Natasha ouvrit un œil. Il était environ une heure du matin. Qu'est ce qui l'avait réveillée ? Puis cela se reproduit : un gémissement.
Cela ne pouvait venir que de la chambre d'Alyona. Elle repoussa le drap et se leva, se dirigeant sans difficultés dans le noir. Un nouveau gémissement se fit entendre lorsqu'elle poussa doucement la porte de sa colocataire.
Alyona dormait, mais elle semblait agitée, et elle criait à présent. Il n'était pas difficile de comprendre ce qui se passait : elle faisait un cauchemar. Natasha s'approcha doucement, s'assit au bord du lit et caressa ses cheveux.
— Alyona ? appela-elle avec douceur. Alyona, tout va bien, réveille-toi.
Juste assez fort pour la réveiller, mais pas trop pour ne pas l'effrayer.
Alyona gémit encore, se tourna et entrouvrit un œil en sentant la main posée sur sa tête.
— 'Tasha, bredouilla-t-elle. C'est toi ?
— Evidemment. Qui d'autre ?
Alyona ne répondit pas et enfouit son visage dans l'oreiller. Natasha, qui caressait toujours ses cheveux, attrapa son épaule pour l'attirer vers elle. Dans un soupir, Alyona posa sa tête sur ses genoux et renifla.
— Je rêvais de... lui, dit-elle à voix basse. Je t'ai réveillée ? désolée.
— Ce n'est rien.
Natasha allongea ses jambes sur le lit, le dos calé contre le mur, et laissa Alyona s'installer confortablement, la tête sur son ventre. Sa peau était chaude, presque brûlante contre la sienne. Elle continua de la rassurer un moment, puis Alyona se remit à parler alors qu'elle ne s'y attendait plus.
— Lui. Mon ex. C'est à cause de lui que j'ai déménagé. ça fait un an qu'on est séparés et il continuait à venir devant ma porte tous les jours, à m'envoyer des messages, à me harceler. J'en pouvais plus de stress. La dernière fois, il a menacé mon voisin avec un couteau parce que je n'étais pas là, alors j'ai décidé de partir. J'ai changé de numéro de téléphone et de boulot.
— Il n'a pas intérêt à se présenter ici, celui-là, répondit Natasha un peu durement. Je saurais le recevoir, ne t'inquiète pas.
Elle ne supportait pas les violences domestiques.
Natasha sentit Alyona sourire contre son ventre et se détendre. Sommeiller, même, un peu. Elle commença à bouger pour se lever et la laisser se rendormir, mais le bras d'Alyona enserra ses cuisses.
— Reste, réclama-t-elle. S'il te plait.
La fragilité d'Alyona la touchait plus qu'elle n'aurait dû. Elles n'étaient que colocataires, et elle était sa chef.
Bon... Sa chef, au boulot.
Ce qui se passait à la maison restait à la maison.
Alyona ouvrit la couette et lui fit un peu de place, et Natasha se glissa dans le lit contre elle, la prenant dans ses bras pour lui permettre de calmer son anxiété. Elle sentit sa respiration ralentir et son corps se relaxer, tranquillement.
Puis elle sombra dans le sommeil à sa suite.
Ce soir-là, lorsque Natasha arriva chez elle après sa journée de boulot, elle fut accueillie par de la musique. De la musique trop forte dont les basses faisaient vibrer ses os, même à travers la porte fermée. Sa première pensée fut qu'Alyona avait organisé une petite fête sans l'avertir, ce qui la contraria.
Une fois dans l'entrée, elle enleva ses chaussures et posa son sac et ses clés. La musique semblait provenir de la chambre d'Alyona plutôt que du salon, et quelques instants d'attention lui suffirent pour s'apercevoir qu'elle était seule. Natasha fronça les sourcils en traversant le salon, notant quelques bouteilles de bière vides abandonnées sur la table basse. Alyona faisait la fête toute seule ? La vampire fronça le nez en ramassant une des bouteilles : de la bière aromatisée à la tequila. Et bien, si sa colocataire avait bu toutes ces bières toute seule, elle ne devait pas être très fraîche à présent.

VOCÊ ESTÁ LENDO
Valse à six temps
Romanceune romance en trouple toute douce avec une touche de fantastique