19.

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— Je sors avec Damien, a prévenu Hayden en sortant avec empressement de la salle de bain, les sourcils froncés.

Il semblait furieux, ce qui n'a échappé à aucun de nous trois. Zoran, Izaan et moi avons échangé un regard circonspect.

— Il s'est passé quelque chose ? a lancé Zoran.

Hayden a nié, paraissant ne pas vouloir en parler.

— Tu n'as même pas déjeuné, s'est interposé Izaan en se levant pour le retenir, mais Hayden était déjà hors du cabanon.

— ... N'est-il pas charmant ? C'est toujours un plaisir de discuter avec lui, a sifflé Zoran en piquant avec véhémence dans son assiette.

J'ai regardé l'heure. Il me restait encore quelques heures avant de devoir me rendre chez les Ricci.

— L'été va bientôt prendre fin.

Le simple fait de songer aux bancs de la fac m'a donné la nausée.

— Ne parle pas de choses qui fâchent, ai-je lancé à Izaan en tapant dans sa chaise.

Il m'a offert un grand sourire avant de saisir un pied de mon assise et de me tirer vers lui.

— De quoi veux-tu qu'on parle alors, hmm ? Oh, je sais, du fait qu'on devrait se faire plus de rendez-vous. Et plus d'orgie. Surtout plus d'orgie.

J'ai secoué la tête en riant.

— Hayden est parti et maintenant, tu deviens intenable, c'est ça ?

Il a passé sa main dans mes cheveux.

En les lissant, nos cheveux étaient enfin similaires, même si les siens étaient toujours plus longs.

— On a beau se voir tous les jours, tu me manques. Tu as assez d'argent non, tu ne veux pas démissionner ?

J'ai secoué la tête.

— Si je démissionne, je n'aurai rien à faire jusqu'à la fin septembre et puis, je m'amuse bien, ça me fait bouger.

Il a fait la moue avant de retirer sa main de mes cheveux. Je me suis penchée pour lui embrasser la joue tout en enroulant mes bras autour de ses épaules, le pressant contre moi.

— Ce n'est pas simple la vie d'adulte. Putain de capitalisme de merde. Tout ça, c'est la faute de Macron !

— Macron ? Le président français ? Nous sommes aux États-Unis, Nora, a ricané Zoran.

— Tout est toujours sa faute, ai-je insisté.

Il m'a regardé, les yeux pétillants d'amusement alors qu'Izaan me rendait mon étreinte.

Même pour leur bien, jamais je ne pourrais les tromper. Ils m'étaient trop chers et sentir le toucher d'un autre ne ferait que me provoquer un sentiment d'écœurement.

Je n'étais pas une espionne entrainée à séduire et à retenir mes sentiments, mon corps n'était pas mon arme, je n'étais qu'une jeune femme de vingt ans qui tentait du mieux qu'elle pouvait d'avoir une vie normale.

Tant pis si la mafia française voyait ma réserve comme une trahison.



J'ai été horrifiée de voir la voiture de Hayden devant la villa des Ricci. Pourquoi faire appel à lui ? Pour le torturer ? S'était-il rendu compte que la clé USB avait été falsifié ?

Les Ravages du Coeur | [20+]Where stories live. Discover now