★ Louis et Harry, envoyés dans un camp de redressement, passent de la haine à une complicité inattendue.
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Je m'appelle Louis Tomlinson, j'ai 17 ans, et il y a une chose que je peux affirmer sans l'ombre d'un doute : je hais Harry Styles. C'est viscéral, comme une plaie qui ne veut pas guérir. Depuis des années, je suis coincé dans ce cercle vicieux où chaque interaction avec lui se transforme en une bataille, en une lutte pour prouver qui est le meilleur, qui est le plus fort. Cette haine, elle ne date pas d'hier. Elle a commencé au collège, autour d'une fille. C'est ridicule quand j'y repense, mais à l'époque, tout semblait graviter autour d'elle, autour de cette compétition absurde. Elle, c'était Emma. Elle avait ce sourire lumineux et cette façon de parler qui attirait tout le monde autour d'elle, comme un aimant. Et bien sûr, Harry et moi, on est tombés sous son charme en même temps.
À l'époque, on était amis, ou du moins on s'entendait bien. On traînait ensemble, on jouait au foot après l'école, on faisait les idiots comme tous les gamins de notre âge. Mais quand Emma est apparue, tout a changé. Harry a commencé à la regarder d'un autre œil, et je l'ai remarqué. Ça m'a mis mal à l'aise, comme si soudainement, il devenait un rival. Et lui, il a dû ressentir la même chose, parce que sans même qu'on se parle, il a commencé à me traiter différemment. Les petites piques innocentes se sont transformées en sarcasmes venimeux, les rires partagés ont laissé place à des silences tendus. Et Emma, elle ? Elle devait bien se rendre compte de ce qui se passait, mais elle ne faisait rien pour apaiser la situation. Peut-être qu'elle aimait l'attention, je ne sais pas. Toujours est-il que les choses sont devenues insoutenables.
À la fin du collège, Harry et moi, on ne se parlait plus. Chaque fois qu'on se croisait, les regards étaient chargés de mépris. Les mots, quand ils sortaient, n'étaient que des insultes déguisées en conversations banales. Le problème, c'est qu'on vivait dans une petite ville. On fréquentait les mêmes endroits, on avait des amis communs, et nos parents étaient amis aussi. C'était comme être enfermé dans une boîte, obligé de supporter la présence de quelqu'un qu'on déteste profondément. Nos parents essayaient de faire comme si de rien n'était, pensant que cette rivalité puérile passerait avec le temps. Ils ne savaient pas à quel point tout cela s'était envenimé.
L'année dernière, les choses ont vraiment dégénéré. On était tous les deux dans la même équipe de foot au lycée, et lors d'un match particulièrement tendu, Harry a fait exprès de me tacler durement. Je suis tombé de tout mon poids sur mon épaule, et la douleur a été immédiate. J'ai entendu les rires moqueurs de ses coéquipiers, et dans le feu de l'action, je me suis relevé, furieux. Sans même réfléchir, je lui ai foncé dessus. Ça aurait pu s'arrêter là, mais Harry, lui aussi, était prêt à en découdre. Il m'a frappé au visage, et tout est parti en vrille. Nos coéquipiers ont essayé de nous séparer, mais on était hors de contrôle. J'ai senti le goût du sang dans ma bouche quand son poing a heurté mon arcade sourcilière, mais je ne me suis pas arrêté. J'étais aveuglé par la rage. Je voulais lui faire mal, lui montrer qu'il ne pouvait pas m'écraser comme ça, qu'il ne gagnerait pas cette fois.
