Chapitre 6

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Le cours de M. Rille ne m’intéresse pas vraiment. Je veux dire, depuis que je subis du harcèlement, je n’arrive plus à me concentrer. À quoi bon écouter ?

Ma tête est posée sur mes bras, mes paupières fermées, jusqu’à ce que j’entende la voix de M. Rille.

— Mademoiselle Walker.

Je lève difficilement la tête et regarde M. Rille, essayant d’ignorer les regards des autres élèves.

— Oui... ?

— Vous viendrez me voir à la fin du cours.

J’hoche la tête, trop épuisée pour répondre. Ma camarade me fixe, et je ne sais pas ce qu’elle veut.

— Perle ? dit-elle.

— Mh... dis-je faiblement.

— Tu devrais rester chez toi... tu n’es pas dans ton état... Enfin, je ne te connais pas, mais tu n’as pas l’air...

Elle a raison. Je ne suis pas dans mon état. J’ai super mal au bras droit. Quand papa et Cassandre verront mon plâtre, que vont-ils dire ? Que vont-ils faire ?

Je ne sais pas...

Me frapper ? Encore et encore.

Je tourne la tête pour apercevoir les autres élèves, mes yeux se fixent sur Rey. Les miens sont bleus, et lui, il a des yeux noisette... c’est magnifique.

Rey me fixe bizarrement, mon regard s’ancre de plus en plus dans le sien. Nous sommes là, à nous regarder.

Même s’il a de beaux yeux et un joli visage, je ne dois pas oublier qu’il ne m’a même pas aidée quand Kate et Emma m’ont frappée. Tout le monde a vu... pourtant, personne n’a rien fait.

À ce moment-là, je pense à ma mère... Si elle était toujours là, je ne serais pas dans cet état.

La sonnerie retentit, tous les élèves sortent. Je range mes affaires et reste assise, car M. Rille veut me parler.

— Bon, maintenant que nous sommes seuls, peux-tu me dire ce qui se passe, Perle ?

— Rien du tout, pourquoi... ?

Il me fixe, et dans ses yeux, je lis de l’inquiétude.

— Perle. Je suis sérieux. Tu n’écoutes rien, tu ne parles pas, tu dors dans mon cours.

Je baisse les yeux, ne sachant quoi répondre. Aucun mot ne sort.

— Bon... euh, je dois appeler tes parents.

Je lève la tête, effrayée par cette réponse. Je tremble... non, pas ça.

— Mon père... ne peut pas... il est très fatigué...

— Perle ! On parle de ton année scolaire.

Année scolaire... Ils sont censés savoir que je me fais harceler depuis le collège, mais j’ai bien l’impression que non.

— C’est non négociable, ton père viendra à la convocation que je lui donnerai.

Purée... pourquoi ?!

Je regarde M. Rille avant de sortir. Lizzie m’attendait, et je ne comprends pas.

Lizzie m'attendait, son regard inquiet fixé sur moi.

— Oh Perle, est-ce qu'on peut parler un moment ? demanda-t-elle, hésitante.

Je la regardai, surprise par sa demande. Que pouvait-elle vouloir discuter avec moi ?

— Euh, oui... je suppose, répondis-je en me forçant à sourire.

Nous sortîmes de la salle ensemble, et elle m'emmena vers un coin plus calme du couloir. Je sentais le regard des autres élèves sur moi, comme si j'étais une bête de foire.

— Tu sais, je t’ai vue aujourd’hui, et... je m’inquiète pour toi. On dirait que tu as vraiment besoin d’aide, dit-elle, sincère.

Je me sentais prise au piège. Comment pouvais-je lui expliquer ? Comment lui faire comprendre que tout ce que je vivais était lourd, trop lourd à porter ?

— C’est juste que... j’ai des soucis, mais je vais m’en sortir, je te le promets, dis-je en évitant son regard.

Lizzie ne sembla pas convaincue.

— Écoute, je ne sais pas ce qui se passe exactement, mais tu n’es pas seule. Tu peux toujours me parler, d’accord ?

Je hochai la tête, mais au fond de moi, je savais que je n’étais pas prête à partager mes douleurs. Comment pouvais-je lui expliquer les coups, la honte, la douleur que je ressentais au quotidien ?

— Merci, Lizzie, je vais essayer, murmurai-je.

La sonnerie retentit, et nous retournâmes en classe. Je pris place à mon bureau, essayant de me concentrer sur le cours, mais mes pensées s’éparpillaient comme des feuilles au vent.

Les mots de M. Rille flottaient dans mon esprit. Appeler mes parents. Mon père, Cassandre... J’avais peur de leur réaction.

Je regardai Rey. Il était là, mais je ne pouvais pas oublier qu’il n’avait rien fait pour m’aider. Peut-être que, au fond, il ne se souciait pas de moi. J'avais encore ce besoin désespéré d'appartenir à quelque chose, mais chaque jour, cela semblait de plus en plus hors de portée.

Le cours se poursuivait, mais j’étais figée dans mes pensées. Je n'étais pas vraiment présente, et au fond, je savais que ça ne pouvait pas continuer comme ça.

La journée avançait lentement, et chaque minute était une épreuve. Je devais trouver une solution, un moyen de sortir de cette spirale sans fin. Mais comment ?

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Désolé du retard mes stars mais voilà le chapitre 6 de BF (très court sorry)

J'essaye de posté la suite dès que je peux mais je vous garantis rien avec la reprise des cours.

Bonne lecture , love you🤍

BEFORE FALLINGOù les histoires vivent. Découvrez maintenant