Chapitre 1 : Partir

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Je quittais ma ville sans un seul regret. Il n'y avait plus rien pour moi et ma vie ne me manquerait pas. Je pris donc mes valises et observais une dernière fois mon grand appartement. Je ne devais pas y penser mais tous les sentiments et les portions de vie que j'avais accumulés dans cette maison refirent surface. C'était du passé bien sur. Mais j'en tremblais de tristesse et de rage... C'était si proche et si loin en même temps.
"Je sais que c'est dur Them mais il faut y aller maintenant."
Je regardais mon frère. Il était le seul que je ne voulais pas oublier dans cette ville. Malheureusement il ne m'accompagnait pas avec mon père ou "le géniteur inexistant". Il avait désormais 22 ans et allait habiter notre appartement à lui tout seul.
Je l'enviais. Il n'avait pas peur des souvenirs et regardait l'avenir.
"Je ne veux pas Romain, je ne peux pas... Ne m'abandonne pas, pas avec lui."
Il me devisagea avec cet air triste que je connaissais si bien.
"C'est le meilleur moyen pour un nouveau départ, souffla-t-il"
Il me serra dans ses grands bras. Je sentais que jamais il n'avait désiré de tels adieux.
"Prends soin de toi, je murmurai, et appelle moi pour la réponses de tes examens.
-Rassure toi."
Je me retournai le regard vague et fermai la porte. Mon père m'attendait la cigarette à la main prés de la voiture.
"Tu es prête poulette?
-Déjà je ne m'appelle pas poulette et sache, Paul, que je ne supporte pas la cigarette."
Il me regarda ahuri.
"Tu as du culot jeune fille. Ce n'est pas parce que nous ne nous sommes pas vu depuis longtemps que tu dois me parler de la sorte, me reprimande-t-il
-Très bien Paul.
-Mais pourquoi tu m'appelles Paul ?
-Tant que tu fumeras la cigarette je t'appellerai par ton prénom.
-Bien quel accueil, dit-il en riant."
Je commençais à rire. Mais pourquoi je riai? C'était mon père je le savais. Il m'avait mise au monde. Il m'avait cajolé, aimé... Jusqu'au jour où il avait trouvé une autre femme que ma mère. Une plus jeune, une bimbo, une blonde devergondée. Il avait déménagé a l'autre bout du continent au Mexique a mes 5 ans et on n'avait presque plus entendu parlé de lui.
Je rentrai dans la voiture en claquant la porte me remémorant tous les souvenirs que mon père et moi avions en commun.
A mes 7 ans, il était revenu me voir. Avec maman, il n'etait pas en bon terme. Il l'avait mérité. Il était parti comme un voleur. Il nous avait abandonné elle et moi avec très peu d'explications le plus vite possible. J'avais perdu mon père et elle avait perdu un mari aimant. Ça ne s'oubliait pas. Comment aurait-elle pu lui pardonner?
Donc il était arrivé comme une fleur. Il disait qu'il voulait passé plus de temps avec moi et mon frere. Qu'il avait eu tord de déménager si loin. Que je mon frere et moi on lui manquaient. Après tout, j'étais sa poulette... Et Romain etait son amour. Ma mère avait accepté et j'avais donc passé quelques semaines formidables avec lui.
Puis il nous avait ramené. Il avait laissé un chèque et le lendemain il était parti. Il était revenu à mes 11 ans. Ma mère était furieuse après lui. Moi je ne comprenais pas alors je ne lui en voulais pas et je passais du temps avec lui. Mon frère avait 16 ans et il ne voulait pas voir affaire avec lui. Ensuite mon pere s'était envolé, encore.
A partir de ce moment la, je l'ai haï du mieux que j'ai pu. J'étais pire que mon frère. Je jurais que si il revenait, je lui ferais la tête au carré. Ma mère ne faisait pas attention à mes menaces. Elle l'avait oublié. Pas ses actes mais la peine qu'il lui avait causé. Elle etait heureuse avec nous. Nous n'avions pas besoin de lui.
Il était revenu à mes 15 ans, le jour de mon anniversaire. Je m'étais calmée. Je ne l'aimais pas mais je ne le détestais plus. Il m'avait proposé de venir habiter avec lui. Bien sur, il pouvait toujours rêver. Alors j'avais dit :"Une autre fois peut-être" alors je que j'étais sûre qu'il n'y aurait pas d'autre fois. Jusqu'a ce que...
"Alors... Pas trop triste de quitter Washington?"
Nous roulions depuis plusieurs heures maintenant et je n'avais pas du tout la notion du temps. C'était la première fois que nous avions une vraie conversation.
"Non, il n'y avait rien pour moi la bas. Romain s'y plaît lui.
- On ne parle pas de Romain on parle de toi poulette."
Il me fit un clin d'oeil et jeta sa cigarette par la fenêtre.
"Depuis quand tu fumes? Questionnais-je
-Oh... Je ne fumes pas vraiment c'est juste quand j'ai des coups de blues tu vois.
- Non je ne vois pas.
-Ah je te reconnais bien il faut toujours qu'on explicite avec toi hein!"
Je ne répondis rien.
"La mort de ta mère m'a affecté plus que je le pensais, c'est tout, lacha-t-il
-Vous n'étiez pas en bon terme.
-Oui mais j'ai aimé ta mère et j'ai vécu à ses côtés. Sa perte est un grand choc pour moi. Pas aussi grand que pour toi je sais..."
Je n'avais jamais imaginé que mon père soit aussi sensible. Mais après tout comment je pourrais le juger? Je ne sais rien de lui... Il avait raison. Maman avait fait partie de ma vie a tous les deux. Plus de la mienne évidemment. Mais l'Amour ça ne peut pas s'oublier.
"J'espère que ça ne te dérange pas de venir vivre avec moi. Ça doit être un grand changement...
-Je suppose que je n'ai pas le choix, repliquais-je
-Themis..., souffla-t-il"
Je m'en voulais d'être si désagréable avec lui mais je ne pouvais pas m'en empêcher. J'allais devoir cohabiter avec lui. Il fallait que je commence à le considérer comme mon père et non comme un ennemi...
"Excuse moi... Tu n'as juste pas été très présent dans ma vie.
-Je sais et je suis désolé.
-Vraiment?
-Oui plus que tout... J'aurais voulu... Bon, se reprit-il, ne parlons plus du passé. Le futur a Mexico te conviendra.
-Attends mais je serais obligé de parler espagnol?
-Mais non, me dit-il, je t'ai déjà inscrite dans un lycée ou l'on parle seulement anglais.
-Ouf j'ai vraiment eu peur!
-Tu verras tes amies de Washington ne te manqueront même plus!"
Il ne savait pas à quel point il avait raison.

Hey! Voilà mon premier chapitre! :) Dites moi ce que vous en pensez dans les commentaires surtout et si ça vous plaît!

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