Neteyam x oolalyn = tp

Chapitre 16

Chapitre 16 : Le Froid qui Fond et la Tempête qui Se Lève

Le temps passait doucement au village des Metkayina, et peu à peu, le cœur de glace de Kael'khan commençait à fondre sous la chaleur de Pandora. Il était devenu plus réceptif, surtout grâce à Kiri, dont la curiosité et la douceur avaient percé sa carapace. Ils passaient de plus en plus de temps ensemble, discutant de tout et de rien, explorant les merveilles de la mer et de la terre.

Un soir, alors que le soleil se couchait sur l'horizon, Kael'khan et Kiri marchaient le long de la plage, leurs pas laissant des traces éphémères sur le sable humide. Le silence entre eux n'était plus lourd comme avant, mais doux, confortable. Finalement, Kael'khan s'arrêta, fixant l'horizon. Sa voix, quand il parla, était basse, presque hésitante.

"Kiri, il y a quelque chose que je dois te dire."

Elle se tourna vers lui, ses yeux dorés étincelant dans la lumière du crépuscule. "Quoi donc, Kael'khan ?"

Il prit une profonde inspiration, rassemblant son courage. "Je... je ressens quelque chose pour toi. Depuis un moment maintenant. Je n'ai jamais ressenti ça pour quelqu'un avant, et c'est... c'est effrayant pour moi. Mais je ne veux plus cacher ce que je ressens."

Kiri resta silencieuse un instant, ses yeux cherchant les siens. Puis, un sourire timide se dessina sur ses lèvres. "Moi aussi, Kael'khan. Je me suis sentie proche de toi dès le début. Tu m'attires, pas seulement par ton mystère, mais par la personne que tu es vraiment."

Les mots furent suivis d'un baiser doux, tendre, qui scella leur lien. Ce fut un moment de pur bonheur pour Kael'khan, une chaleur qu'il n'avait jamais connue. Mais ce bonheur ne dura pas longtemps.

De retour au village, Lo'ak et Neteyam, qui avaient observé la scène de loin, n'étaient pas contents. Bien que Kiri soit leur sœur adoptive, ils ressentaient une forte protection envers elle, et voir Kael'khan, qu'ils connaissaient encore peu, s'approcher d'elle de cette manière les rendait méfiants.

"Je n'ai pas confiance en lui," murmura Lo'ak, les sourcils froncés.

"Il est trop mystérieux, trop distant," ajouta Neteyam. "Je ne veux pas que Kiri se blesse."

Tsireya et Oolalyn, qui étaient à leurs côtés, tentèrent de les calmer. "Vous ne pouvez pas juger quelqu'un simplement parce qu'il est différent," dit Tsireya doucement, posant une main apaisante sur l'épaule de Lo'ak. "Kael'khan a traversé des épreuves, tout comme nous. Il a le droit de trouver le bonheur."

"Et Kiri est forte," ajouta Oolalyn. "Elle sait ce qu'elle fait."

Mais les tensions ne faisaient que croître. Neteyam et Lo'ak étaient agités, ne pouvant pas s'empêcher de se méfier de Kael'khan, malgré les efforts de leurs compagnes pour les apaiser. C'est alors qu'un événement inattendu fit irruption dans cette situation déjà tendue.

Oolalyn ressentit une douleur aiguë dans son ventre, la faisant chanceler. Elle tomba à genoux, une main pressée contre son abdomen. La douleur était intense, presque insupportable, et elle savait que quelque chose n'allait pas.

"Non... ce n'est pas possible," murmura-t-elle, son visage se crispant de douleur. "Je ne peux pas accoucher maintenant... pas encore..."

Tsireya, paniquée, se précipita à ses côtés. "Oolalyn ! Tiens bon, reste avec moi."

Neteyam, qui avait observé la scène avec une terreur croissante, oublia instantanément toute colère envers Kael'khan. Il se précipita vers Oolalyn, la prenant dans ses bras. "Oolalyn, je suis là," murmura-t-il, sa voix tremblante. "Ne t'inquiète pas, je suis là."

Lo'ak courut chercher de l'aide, son visage pâle d'inquiétude. Le village entier sembla s'arrêter, tous les regards se tournant vers Oolalyn alors qu'elle luttait contre la douleur. Ronal, la guérisseuse, fut rapidement sur les lieux, son expression grave.

"Elle doit être transportée immédiatement à l'abri," ordonna Ronal d'une voix ferme. "Nous devons tout faire pour retarder l'accouchement. Le bébé n'est pas encore prêt."

Neteyam, avec l'aide de Tsireya et Kiri, souleva délicatement Oolalyn et l'emmena vers la hutte où Ronal avait préparé un espace. Le silence dans le village était assourdissant, tous les Metkayina observant avec anxiété.

Ronal commença à préparer des remèdes et à donner des instructions précises. Oolalyn, malgré la douleur, essaya de rester forte, mais la peur pour son enfant était palpable. Neteyam, toujours à ses côtés, tenait fermement sa main, lui chuchotant des paroles réconfortantes.

Kael'khan, resté en retrait jusqu'à présent, s'approcha finalement, son visage marqué par l'inquiétude. Kiri lui prit la main, sentant la tension en lui. "Oolalyn est forte," murmura-t-elle. "Elle surmontera cela."

Kael'khan hocha la tête, serrant doucement la main de Kiri. Pour la première fois depuis longtemps, il se sentit impuissant face à une situation qu'il ne pouvait contrôler, mais il se promit de rester présent, pour Oolalyn, pour Kiri, et pour le clan qui l'avait accepté malgré tout.

La nuit tomba sur le village, et l'atmosphère demeura lourde d'incertitude. Oolalyn, épuisée par les douleurs et les efforts pour repousser l'accouchement, finit par sombrer dans un sommeil troublé. Neteyam resta à ses côtés, refusant de quitter son poste, tandis que Ronal veillait, observant les signes vitaux de mère et enfant.

Heureusement, les douleurs d'Oolalyn commencèrent à s'apaiser sous l'effet des soins de Ronal, mais l'inquiétude persistait. L'enfant à naître était fort, tout comme ses parents, mais les prochaines heures seraient cruciales pour déterminer si cette épreuve serait surmontée sans complications.

Dans cette atmosphère tendue, les liens entre les membres du clan se resserrèrent encore plus. Le danger les avait rapprochés, et désormais, chacun savait qu'il ne serait jamais seul face à l'adversité.

Le matin approchait lentement, apportant avec lui une lueur d'espoir. Les premiers rayons du soleil effleurèrent le village, et bien que la situation restât critique, l'aube apporta avec elle une promesse de renouveau et de force pour affronter ce qui allait suivre.