Chapitre 18

42 9 0
                                    

Dire que j'ai dormi avec Ace serait un bien grand mot. Installés par-dessus les draps, je m'allonge et lui tourne le dos consciente de la proximité et du quiproquo que cela pourrait engendrer. De son côté, il se contente de s'assoir et de patienter pour que je m'endorme. Nous ne nous touchons pas mais cela me convient. Sa présence suffit à me rassurer et à me faire oublier la tempête qui fait rage dehors et c'est pourquoi je plonge dans un sommeil sans rêve presque immédiatement.

Quand je me réveille pourtant, je sens quelque chose s'emmêler dans mes cheveux. Je me relève afin de me retourner et à la place de mes cheveux, découvre la main détendue d'Ace. Mes yeux se portent sur son visage mais je le découvre alors endormi lui aussi. Plus pour longtemps car bientôt je le vois froncer ses sourcils et remuer, c'est probablement mon mouvement qui l'a provoqué. Ses yeux ouverts mais endormis rendraient presque la scène attendrissante.

- Bien ? Me demande-t-il après avoir baillé.

- Bien. Merci.

Nous nous regardons tous les deux sans trop savoir quoi dire.

- J'espère que je ne t'ai pas retenu trop longtemps.

- Aucune idée, je me suis endormi peu de temps après toi, j'ai dû faire une nouvelle crise de narcolepsie.

Je souris.

- Les fameuses.

- Comment tu te sens, je veux dire, au fond ? Tu nous as vraiment fait flipper. Ce n'est pas un reproche, précise-t-il.

- Bouleversée. Je n'étais pas préparée à ça, et j'ai eu peur aussi. J'ai complètement déconnecté de la réalité jusqu'à ce que Joz me fasse rentrer à l'intérieur. Je marque une pause. Il y avait une tempête quand nous avons été attaqués sur le Gipsy. Je crois que mon cerveau a associé l'évènement. Je pensais pouvoir gérer mais ce n'était pas du tout le cas. Désolée pour tout ça, c'était... Pathétique.

- Je crois que nous avons surtout vu notre petite sœur traumatisée par la perte des êtres qui lui étaient le plus cher et que n'importe qui le serait. Je crois que si quelqu'un t'avait trouvé pathétique il serait un idiot dépourvu de cœur.

Je souris.

- Merci Ace.

Il me sourit en retour.

- Nous sommes au beau milieu de la nuit. Je pense que la tempête s'est calmée, tu veux aller faire un tour ?

Je secoue la tête.

- Non, je suis encore fatiguée, je vais rester dormir.

- Bien, je vais te laisser te reposer dans ce cas.

Nous nous levons tous les deux pour que je le raccompagne à la porte. Nous nous quittons dans un salut maladroit et je retourne me coucher dans la foulée.

Quand je ressors de ma cabine pour la première fois le jour suivant, je suis un peu gênée à l'idée de croiser les commandants qui m'ont vu lors de cette crise. Je suis vite rassurée en constatant qu'ils n'abordent pas le sujet. Leurs regards sont chacun sous-tendus de paroles silencieuses mais d'un air bienveillant. Je sais qu'ils ne reviendront pas dessus à moins que je ne décide de le faire moi-même et je les en remercie. En arrivant sur le pont, je découvre Izou, Thatch, Ace et quelques membres de la deuxième flotte devant père.

- C'est à quel sujet ? Dis-je en m'approchant.

- La paternel nous envoie en mission, me répond Teach.

- [.. ] explorez-là, nous ne sommes même pas certains qu'elle soit habitée. S'il y a une population recontactez-nous, ils pourraient vouloir bénéficier de ma protection, nous viendrons sur place.

Se relever sans jamais oublierOù les histoires vivent. Découvrez maintenant