STALKER. 19

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Je te suivais, mais cette fois ce n'était pas Emma.
C'était Antoine Klein.

Les moments dans lesquels je te voyais Emma, faire ta vie ou bien les moments où je te regardais sans que tu ne t'en aperçoives me manquent.

Mais on ne peut pas tout avoir.

Il était tard du soir, aux alentours de dix-neuf heures trente, et ce petit studieux sortait de la bibliothèque universitaire.
De ce fait, je n'ai pas pu rentrer à la maison et je n'ai donc pas pu te voir Emma.
C'était long et tu me manquais si fort.

En plus de cela, tu n'as toujours pas mangé par ma faute, mais ne t'inquiètes pas, je me dépêcherais de finir mon affaire.
Excuse-moi.
Tu dois terriblement avoir faim.

Je te suivais toujours et encore, tu te rendais sûrement chez toi dans l'optique de finir cette journée.
Journée qui a dû être angoissante pour toi, non?

Je regardais le ciel, ce ciel sombre parsemé d'étoiles, c'était si beau, puis la lune, était cette fois-ci en forme de croissant.
Elle nous éclairait très peu, et les lampadaires n'éclairaient pas totalement bien également, elles diffusaient cette lumière orange.

Ce qui m'arrangeait à vrai dire.

Après pas loin dix minutes de marche rapide, oui marche rapide puisque j'imagine que le froid du soir devait frigorifier ce petit Antoine, celui-ci se stoppait et se dirigeait vers une maison.

Une maison qui me procurait de la jalousie.
Comparée à la mienne, celle-ci était des plus belles et des plus propres.
Antoine, devais-tu dire merci à papa et à maman?

J'étais bien différent de toi visiblement, mes parents à moi, ne m'ont jamais soutenu.
Ils sont partis et m'ont laissé.

Seul.
J'étais seul pendant des années, et je le reste.

Et lorsque je vois cela, ça me rends morose de savoir que des gens quelconque ont pu vivre dans un bonheur éternel.
Que des gens ont connu un bonheur, tout simplement.

Pourquoi tout le monde n'a pas pu connaître ce sentiment?
Pourquoi tout le monde ne peut pas en bénéficier?
Pourquoi?

La vie serait beaucoup plus belle ainsi, pourquoi faut-il toujours des complications, des obstacles? Des périodes sombres et douloureuses?

La vie est dure.
Vivre est dur.

Mais revenons à nos moutons.
Que pourrais-je bien te faire Antoine Klein?
Question ridicule, puisque j'avais déjà la réponse à celle-ci, cette chose allait être efficace et elle n'allait pas trop loin.

Quelque chose qui devra t'abîmer psychologiquement.
Le mental des personnes est fragile et facilement touchable.

Les individus sont faibles, tous autant qu'ils soient.

C'est pourquoi je devais attaquer là où ça faisait mal.
Oui, c'était la seule solution.

Je sortis alors cet objet de mon sac, un objet qui t'appartenait Emma.
Je me suis permis de le prendre, j'espère que tu ne m'en voudras pas.

Quelle était la probabilité pour qu'Antoine le reconnaisse?
Cent pour cent.

C'était ce gilet fourni par ton club de badminton, dans lequel était floqué ton prénom: Emma.
Avec cela, cet imbécile ne devra pas chercher bien loin l'origine de ce vêtement, enfin j'espère.

Je le posais devant le perron, sonnais et m'empressais de partir.
C'était dommage, j'aurais bien voulu voir sa réaction, mais bon ce n'est pas le principal.
Le principal était qu'il comprenne le message que j'avais pris soit d'écrire directement sur le dos du gilet:

'Arrête maintenant, sinon...'

C'était en courant vers ma voiture garée non loin d'ici, que je prenais conscience de tous les risque pris pour toi Emma.

Beaucoup trop de risque...

J'étais toujours là pour toi, et je le serais toujours.
J'étais toujours là pour nous, et je le serais toujours.

Je t'aime. 

Je t'aime pas.  STALKERWhere stories live. Discover now