quand Namjoon m'avait posé la question, ce jour là ;
"Ton prénom ? T'en a un ?"
J'avais simplement répondu ;
"Parker, Parker suffira."
Et tout le monde avait pris le coup de main. Plus de Jimin, rien qui aurait pu traduire ou reflété un autre prénom dans leur bouche. J'étais devenu Parker dès la première mission et ce fut ainsi jusqu'à aujourd'hui.
"Jimin."
Mon coeur rata un battement.
Alors pourquoi, dans sa bouche, cette calamité sonnait aussi bien. Pourquoi au fond de ses pupilles c'était comme si il avait attendu des siècles pour pouvoir enfin prononcer ce mot interdit. Il glissait parfaitement sur ses grandes lèvres et venait déposer un tendre baiser sur mon cœur meurtrie depuis trop longtemps.
"Monsieur Min..."
Ses mains sur mes hanches se resserrent à l'entente de ce surnom.
"Si tu es dans cette chambre et si tu veux y rester, il va falloir accepter de m'appeler par mon prénom. Je ne veux pas être le seul à pouvoir profiter de ce délice." Glisse t il à mon oreille. "Dis-le."
Il est là le point de non retour, le vrai. Celui où je sombre dans les méandres de la folie, sa folie.
"Yoongi."
Le temps s'arrête et lui aussi, figé dans une inspiration grotesque. C'est la bombe à retardement, elle a enfin explosé.
Monsieur Min s'élance et attrape mes lèvres avec les siennes dans une délivrance vitale. C'est comme si nos deux corps criaient 'laisse-moi respirer sur tes lèvres un peu plus longtemps'. D'abord il n'y eut rien de charmant, c'était charnel, rempli de frustration pudique. Il mordait ma langue avant de la bizuter éhontément.
J'aurai décemment pu disparaître dans ses bras, avalée par leur prise infranchissable.
"Déshabille-toi." Fut tout ce qu'il réussit à dire avant de revenir à la charge contre moi.
Dans l'absolu son ordre était impossible à réaliser et impétueux mais j'étais dans une aura si grisante que mes vêtements se retrouvaient au sol bien plus vite qu'il ne me le semblait possible.
"As tu la moindre idée de l'effort qu'il m'a fallu pour attendre. La simple vue de ton corps, ou le délicat toucher de tes doigts électrise des zones qui m'étaient encore inconnues."
"Vous dites cela mais vous n'avez jamais craqué."
"J'ai voulu tant de fois, crois moi. Mais rien ne vaut l'acceptation unique qui sort de ta bouche pour m'autoriser tout mes fantasmes les plus honteux."
Je me recroqueville, un peu gêné qu'il m'avoue aimer mon corps frêle.
"Ce n'est pas ton corps qui me rend faible, c'est l'élégance avec laquelle tu te déplaces, l'aura qui m'échappe quand tu t'en va, le bonheur qui m'effleure quand tu me parles. Toutes les choses que ton regard me dit quand tu gardes le silence."
Mes fesses tombe sur le matelas et il me surplombe encore plus. D'un coup, son genoux droit rejoint le sol. Il n'est plus le grand maître des lieux et me le fait savoir en embrassant dans un sillon mes cuisses.
"Pourquoi ?" Je demande en balançant ma tête en arrière.
Il me regarde.
"Clarifie ta question pour que je puisse la comprendre."
"Pourquoi avez vous accepté qu'une jeune femme travaille dans un gang. Sans savoir d'où je venais ni ce que j'étais capable de faire ? Ah !"
Ma bouche se plisse et je m'empêche de laisser sortir d'autres sons tandis qu'il s'affaire à remonter de mon bas ventre a mes seins dans une attente langoureuse et interminable.
"Tu." Il dépose un baiser. "saura." Un autre. "en." "temps." "voulu." Et termine à la commissures de ma bouche.
Son corps encore affaibli par la blessure se redresse difficilement et il part ramasser mon t-shirt pour me le ramener et me l'enfiler calmement.
"Dans cet état là, il est certain que tu sera déçu et ce n'est pas dans mes plans."
"Mais-"
"Parker."
"D'accord..."
Son visage s'efface lentement quand il me laisse et quitte la pièce, le regard de nouveau noir. Il y a des moment, comme celui-là, où nos interactions me semblent être millimétrées, écrites dans un coin de sa tête à l'avance. Y-a-t-il véritablement une route toute tracée, un chemin balisé que je suis sans réfléchir en m'enfonçant pied et poing lié dans la gueule du loup ? Avait-il déjà imaginé que je craque, comment cela se passerait-il, qu'est ce qu'il me ferait ou non faire ?
Hoseok avait tort quand il disait que Monsieur M ne ferait jamais rien contre le gang. Il avait déjà détourné le regard et tenté de fuir chez le passeur, obnubilé par la possibilité que je sois en danger. Mais il y avait aussi l'existence de Lee Taeyong et sa mort prématurée, s'ajoutant à des mois et des mois de traques. Pourtant, il était son ami lui aussi. Le médecin improvisé du groupe avait raison sur un point, et j'avais mis beaucoup trop de temps à le réaliser : mes propres paroles étaient devenues une sentence irrévocable dans l'esprit de mon patron. Il avait sauvagement battu un homme à mort sur un simple mot de ma part, et rien ne l'empêcherait de répéter cet acte sur n'importe qui d'autre. Dans cette sombre réalité, Hoseok avait toutes les raisons d'être terrifié. Personne n'était à l'abri, pas même eux.
Mes mains se serrèrent l'une contre l'autre et je retournai dans ma chambre discrètement. Il n'y avait qu'un endroit où j'était sûr de pouvoir trouver des réponses. En fait, trois très exactement. Mais la première - l'ordinateur dans sa chambre - ne m'étais pas facilement accessible et pourrait me causer de gros problème si je me faisait prendre sur le coup. La deuxième -tout avouer à Namjoon et en parler autour d'une tasse de thé - me semblait encore plus utopique. Jamais il n'ouvrirait les portes de la boîte de Pandore par pure gentillesse, pour répondre à mes questions. Mon choix se tourna donc vers la dernière option. Retrouver ce Christopher Bang et lui demander tout ce qu'il savait. Avec un peu de chance, la profonde aversion qu'il ressentait envers lui l'inciterait à parler.
Mais avant cela, il fallait que je retrouve Hoseok au Rex et qu'on trouve quelqu'un pour la boîte. Dans la foulée, je devais me rendre au petit matin à ce fameux rendez-vous pour voir qui allait se pointer.
VOUS LISEZ
Obsession [Min Yoongi]
Fanfiction! Dark Romance ! Chaque mot résonne comme un écho obsédant, une déclaration d'amour devenue une chanson sinistre, répétée inlassablement dans l'ombre, teintée d'une obsession inquiétante qui emprisonne l'essence même de mon être. Putain. Cours sans...