Trahison

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PDV Rafael :

J'arrache d'un coup sec l'affiche du mur de pierre.

Cinq cent écus.

Il en faudra beaucoup plus pour qu'un abruti ose s'approcher de moi et essaie de me ramener au quartier général de la Marine.

Je la chiffonne et la jette dans le caniveau.

Je me dirige ensuite vers une taverne, dont l'enseigne indique « Le Palais des Sens ».

Ironique, car c'est probablement l'endroit le plus mal famé de tout Terrenoire.

Les murs sont noirs de crasse et les rares fenêtres recouvertes d'une épaisse couche de poussière.

Je pousse la porte sans cérémonie et, sans un regard pour le reste de la pièce, je me dirige vers la table tout au fond de la taverne.

Un homme y est déjà.

Il a une barbe noire mal rasée de la même couleur que ses cheveux gras et filasses qu'il attache négligemment à l'arrière de sa tête.

Ses yeux bruns et porcins affichent une lueur d'intérêt lorsque je m'approche de sa table.

Je n'ai jamais aimé Erik.

Je déteste cela, mais une grande partie de ma survie dépend de lui.

Alors je me force à supporter son haleine fétide pour m'asseoir à côté de lui.

- Alors mon gars ! Comment ça va, depuis le temps qu'on ne s'est pas vus ! lance-t-il en braillant.

Sans attendre ma réponse, il reprend en baissant la voix :

- Cette fois, Rafael, j'ai gagné le gros lot.

- Qu'est-ce que tu nous a trouvé, Erik ? je réponds en soupirant.

- Ce coup-ci, c'est du lourd. Derrière ce mur, dit-il en indiquant la cloison dans son dos, se trouve une cargaison d'une vingtaine de caisses contenant vingt bouteilles chacune. De l'absinthe mon gars ! La liqueur des poètes ! Les gens vont se l'arracher.

Je le fixe d'un air impassible.

- Et ça vient d'où, tout ça ?

- Si je t'en donne à un bon prix, tu m'épargnes tes questions indiscrètes ?

Je serre les dents en essayant de garder mon calme malgré mon poing qui me démange.

Je respire un bon coup.

J'ai trop besoin de ces caisses pour tout gâcher.

- Combien ?

Erik affiche un air satisfait sur son visage laid qu'il me tarde d'amocher.

- Quinze écus. Si tu vends les bouteilles à deux écus, tu gagnes vingt-cinq par caisse.

- Intéressant, mais je veux voir la cargaison avant de conclure quoi que ce soit.

- Et bien allons-y ! lance Erik en se levant.

Je le suis vers vers la sortie en adressant un salut au barman, qui me répond en hochant la tête.

Je suis Erik hors de l'édifice, à l'arrière du bâtiment.

Je vérifie si mon poignard se trouve toujours dans ma poche, et me rassure à son contact.

J'ai beau trafiquer avec Erik, je lui fais encore moins confiance qu'à un inconnu trouvé au hasard.

C'est le genre de type qui, même après des années passées à travailler ensemble, te vendrait à la Marine pour un peu de fric.

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⏰ Dernière mise à jour : Sep 02 ⏰

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