Parodie LGDC | ʟ'ɪᴍᴘʀéᴅɪᴄᴛɪʙʟᴇ ᴅᴇꜱᴛɪɴ ᴅᴇ ᴘᴇᴛɪᴛᴇ ꜱᴀᴘʜʏʀᴇ

Chapitre n°3 : Bravoure inégalable

Média : la terrible renarde assoiffée de sang.

Où le bon sens est définitivement et irréparablement pulvérisé et où l'on tue des renards sans savoir comment.

Note d'auteure : L'auteure est désemparée de voir que toutes les références pourtant évidentes disséminées dans le prologue et les allégeances n'ont pas été exhumées. Par ailleurs, elle rappelle suite à de nombreuses plaintes et hospitalisations qu'elle ne rembourse pas les soins en cas de facultés intellectuelles compromises après la lecture de cette formidable fanfic'.

•────── ✾ ──────•

— Nous devons la sauver, répéta gravement Petite Saphyre, avec cet air héroïque des protagonistes de blockbusters américains.

 Sa fourrure zébrée et impeccablement soignée flottait miraculeusement sous l'effet d'un vent inexistant et une lueur de dévotion patriotique luisait dans ses prunelles améthystes.

Elle se voyait déjà effrayer le goupil menaçant de son assurance inébranlable, le faire fuir en un coup de griffes, revenir au camp avec une Petit-Arc-En-Ciel chamboulée lui prêtant allégeance, sous les acclamations de la foule déchainée. On lui discernerait un Prix Nobel, une Légion d'Honneur pour sauvetage magistralement improbable, elle serait nommée cheffe sur-le-champ, dirigerait le fier Clan de la Foudre avec bonté et justesse, son nom serait cité dans les livres d'histoire dont les chats sont supposés ignorer l'existence.

Rien n'irait de travers. Évidemment, comment un renard pourrait-il vaincre un chaton inexpérimenté de quatre lunes, jamais entrainé, avec une vague idée de plan et une témérité, soyons francs, complètement stupide ? C'était la meilleure idée du siècle, assurément.

— C'est la pire idée du siècle, cracha Petit Nuage, rabat-joie éternelle, ne vivant que pour agacer les lecteurs et lectrices et empêcher sa sœur de se lancer dans des missions-suicides exaltantes.

Petite Saphyre se renfrogna instantanément de manière assez spectaculaire, si l'on peut dire. Son innocente petite bouille d'enfant g̶â̶t̶é̶e prodige se voila d'incompréhension. Petite Saphyre ne manifestant que des volontés raisonnables d'ordinaire, étant parfaitement sensée, n'avait pas l'habitude qu'on lui refuse quoi que ce soit.

— Tu as mangé quoi, ce midi ? De l'herbe à chat ? s'enquit Petit Nuage avec ardeur, ne se doutant pas qu'elle n'était pas si loin de la vérité. C'est n'importe quoi. Tu penses sérieusement qu'on peut vaincre un renard ? De toute façon, on se fera rattraper à peine sorties du camp.

— Tu oublies que l'auteure n'a aucun réalisme, que nous sommes dans une parodie et que je suis l'élue de la Prophétie avec des pouvoirs magiques et tout et tout, répliqua jovialement Petite Saphyre, piétinant ce qu'il restait du Quatrième Mur à ce stade de l'histoire, malgré sa méconnaissance de la prophétie ô combien mystique et exaltée.

Petit Nuage, l'expression ahurie à mi-chemin entre une hyène abrutie et un poisson-blob affolé, ne parut absolument pas convaincue, et sa sœur décida d'être plus sournoise :

— Bon, si tu viens pas avec moi, la menaça-t-elle, je dis à Nuage de Sablé que c'est toi qui a planqué sa réserve de biscuits. Et je suis sûre que Neige au Soleil sera ravi d'apprendre que tu as contrecarré ses projets en volant sa belladone. Tout comme Aile de Demoiselle aimera connaître le soin que tu as mis à la couvrir de bouse pendant qu'elle dormait.

La décidément bien vilaine Petit Nuage écarquilla les yeux devant l'ampleur de la menace. Si Petite Saphyre mouftait, elle n'aurait pas la moindre chance d'espérer atteindre son baptême d'apprentie. Pire, on la retrouverait sans doute bardée de coups de poignard comme dans le Crime de l'Orient...Bref, son espérance de vie serait proche de 0.