1-Le Matin Du Grand Jour

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Le réveil sonna, il était 8h00, Florence Cassandre ouvrait péniblement un œil, il était trop tôt pour se lever un samedi. Puis soudain, elle réalisa : aujourd'hui Jules, son fils unique et adoré, épousait Lili, une jeune femme adorable qui avait pris une place importante aussi dans la vie de Florence. Il s'avèrait qu'elle était également la fille de Pascal, son capitaine, son adjoint au commissariat d'Annecy, et qu'elle était arrivée avec fracas dans leur vie à tous il y avait quelques années, à la recherche de son père, qu'elle ne connaissait pas.

La surprise avait été colossale pour Pascal, qui ignorait totalement qu'il avait une fille, a fortiori une fille de 20 ans. Les débuts avec Florence avaient été compliqués. En effet, elle voyait d'un œil suspicieux l'arrivée de cette jeune femme dans la vie de Pascal, qui était un peu plus que son adjoint pour être honnête, puis dans la vie de Jules, prenant la première place dans le cœur de ce dernier. Toutefois Florence avait fini par s'attacher véritablement à elle et c'était avec joie qu'elle voyait le couple s'unir pour la vie... Même si pour elle le mariage avait franchement perdu de son attrait depuis son divorce d'avec le père de Jules, Philippe. Elle n'avait plus jamais eu de relation très sérieuse depuis. Son dernier compagnon en date, Antoine, lui avait d'ailleurs reproché de ne pas être vraiment présente dans leur relation avant de disparaître pour accompagner un groupe dans le Kilimandjaro.

Après s'être étirée longuement, Florence se leva pour prendre un café avant de se préparer, la journée serait longue mais s'annonçait emplie de joie, même si Florence s'y rendait en solo.

Le réveil sonna, il était 8h00, Pascal Roche émergeait avec le sourire, sa fille Lili se mariait aujourd'hui avec Jules, qu'il avait connu alors qu'il était encore ado et qu'il considèrait un peu comme son fils. Après tout, c'était le fils de Florence, sa patronne et commissaire, mais surtout la femme pour laquelle son cœur battait depuis qu'il l'avait rencontrée 8 ans plus tôt. Certes, il avait eu des relations avec d'autres femmes pendant ces 8 années, mais aucune n'avait su faire battre son cœur comme Florence... Florence... Ses beaux yeux d'azur, son sourire parfois large, parfois timide, sa force, sa fragilité que parfois elle n'osait montrer qu'à lui, sa mauvaise foi aussi... Pascal se leva en souriant à la perspective de passer cette journée en grande partie avec elle. Lui aussi irait seul à ce mariage, il etait séparé de Sarah depuis peu, il avait espéré oublier ses sentiments pour Florence en sortant avec elle mais cela s'était révélé un échec retentissant. Ils avaient fini par se séparer en constatant que leur relation ne menait nulle part.

Chacun chez soi démarrait la journée en pensant à l'autre et à cette journée qui allait voir s'unir leurs enfants. Ils avaient beaucoup œuvré pour ce mariage, leurs enfants étant partis au Laos pendant une longue période, car Lili effectuait des fouilles archéologiques dans ce pays. Ils avaient hâte de voir se concrétiser tous les efforts et les choix qu'ils avaient dû faire pour que cette journée soit à la hauteur des espérances de leurs enfants.

Normalement, tout était prévu, le mariage se déroulerait à la mairie d'Annecy, puis les invités se rendraient dans une ancienne ferme reconvertie en auberge de charme dans les hauteurs. Le lieu avait été entièrement privatisé pour la noce, l'essentiel des invités dormirait sur place, ce qui permettrait à toutes et tous de passer une soirée et une nuit festives, sans la contrainte de reprendre le volant, puis de passer ensemble une journée plus décontractée le lendemain.

14h00 : Pascal sonnait chez Florence. Ils avaient convenu que Pascal passait prendre le bouquet de Lili chez Florence qui était allée le chercher le matin, avec la boutonnière qui devait être portée par Jules.

Florence lui cria d'entrer, elle finissait de se préparer. Pascal et Florence arrivèrent en même temps dans le salon et marquèrent un temps d'arrêt, l'un et l'autre sous le charme de leur vis à vis... Pascal était élégant dans un smoking classique mais dont il avait laissé les derniers boutons de la chemise blanche ouverts et son tatouage était visible dans l'encolure, Florence était plus que jamais sensible à son charme un peu voyou.

De son côté, Pascal admirait visiblement sa commissaire, vêtue d'une robe fourreau en soie vert émeraude, avec une fente qui montait jusque sur la cuisse. Ses boucles rousses étaient plus ou moins disciplinées dans un chignon flou, laissant apparaître des boucles d'oreilles pendantes, mettant en valeur son cou longiligne.

Le temps sembla s'arrêter, comme souvent lorsque le regard chocolat de Pascal se noyait dans le regard d'azur de Florence... Au bout d'un temps indéterminé, ils se reprirent, se sourirent doucement et Pascal agita le noeud papillon qu'il tenait à la main.
- Florence, pourriez vous m'aider ? J'avoue ne pas avoir réussi à nouer cet engin de torture...
Florence rit, s'approcha de lui et s'empara de l'accessoire.
- Mon cher, lorsque vous porterez des chaussures comprenant chacune 10 cm de talon, vous saurez ce que sont des engins de torture !

Florence passa le tissu autour du cou de Pascal puis ferma les boutons de la chemise restés ouverts, effleurant sa peau au passage. Pascal retint sa respiration en sentant les doigts délicats presque caressants, tandis qu'un frisson le traversait. Florence noua le tissu, troublée par la proximité de Pascal, sentant son souffle chaud à quelques centimètres de sa joue. Elle sentait aussi ce parfum viril et boisé qu'il portait depuis qu'elle le connaissait, il n'en avait jamais changé. Pour elle cette fragrance représentait un curieux mélange de sécurité et d'excitation car elle personnifiait ce que Pascal représentait pour elle. Elle finit par s'écarter, chacun lâcha un soupir... De soulagement ou de frustration... Qui pouvait le dire...

- Voilà Pascal, vous êtes parfait pour escorter votre fille. En parlant de votre fille d'ailleurs, vous pouvez prendre son bouquet, il est sur la table du salon. Jules est encore dans la salle de bain, il finit de se préparer. Nous vous rejoignons à la mairie dans 45 minutes comme prévu dit elle avec un large sourire.

Pascal prit le bouquet de pivoines et jeta un dernier regard admiratif à Florence, avant de s'éclipser pour aller chercher sa fille qui avait dormi et s'était préparée chez sa témoin.

Cassandre et Roche : Mariage Champêtre Où les histoires vivent. Découvrez maintenant