CHAPITRE 14

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« Les gens que nous avons aimé ne seront plus jamais où ils étaient, mais ils sont partout où nous sommes. »
— Alexandre Dumas.


ISABELLA.



Une lumière aveuglante m'empêche d'ouvrir les yeux correctement. Mes lèvres s'entrouvrent, j'expire. Sur ma poitrine, je sens un poids s'envoler dans les cieux. Je réalise qu'une douce chaleur m'a enveloppée, depuis je ne sais pas combien de temps.

J'arrive à sentir mon cœur battre, à un rythme normal dans ma cage thoracique. Les battements de mon cœur sont agréables. J'ai l'impression que pour une fois, je suis réellement en train de vivre et que je ne suis pas qu'un simple corps sans vie.

C'est donc ça
Être en vie ?

Je cligne plusieurs fois des yeux tout en me relevant. Lorsque ma vision est claire, je remarque que cette chaleur plaisante n'est autre que le sable chaud de la plage. Mes oreilles se débouchent soudainement me laissant enfin le plaisir d'entendre la chanson des vagues au loin.

Un sourire léger vient étirer mes lèvres, alors que mes mains viennent jouer avec ce sable chaud. Une décharge de frisson me prend, je crois ne m'être jamais senti aussi bien que maintenant car tout autour de moi est d'un calme infini.

Je viens coller mes genoux contre mon torse afin de poser ma joue sur ces derniers. Ma respiration est régulière, comme une merveilleuse mélodie. Je ferme alors les yeux, et tente d'apprécier cette paix qui m'a été gracieusement donnée.

Sur le sable, je m'amuse à tracer du bout des doigts différents symboles, laissant l'air frais et salé de la mer m'envelopper dans cette bulle de bien être divin.

J'ai l'impression d'être si légère, comme si le poids qui pesait sur mes épaules venait de disparaître, enfin. Tout est si calme. Les voix à l'arrière de ma tête ont disparu, comme si tous mes souvenirs n'étaient qu'un assemblage de mauvais rêves.

– Hey ! Qu'est-ce que tu fais encore assise ? cris une voix lointaine.

Mes yeux s'ouvrent et je me relève en un claquement de doigts. Mon cœur se remet brutalement à battre. Mes yeux sont bercés par un voile flou alors que je cherche désespérément à savoir d'où provient cette voix si précieuse.

– Allez dépêche toi, on t'attend, continue-t-elle.

Qu'est-ce que ça veut dire ?

Une fine goutte coule le long de ma joue, alors que je tente avec acharnement de trouver d'où provient cette voix, en vain car je ne vois absolument rien. C'est comme si un mur invisible m'empêchait de voir correctement ce qui m'entourait.

– Eh oh, Isabella ?

Sans me contrôler, je me tourne rapidement. Trouvant finalement où est-ce que cette voix qui m'a mise dans tous mes états se trouve. Des larmes dévalent mes joues comme si mes yeux avaient été frappés par un violent tsunami.

Mes jambes, fébriles, me lâchent et me laissent tomber sur le sable. D'énormes sanglots me quittent, je n'arrive pas réellement à savoir si mes larmes traduisent une certaine tristesse ou bien une autre émotion, plus positive.

– Nous t'attendions, tu sais.

Mes mains cachent mon visage. Je n'arrive pas à m'arrêter de pleurer, mais mon coeur découvre une chaleur qu'il a, depuis des années, perdu. Sur mes épaules, je sens deux mains que je reconnaîtrais entre mille.

Je retrouve le contrôle sur mes jambes, ce qui me permet de me relever à toute vitesse. Je ne perds pas de temps à analyser ce qu'il se trouve autour de moi, je me laisse simplement tomber dans ses bras, retrouvant ainsi cette tendresse qui m'a tant manquée.

Chuchotement d'un AngeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant