Chapitre 44 - JAMES POTTER

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C'était étrange de voir quelqu'un parler contre son gré, comme si une force invisible l'obligeait à répondre avec précision à toutes les questions qu'on lui posait. Pourtant, le braconnier continuait à les regarder avec rage. Mais, malgré ce regard noir et cette mâchoire crispée par le dégoût, le braconnier répondait à chaque question que Patricia lui posait.

Et des questions, elle en avait à lui poser ! James en perdit rapidement le fil. Heureusement, Patricia avait sorti un petit carnet muni d'une plume enchantée qui s'occupait de prendre en notes tout ce que leur racontait leur prisonnier soumis au Veritaserum.

Lorsque l'interrogatoire se termina, les trois heures du matin s'approchaient à grands pas. Il faisait plus sombre que jamais dans cette petite ruelle venteuse de Pré-au-Lard.

- Goldman a mis le paquet pour protéger ce coffre, maugréa Patricia tout en regardant les notes que sa plume enchantée avait prise pour elle, Wandcaster doit lui verser une véritable fortune pour qu'il se donne tant de mal. Des Détraqueurs, des Viskouzels dans un conduit rempli d'une eau glacée, un coffre qui ne s'ouvre qu'avec la baguette et l'apparence de Goldman... Ça va être compliqué.

- Compliqué ? souffla Peter. Tu veux dire impossible, oui !

James n'écoutait cette conversation que d'une oreille distraite. Il s'était approché du sac en cuir que le braconnier avait laissé tomber sur le sol quand il l'avait attaqué. Une lueur dorée sortait de l'ouverture et il ne put s'empêcher de regarder dedans.

- Rien n'est impossible, Peter, disait Patricia avec patience dans son dos, nous savons ce que Goldman a mis en place pour protéger la Rose du Chaos, nous devons maintenant mettre en place une stratégie pour...

- Une stratégie ?

C'était la voix du braconnier qui venait de parler. Il eut un éclat de rire sauvage.

- Une stratégie, siffla-t-il, vous me faites bien rire, les mômes. Personne n'a jamais réussi à braquer la Pierre Philosophale et ce n'est certainement pas cinq boutonneux dans votre genre... Ah !

Sirius avait, semblait-il, frappé le braconnier pour le faire taire. James, les ignorant toujours, regardait l'intérieur du sac d'où jaillissait cette vive lumière dorée. Cette lueur venait, comme il l'avait déjà deviné, des Fées d'Orgeon que cette enflure avait enlevées.

- Toute cette sécurité ne m'a pas l'air plus dingue que ce qu'on a traversé pour nous rendre à la Cave maudite, disait Sirius dans son dos, et on a fait ça alors qu'on était tous les quatre en troisième année.

- Je ne veux pas être aussi défaitiste que Peter, répondit Remus, mais la sécurité qu'il y a autour de la Rose du Chaos est une autre paire de manche que des épreuves vieilles d'un millénaires censées protéger une Cave maudite. Quand des hommes veulent protéger un tas d'or ou une arme de destruction massive, ils sont prêts à tout.

- Personne n'a dit que ce serait facile...

Les Fées d'Orgeon étaient comme James se l'était imaginé. Elles étaient petites, assez pour tenir dans le creux d'une main. Elles avaient toutes une apparence humanoïde, masculine comme féminine. Mais leur peau était dorée et luisante. Leurs ailes, translucides et repliées dans leurs dos semblaient couvertes d'une poudre dorée qui émettait la plupart de la lumière que ces êtres renvoyaient.

Voir des Fées d'Orgeon devait être un beau spectacle, habituellement. Pourtant, rarement James n'avait vu une image aussi triste. Elles étaient toutes terrifiées, apeurées, tristes et perdues, serrées les unes contre les autres, amaigries, blessées pour certaines à qui il manquait une aile ou de la poudre... Elles donnaient toute l'impression de s'éteindre à petit feu dans cet immonde sac.

Les Maraudeurs et le Maître des Corbeaux (tome 7)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant