T'inquiète, pas je vais mal (texte avancé)

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Jour 1 d'une amitié vouée à l'échec

Je me souviendrai toujours de la manière dont elle est entrée dans ma salle de classe. Une jeune fille, très jolie avec des yeux d'un bleu glaçant, un visage ovale et un nez droit. Il ne lui manquait que deux choses pour être parfaite: des cheveux qui, j'en suis persuadée, aurait été de la couleur du charbon, et des sourcils.

Lorsqu'elle entra, elle resta debout en attendant qu'on lui dise quoi faire, fixant le fond de la salle en ayant l'air de le foudroyer. Le mur était jonché d'affiches et, parmi elle, celle qui ressortait le plus était une affiche qui disait « la légende de l'enfant qui combattait la maladie avec un crayon n'est pas une légende ».

La professeur lui demanda de se présenter, ce à quoi la fille au regard glaçant répondit une phrase qui me pétrifia:
-Je m'appelle Olivia, mais vous pouvez aussi m'appeler la pédale, la salope, la malade, la chienne, le crâne d'œuf, la...
Elle fut interrompue par madame Cook, mais, elle avait réussi à installer un blanc dans la classe, ce qui était rare. Notre enseignante parcourait la classe, à la recherche d'une place libre, et, j'eu beau la regarder avec intensité, elle la plaça sur un bureau, éloignée des autres adolescents boutonneux, ce qui, je crois, arrangeait beaucoup Olivia.

Je commençais à griffonner sur un morceau de papier, je ne dessinais pas très bien, mais ça me détendait. Le cours passa, lassant, comme à son habitude. Lorsque nous sortimes, je surpris une discussion entre madame Cook et La nouvelle. Les seuls mots que je retint de cette conversation furent « poli », « malade » et « droit » j'en conclue que ma professeure lui avait fait la morale sur « son comportement de malade »

Je dois avouer qu'elle m'avait bluffé. Je doutais que personne n'oserait l'embêter d'ici la fin de l'année. La voyant sortir de la classe comme si de rien n'était, je me décidais à aller lui parler. Nous eûmes une discussion d'environ deux minutes durant laquelle elle esquivait mes questions avec l'agilité d'une personne qui aurait passé sa vie à mentir.

La récolte d'informations sur cette magnifique personne fut maigre. Elle aimait bien le bleu, les échecs et détestait les crabes.
Elle parti vers son prochain cours tandis que je partais vers le mien en me demandant si elle referait la même entrée, brutale, violente et pourtant si réfléchie, que lors de notre première rencontre.

Le reste de la journée se passa sans autres anomalies et je rentrais chez moi, comme à mon habitude. Le seul changement fut que mon esprit divaguait énormément sur cette intrigante jeune fille dont la beauté n'égalait que l'arrogance.
En arrivant au lycée le lendemain matin, j'eus la malheureuse surprise de ne pas y trouver Olivia. J'aurais aimé lui parler et en savoir plus sur elle, mais elle ne m'aurait sans doute pas fait le synopsis de sa vie.

Plus tard dans la journée, elle entra dans ma salle de cours. L'enseignant, d'habitude impulsif et criant beaucoup, la fis s'asseoir dans le plus grand des calmes avec une lueur de tristesse- non... de pitié dans les yeux.

Elle était studieuse d'après ce que j'avais pu observer, elle avait une soif d'apprendre inépuisable. Pourtant, elle ne savait presque rien... je crois pouvoir affirmer qu'elle avait tout pour elle. Je mourrai d'envie de me rapprocher d'elle, mais elle ne voulait pas, elle était solitaire, et cela lui plaisait.

Jour 8 d'une amitié vouée à l'échec

Une semaine s'était passée depuis l'arrivée d'Olivia, et nous nous étions rapidement rapprochées. Si bien qu'un jour je me décida à lui demander de m'accompagner jusqu'à chez moi, ce qu'elle fit. Nous parlâmes durant tout le long du trajet et j'en vins à la question fatidique: pourquoi n'avait-elle pas de cheveux ? Encore une fois, elle évita le sujet en commençant une discussion sur une recette d'ortolan farci au truffes du Périgord.

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⏰ Last updated: Apr 17 ⏰

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