Chapitre 2

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Comme prévu, cela fait 3 heures que nous sommes bloqués dans ce van, les crocs morts affamés autour, tapant sur les vitres quand le chien aboyait. Mais leur nombre est surprenant. Je ne me souvenais pas en avoir vu autant. Le problème, c'est que tant qu'ils resteront là, il m'est impossible de bouger. Et si ce sont des crocs morts de la ville, ceux que j'ai vus hier,  viennent de l'extérieur, ils arriveront bientôt et dans ce cas, je serai vite fichue. 

-Bon, le chien, va falloir m'écouter, d'accord ? 

le chien ne bougea pas, affaibli et maigre, il semblait mourir de faim et ne faisait que trembler.

-On va se sortir d'ici, mais avant, tu vas devoir manger, d'accord ?

Le chien leva la tête en entendant le son du sac où se trouvait le lapin. Je partageai la patte en deux pour en manger un peu. Je lui lançai sa part et, sans surprise, il sauta dessus.

Mon père se moquerait de moi s'il était là. Je ne partage jamais ma nourriture, encore moins avec un chien. Mais la solitude de ces derniers mois était tellement insupportable que la présence du chien était presque rassurante.

Il n'avait pas de collier ni de tatouage. C'était bizarre. Il a peut-être perdu son collier. Les chiens errants n'étaient pas communs ici. La ville était toujours propre. Cela ressemblait à une ville parfaite à l'époque.

Les morts ne faisaient que grogner dehors et me donnaient la nausée. Leurs visages ensanglantés me dégoûtaient. Certains passaient à quelques centimètres de la vitre. Je détestais ça. Ça n'était pas arrivé depuis le début de l'épidémie. Je m'étais habitué à n'en croiser qu'un par semaine, tout au plus. Et là, une dizaine tournait autour du van.

Je retournai mon regard près du chien qui avait fini de manger. C'était le moment d'agir. J'ouvris la fenêtre au niveau du toit et montai de sorte à être à une assez bonne hauteur pour trouver une solution.

Le vent me glaçait le visage.

Les crocs morts, me voyant, se ruèrent au niveau du van, le secouant. Le chien grognait et moi, je me tenais difficilement, sentant mes jambes trembler.

Je dirigea mon visage au loin, cherchant un lieu à l'abri. Mon regard se dirigea vers le garage à moto. Cet ancien garage était très souvent fréquenté et organisait de grosses courses à l'époque.

Le volet était baissé mais pas jusqu'au bout, laissant une ouverture assez grande pour que je puisse me glisser dessous et refermer. Mais pour ça, il faudrait que je l'atteigne. Il était à une dizaine de mètres, pas très loin, mais je devais aller vite et surtout faire diversion.

Je redescendis dans le van, mis tout ce qui me tombait sous la main dans le sac et le jetai sur mon dos. J'ouvris la boîte à gants et récupérai le pistolet qui était à l'intérieur. Il était chargé, à mon grand bonheur. Maintenant, il ne restait plus que le chien...

- ok le chien tu m'écoute bien

Le chien me regarda et je continua de lui expliquer le plan comme si il pouvait me comprendre.

- tu va devoir courir vite vers le garage tu comprend?  tu dois courir et pas t'arrêter .  

Comme s'il m'avait compris, le chien se mit devant la porte, prêt à partir. Sans hésiter, je donnai un grand coup de pied dans la porte et le chien partit en courant, se faufilant entre les jambes des crocs morts. Certains commençaient à entrer dans le van et je me précipitai sur le toit. Une fois en haut, je regardai le chien courir et s'arrêter près des portes du garage. Il me regarda en aboyant, comme pour m'appeler, et je décidai de sauter. Je retombai par terre et me mis à courir le plus vite possible, esquivant leurs mains qui essayaient de m'agripper.

Le volet était à quelques mètres, je jetai mon sac qui glissa en dessous et me laissa tomber dans une glissade jusqu'à passer dessous. Le chien se faufila également dessous et je me précipitai sur le volet pour le fermer complètement. Plongé dans une grosse obscurité, je cherchai l'interrupteur de la lumière. Ma main glissa sur le mur et je le trouvai enfin.

La pièce s'éclaira soudainement d'une grosse lumière blanche. Je scrutai les alentours mais rien. Nous étions bien seuls dedans. Mes yeux passaient de moto en moto, toutes plus belles les unes que les autres. J'ai toujours rêvé d'en avoir une.

Il n'était que milieu d'après-midi et la fatigue commençait à venir. Je devais récupérer mon van au plus vite, mais je pense ne pas le retrouver avant demain. Les crocs morts continuaient d'avancer, certains passaient très près du garage, d'autres regardaient par la fenêtre, m'obligeant à me coller contre le mur sous la fenêtre et à ne pas faire de bruit. Ce n'était que le début d'une affreuse nuit, et dire que ce n'était que la première vague.


Je me dirigeai vers une porte au fond de la pièce. Si je me souviens bien, c'était le côté bar.

Je venais souvent ici à l'époque avec mon frère. À mes 16 ans, j'ai décroché un petit job ici. Je rigolais beaucoup avec les habitués, mon frère passait très souvent et nous regardions les motos en rêvant de pouvoir en conduire une un jour. Parfois, nous jouions au billard ou regardions les matchs de rugby. Je ne comprenais jamais rien, mais j'aimais passer du temps avec mon grand frère.

Les larmes me montèrent aux yeux, les souvenirs de ces moments de fête reviennent. Tout est parti en fumée... tout.


 Il me manque tellement.

Ni une ni deux, j'ouvris la bouteille et bus sans m'arrêter. Je voulais oublier, les larmes coulaient sans s'arrêter, des sanglots m'échappaient. J'étais seul... seul depuis un peu plus d'un mois. Seul, et je perdais espoir. J'enchaînais les verres et les bouteilles. Je voyais flou, tout autour de moi paraissait faux. Même les aboiements du chien sonnaient faux. Et puis plus rien, mon corps tomba sur le sol. Ma tête cogna et le noir complet.






































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⏰ Last updated: Apr 09 ⏰

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