Une bonne séance de sexe, une bonne douche, une bonne morsure, à présent tout son corps lui semblait agréablement détendu. Le sang de son amant courait dans ses veines, revigorant. Natasha tourna le robinet, et l'eau cessa de l'arroser. Un courant d'air froid la saisit quand elle ouvrit la porte de la cabine. Elle se hâta de s'enrouler dans une grande serviette pour se sécher.
Elle revint de la salle de bain, nue. Le jeune homme sur le lit suivit du regard son corps aux courbes généreuses.
— Tu as trouvé quelqu'un pour ta coloc, au fait ? demanda Jay en engouffrant une énorme bouchée de pizza.
— Oui !
La jeune femme se laissa tomber sur le lit à côté de lui et ramena le drap sur elle, même si elle n'avait pas froid. Son amant du soir grignotait sa pizza, jambes allongées et croisées, adossé à la tête du lit, éparpillant des miettes autour de lui. Elle fronça le nez en les balayant. Elle appréciait assez Jay pour coucher avec lui régulièrement, mais il avait quelques habitudes pas très ragoûtantes, comme celle-ci, manger au lit.
— Une jeune femme très sympa, continua-t-elle pour le taquiner un peu. Rousse, cheveux longs, des yeux bleus, un grain de beauté juste au-dessus de la lèvre. Très sexy. Une vraie poupée. Elle s'appelle Alyona.
— Oh. Je dois être jaloux ?
— Tu es jaloux de tout le monde, de toute façon, rit-elle.
— Est-ce que tu vas coucher avec elle ?
Evidemment. Jay avait beau être policier, il avait des manières très cash et une façon bien à lui de s'exprimer. Cela plaisait à Natasha, en général. Il ne s'embêtait pas de fioritures.
Elle caressa doucement la ligne de son sternum du bout des doigts et embrassa le bout de son nez.
— Je ne couche jamais avec mes colocataires, c'est un de mes principes. Encore que ça ne me déplairait pas. Elle sent bon.
Il plaqua une main sur sa poitrine, écarquillant les yeux d'un air dramatique.
— Tu me fends le cœur. Je devrais être ton seul et unique plaisir.
— Dans tes rêves, chéri.
Il repoussa la boîte de pizza vide et d'un geste vif vint s'installer à califourchon sur ses hanches, l'emprisonnant entre ses cuisses. Elle se mit à rire.
— Tu es déjà partant pour un second round ? ça me va, dit-elle en se léchant la lèvre.
Elle était là pour se nourrir, mais cela ne voulait pas dire qu'elle ne pouvait pas en profiter pour s'amuser. ça tombait bien : elle aimait autant le sang qu'une bonne partie de jambes en l'air.
Le soleil était à peine levé qu'Arthur, désormais son ex-voisin, était déjà chez Alyona pour finir d'emballer et placer les cartons et les quelques meubles dans le coffre. Après un dernier café, ils se mirent en route vers le nouveau logement de la jeune femme. Il y avait quand même une bonne heure de route, qu'ils passèrent en plaisantant et en se remémorant des souvenirs.
Arthur allait lui manquer, réalisa Alyona tandis qu'il se garait devant l'immeuble. Des amis, elle n'en avait pas tant que ça.
Natasha les accueillit avec un grand sourire et les aida à décharger. Elle allait et venait avec vivacité, soulevant les boites comme si de rien n'était, pendant qu'Alyona et Arthur suaient sang et eau avec le canapé clic-clac dans l'escalier. Alyona ne put s'empêcher de remarquer que sa colocataire portait un débardeur vert profondément décolleté, et évidemment, elle rougit comme une tomate quand Arthur s'aperçut où son regard était fixé. Alyona se dépêcha de le guider vers sa chambre en pestant plus que nécessaire sur le poids de sa charge.

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Valse à six temps
Romanceune romance en trouple toute douce avec une touche de fantastique